Au coeur de la structure WRT dans le paddock de Spa-Francorchamps, Pierre-Louis Chovet découvre un nouvel environnement. Cela faisait plusieurs mois que le Français n'était pas apparu sur les circuits, tant en monoplace qu'en GT3, les deux disciplines où il avait été régulièrement engagé ces dernières saisons.
Une pause quelque peu forcée après avoir été tout près d'intégrer le giron Lamborghini après une saison concluante en GT Open en 2023 avec quatre victoires au compteur avec la Huracan GT3 EVO2 - Oregon Team.
Sans suite donnée à cette possibilité, le Français a su se montrer patient pour obtenir une nouvelle opportunité, cette fois au sein du Team WRT de Vincent Vosse pour ces 24 Heures de Spa, sur la BMW M4 GT3 EVO n°30 en Silver Cup avec Etienne Cheli, Gilles Stadsbader et Gustav Bergström.
Un « one-shot » avec de vraies chances de jouer un bon résultat dans la classe, élément qui pourrait être la clé de la suite de la carrière de Pierre-Louis Chovet.
Comment s'est présentée cette possibilité ? Est-ce une dernière minute ?
C'était complètement inattendu et c'est vrai qu'on était en contact depuis maintenant quelques mois avec Kurt Mollekens et Vincent Vosse. Ils m'ont indiqué qu'ils cherchaient un quatrième pilote centré sur la performance. Donc ils m'ont fait participer au prologue. Et en fonction des résultats. s'ensuivait la course ou non. Je me suis bien intégré à l'écurie, la performance a été au rendez-vous dès la première journée et la relation s'est construite.
Vous intégrez une machinerie bien huilée chez WRT. Êtes-vous impressionné ?
C'est vraiment impressionnant. Le team, c'est une grande famille et on voit que c'est hyper pro, ça bosse fort mais dans la bonne ambiance. Tous les gens sont souriants.
Vous arrivez de la Lamborghini Huracan GT3 EVO2. Comment se déroule l'adaptation à une voiture totalement différente ?
Il y a eu un petit temps d'adaptation. C'est vrai que la Lamborghini, c'est un moteur central arrière, donc avec pas mal de poids sur l'arrière et puis une voiture qui pivote bien, mais par contre qui manque un peu de stabilité dans les rapides. Là, on est sur l'opposé, c'est-à-dire que la voiture est quand même très rapide et elle est très stable dans les virages rapides. Cela met en confiance. Ça m'a permis de vite rentrer dans le rythme. Après on trouve des ajustements dans le setup pour arriver à pallier le manque de rotation. Mais on va dire que je m'y suis rapidement fait grâce à la voiture et l'arrière surtout qui sont très stables dans les rapides. La Lamborghini était plus proche d'un pilotage monoplace parce qu'effectivement la voiture pivotait hyper bien. Là, c'est une voiture avec un empattement plus long. Le pilotage est complètement différent. Il ne faut pas aller trop dans l'ABS non plus. Donc oui, j'ai dû réadapter un peu mon pilotage.
Cette épreuve est une première pour vous sur un format de 24 heures ? Quelle a été la préparation ?
J'ai participé aux 24 Heures de Nürburgring sur iRacing. Cela m'a fait une bonne préparation parce que les relais étaient à peu près de la même durée. Cela permet d'anticiper un peu ce qu'on va vivre dans la course réelle. Sinon, il y a pas mal de préparation physique, un bon sommeil, une bonne alimentation. J'ai un plan nutritionnel pour toute la semaine pour garder un niveau de forme constant sur la semaine.
Comment voyez-vous la suite de la saison et l'avenir à court terme pour 2026 ?
Le plan, c'est de performer au maximum sur cette course et puis après de potentiellement faire d'autres courses avec WRT et peut-être des tests avec l'usine directement. Comme avait fait Ugo de Wilde récemment, ce qui lui a permis de passer pilote officiel. Comme tout le monde le sait, je n'ai pas de moyens personnels, donc je fonctionne avec des partenaires et l'objectif, c'est effectivement de devenir pilote d'usine. Avec Lamborghini, cela ne s'est pas fait pour diverses raisons. C'est vrai qu'il y a eu un changement de direction au moment où j'étais censé passer professionnel.
Le GT3 est l'endroit où il faut être ?
Ouais, là c'est assez impressionnant. On a 75 voitures ici. Le GT3 grandit de plus en plus chaque année. La catégorie est hyper disputée aux avant-postes. On voit de plus en plus de pilotes pro en fait. Il y a des Kevin Magnussen, des Kelvin van der Linde, Raffaele Marciello ... Des références de l'endurance et ça fait plaisir de pouvoir se retrouver au milieu du groupe.
Cela vous fait des points de référence très intéressants pour vous ...
C'était super d'avoir ces points de comparaison. On a plutôt comme objectif d'aller rechercher des petites infos chez Dries Vanthoor. En vitesse, je n'étais pas très loin. Mais avec leur expérience et l'habitude qu'ils ont de rouler tous les week-ends, ils étaient plus fins, plus précis et plus constants sur le relais. Ils commettaient moins de petites erreurs et puis sur un tour qualification, on voyait que c'était vraiment léché. Ils sont allés chercher la limite parce qu'ils connaissent parfaitement celle de la voiture. Dans mon cas, j'ai pris un peu trop d'ABS par exemple sur ma simulation qualif en faisant trop de combiné (angle de volant et freinage en même temps, Ndlr)
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