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José María López : « Quand tu sautes dans la voiture à la place d'un ami, les sentiments sont mitigés »

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6 sep. 2025 • 11:00
par
Thibaut Villemant, à Austin
© Toyota Gazoo Racing

Pouvez-vous nous donner des nouvelles de Mike ?

Je lui ai parlé dès que j'ai appris la nouvelle. Et en premier lieu parce que c'est un très bon ami et que j'étais inquiet. Contrairement à l'an passé, cette fois-ci, je n'étais pas avec lui. Au moins on ne pourra pas m'accuser de l'avoir poussé (Rires. Ndlr).

 

J'ai déjà vécu des situations similaires et je sais ce qu'il ressent. Il m'a juste dit qu'il s'agissait d'un accident vraiment stupide. Quand je l'ai eu, il étai triste et un peu choqué. Quant à moi, ça fait bizarre. Quand tu sautes dans la voiture à la place de ton ami qui vient de se blesser, les sentiments sont toujours mitigés. Mais il reviendra vite, j'en suis sûr.

 

Devrait-il être remis pour Fuji ?

Je l'espère. Et si je dois prendre la relève, je le ferai. C'est toujours agréable de revenir dans cette voiture, mais honnêtement ça fait bizarre. Avec la Lexus, nous sommes sur une bonne dynamique puisque nous avons même remporté la dernière course (à Sao Paulo. Ndlr). C'est comme une relation qui se construit et que tout se passe bien. C'est étrange pour moi de ne pas être avec eux (Akkodis-ASP. Ndlr) cette semaine.

 

Quel souvenir gardez-vous de l'édition 2024 des 24 Heures du Mans, quand vous été justement été appelé pour palier au forfait de dernière minute de Mike Conway ?

Le Mans, c'était formidable. Et au final, c'est moi qui ai passé le plus grand nombre d'heures dans la voiture. Dont les quatre dernières, sous la pluie, passées à me battre pour essayer de revenir sur la Ferrari. C'était génial. J'ai piloté cette voiture pendant de nombreuses années et c'était donc revenu assez naturellement.

© Toyota Gazoo Racing

Avez-vous eu l'occasion de reprendre vos marques sur le simulateur ?Dimanche, je suis parti en urgence à Cologne. Le simulateur était déjà pris par Ryo et Kamui (Hirakawa et Kobayashi. Ndlr). Mais j'ai réussi à boucler quelques tours, à me familiariser avec les procédures, etc. C'était une bonne chose. Quant à ma dernière fois au volant, ça remonte à une séance d'essais au Paul-Ricard en début d'année. Je ne m'attendais pas à rencontrer de grosses difficultés.

 

Vous attendiez-vous à une adaptation plus difficile que l'an passé au Mans ?Je connais Le Mans par cœur avec une Hypercar. Ici, je ne suis venu qu'une fois avec l'Hypercar. Et il s'agit d'une voiture qui nécessite d'avoir beaucoup de confiance et un bon rythme. Quand je suis revenu au Mans l'an dernier, tout est revenu de façon très naturelle. Mais ici, je m'attendais à ce que ce soit plus difficile, à commencer par le fait que le temps de piste est réduit.

 

Comment s'est passé votre première journée ?

Ce fut une bonne journée, et j'ai bouclé un nombre décent de tours pour m'aider à retrouver le rythme avec cette voiture, même si chaque pilote ne dispose pas de beaucoup de temps lors de ces séances. Je suis globalement satisfait et content des sensations que j'ai à bord de la voiture. Nous sommes un peu à la traîne sur le plan chronométrique, nous devons donc travailler.

© Toyota Gazoo Racing

Pensez-vous être en mesure de jouer aux avant-postes ?

A Sao Paulo, ce fut difficile (pour Toyota. Ndlr). Nous verrons, c'est un circuit différent. Mais je ne m'attends pas à un chamboulement total en ce qui concerne les performances (en raison de la BoP. Ndlr). Je ne m'attends pas à lutter devant, à moins que quelque chose de radical ne vienne changer la donne.

 

Quel bilan tirez-vous de votre début de saison en LMGT3 ?

L'an passé, le Brésil avait été l'un des pires circuits pour nous. Alors y gagner est lourd de sens. Certes, les pneus Hard nous ont aidé, mais même avant cela nous avions été performants lors des courses précédentes.

 

Notre saison est bien meilleure que l'an dernier et beaucoup de choses ont été améliorées. L'équipe s'habitue à la voiture, à la série. Et de mon côté, je continue à m'habituer au pilotage d'une GT3. Oui, je fais de la course depuis 30 ans, mais je fais face à de vrais spécialistes du GT3.

 

Au vu de votre expérience et de vos performances l'année dernière au Mans, aurait-ce été possible de vous voir rejoindre un autre constructeur ?

Je me considère comme faisant partie de la famille Toyota. Ça a été un peu difficile d'accepter d'être sorti du programme Hypercar. Plus encore car ce n'était pas une question de performance. J'ai eu beaucoup de mal à l'accepter. Mais je fais partie de la famille et le GT3 est un projet sympa à porter. À moins que que quelque chose d'inattendu se produise, je suis heureux de dire que je veux en quelque sorte terminer ma carrière là où je suis maintenant.

© DPPI / FIA WEC

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