Le Mans

Ferdinando Cannizzo (Ferrari) : « Satisfaits sur le comportement de la 499P EVO au Mans »

24 Heures du Mans
12 juin. 2025 • 8:00
par
EI, au Mans
© MPS Agency

Double vainqueur sortant des 24 Heures du Mans, Ferrari AF Corse surfe sur une incroyable dynamique en cette saison 2025.

 

Outre les deux succès manceaux, les Italiens ont largement dominé le début de campagne WEC, avec trois victoires au Qatar, à Imola et à Spa, pour se présenter en solides leaders des classements Pilotes et Constructeurs avant le double tour d'horloge de cette semaine. Une domination que nous avons déjà largement expliquée sur notre site internet ou dans nos podcasts.

 

Pour tout comprendre et ne rien rater de cette 93e édition des 24 Heures du Mans, ne manquez pas surtout pas notre Guide, disponible gratuitement en téléchargement ICI.

 

Les 24 Heures du Mans présenteront toutefois une petite nouveauté pour le clan transalpin avec la première venue sur le grand circuit de la version EVO de la 499P.

 

Une évolution introduite à l'occasion de la manche brésilienne de São Paulo l'an passé, et qui devait résoudre notamment un souci de refroidissement au niveau des freins selon Ferdinando Cannizzo, responsable des programmes Endurance de la marque et garant technique du projet 499P.

 

Ce dernier est revenu sur la préparation de l'épreuve mancelle cette année, avec cette version EVO.

Ferdinando Cannizzo (Head of Endurance Race Cars) - © MPS Agency / L. Cartalade

Comment analysez-vous les performances du peloton lors de la Journée Test ?

 

Nous avons vu lors des essais que nos concurrents sont probablement très très en forme. Si nous regardons les performances, si nous les analysons en détail, ils ont probablement un petit avantage de performance par rapport à nous cette année et c'est pourquoi nous devons être très bons pour faire une course propre.

 

Ce ne sera pas la performance pure comme toujours sur 24 heures, mais ce sera la somme de tout. Nous sommes quand même contents du travail effectué à la Journée Test et sans aucun doute, nous sommes attentifs à ce que font nos adversaires. Nous savons qu'ils ont du potentiel. Nous nous préparons comme toujours : nous voulons suivre notre propre chemin, nous ne voulons pas paniquer.

 

Vous dites que vous faites partie des favoris, sans être le favori. Qui craignez-vous le plus ?

 

Disons que pour avoir gagné deux fois la course, d'une certaine manière, nous devrions être un peu favoris, même si cette année nous ne sommes probablement plus les favoris, ceux sur qui parier. Comme principaux concurrents, je mets en tête de liste Toyota pour deux motifs. Un, ils se sont beaucoup améliorés. L'année dernière, ils étaient déjà rapides, peut-être plus que nous. Et deux, c'est une équipe très expérimentée qui travaille toujours très bien, donc les deux choses mises ensemble sont vraiment à respecter.

 

Il y a d'autres équipes très rapides. Alpine est très rapide. BMW a une VMax élevée et ils pourraient être très très forts surtout en termes de « maniabilité », donc la facilité de dépassement ... Je n'oublierais pas les autres parce que tous ont montré de temps en temps être vraiment là avec des performances en termes de temps au tour et de VMax très intéressantes.

© FIA WEC / DPPI

Que retirez-vous des roulages effectués lors de la Journée Test avec la version EVO ?

 

Nous avons clairement vu après Interlagos les améliorations les plus immédiates, sur le refroidissement du freinage. Nous étions encore dans une phase exploratoire, donc disons que nous n'étions pas encore parfaitement au point avec le réglage. Et nous nous sommes améliorés vers la fin de la saison dernière et cette année, nous avons clairement beaucoup misé sur cette exploitation. Ce n'étaient pas de grands changements, comme je l'ai dit, car c'était un petit Joker mais le comportement de la voiture a un peu changé.

 

Et en explorant cette variante sur notre voiture, nous avons étudié tout le domaine de réglages possible et je dirais que nous avons vu des bénéfices aussi ici au Mans où la voiture est certainement un peu plus équilibrée par rapport à l'année dernière. Nous sommes effectivement assez contents de la façon dont la voiture se comporte avec le joker que nous avons. Ce sont donc des tests très positifs de ce point de vue.

 

En plus du développement de la voiture, il y a aussi la phase d'entraînement de l'équipe, la préparation des pilotes ... Nous avons des réglages qui ont légèrement changé par rapport à l'année dernière, étant donné que nous avons une voiture légèrement différente avec le Joker. Tout cela, comme les années précédentes, nous l'avons fait avec la même méthodologie. Sur l'exploitation de la voiture, il y a toujours des améliorations à faire, on peut toujours perfectionner, gagner ces dixièmes de seconde.

© FIA WEC / DPPI

Les domaines d'amélioration sont partout. Nous devons toujours chercher le détail, l'excellence dans chaque détail. Nous avons aussi essayé d'améliorer aussi des aspects qui semblent secondaires, mais qui en réalité ne le sont pas car ils nous donnent un avantage quand tout fonctionne très bien. Nous espérons que cela nous apportera la valeur ajoutée que nous attendons.

 

A propos de jokers, comment voyez-vous la suite du développement de la 499P ? Allez-vous étudier les courses du Brésil et de Fuji où vous avez eu plus de difficultés l'année dernière pour évaluer un éventuel deuxième joker ?

 

Nous savons que nous avons une bonne base de voiture et je pense que les trois courses de cette année ont démontré ce que je vous ai toujours dit, qu'avant de faire des changements, il est opportun de bien connaître sa voiture et de la pousser jusqu'à la limite et avant d'apporter des changements qui soient vraiment efficaces.

 

Maintenant, nous continuerons cette année avec la même philosophie et à partir de là, nous poserons les bases pour l'amélioration et potentiellement de nouveaux jokers sur la voiture. Nous attendrons encore un peu pour être sûrs que nous sommes sur la bonne voie et je dirais que l'approche suivie jusqu'à aujourd'hui est parlante.

 

Michelin a présenté les pneus qui seront introduits à l'avenir. Comment cela pourra influencer la stratégie, mais aussi éventuellement le fait de penser à de nouveaux jokers ?

 

Nous sommes encore en phase de développement. Nous avons fait le dernier test il y a quelques semaines. Je ne pense pas que tout soit encore complètement gelé. Nous avons essayé différentes options, donc la spécification est encore en cours de finalisation.

 

Une fois qu'elle sera finalisée, nous testerons à la fin de cette saison la version définitive et nous essaierons de comprendre, de travailler pour comprendre rapidement le fonctionnement de ces nouveaux pneus et chercher à les exploiter.

 

On parle beaucoup à moyen et long terme d'une catégorie hydrogène. Est-ce un avenir sur lequel vous réfléchissez ?

 

Oui, nous regardons vers l'avenir et nous sommes continuellement impliqués. Nous travaillons avec les autres constructeurs et surtout certains d'entre eux avec l'ACO pour délimiter ce que pourrait être l'une des catégories à l'avenir.

 

 

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