Aston Martin AMR-One et Nissan GT-R LM Nismo, les deux flops du XXIe siècle
Cette année 2025 marque le retour d'Aston Martin dans la catégorie reine après 14 ans d'absence avec deux Valkyrie engagées aux 24H du Mans. Le fiasco de l'AMR-One de 2011 a laissé des traces chez AMR.
Il y a dix ans, c'est Nissan qui buvait le calice jusqu'à la lie avec sa GT-R LM NISMO. Une seule course pour la LMP1 japonaise dont ses géniteurs nous disaient le plus grand bien.
Deux autos pour deux brèves apparitions au Mans. Retour sur les deux derniers fiascos de deux programmes officiels.
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Aston Martin AMR-One
Aston Martin revient pour la première fois dans la catégorie reine depuis 2011 aux 24 Heures du Mans et on ne peut pas dire que la dernière expérience a été couronnée de succès. On peut même clairement parler de fiasco. En 2011, la marque britannique voulait se frotter à Audi et Peugeot avec un prototype ouvert motorisé par un 6 cylindres en ligne turbocompressé. Avec Prodrive aux commandes, tous les espoirs étaient permis mais ils ont été vite douchés en dépit d’un programme prévu sur trois ans.
Le 2 mars 2011, Aston Martin Racing lève le voile sur l’AMR-One. La première course est prévue un mois plus tard aux 6 Heures du Castellet dans le cadre de l’European Le Mans Series avec une seule auto confiée à Darren Turner, Harold Primat et Stefan Mücke. Moins de 100 tours étaient couverts par le trio. Il s’en suivra 15 tours bouclés par les deux AMR-One lors de la Journée Test des 24H du Mans fin avril avec des chronos indignes de la catégorie reine.

Aston Martin Racing décide ensuite de déclarer forfait aux 1000 km de Spa afin de se concentrer sur les 24H du Mans. Les qualifications ne permettaient pas aux deux prototypes de redresser la barre en s’élançant au milieu de la grille LMP2.
Que dire de la prestation en course ? Après deux tours, Adrian Fernandez s’arrête sur casse moteur au volant de la n°009. La n°007 connaît le même sort dans la foulée. On ne reverra plus l’Aston Martin AMR-One en compétition puisque le constructeur a préféré ressortir son ancienne Lola Aston Martin pour la suite de la saison.
Quatorze ans plus tard, Aston Martin est présent aux 24H du Mans dans la catégorie Hypercar avec deux Valkyrie développées par The Heart of Racing et Multimatic. Espérons avec plus de succès…
Nissan GT-R LM Nismo LMP1
Est-ce le flop de la décennie, voire de l’histoire des 24 Heures du Mans ? Nous parlons évidemment du programme Nissan GT-R LM Nismo LMP1, qui fête son dixième anniversaire en 2025. Entre le spot télévisé du Superbowl qui a coûté près de 15 millions de dollars, le look atypique de l'auto et les petites phrases des dirigeants du programme, la carrière de la Nissan s'est réduite à une seule course. Cette LMP1 fait pourtant partie de l'histoire de l’épreuve à jamais. Un modèle est d'ailleurs exposé au Musée des 24 Heures.
Comment une marque si en pointe au Japon en Super GT a-t-elle pu se laisser manipuler par un tel programme ? L'officialisation du programme a lieu le 23 mai 2014. Aucun visuel n’est montré à part une grosse boîte en bois « à ne pas ouvrir avant 2015 ».
Finalement dévoilée durant le Superbowl NFL début 2015, la Nissan GT-R LM Nismo interprète les règlements techniques d’une manière innovante en proposant une traction à moteur avant alimentée par un moteur V6 3 litres à double turbo et un système de récupération d’énergie cinétique. On comprend toutefois que la communication est au coeur du projet quand Darren Cox, responsable du marketing, clame que « l’annonce a fait 22 millions de vues (sur YouTube). La publicité sur la LMP1 a eu un temps énorme de déploiement de 180%, par rapport à une moyenne de 25%. »

D’autant que les premiers essais en piste à Sebring tournent presque à la catastrophe avec à peine 25 tours sur la première journée. Ben Bowlby, en charge de la technique se veut rassurant alors que le début de saison approche.
« Sur une durée de vie d’environ 8000 km, le moteur a tourné plus de 6000 km. On a fait le choix du moteur V6 que l’on pense être le plus compétitif. Nissan voulait aller au Mans avec un concept innovant et c’est réussi. Le règlement actuel donne beaucoup d’opportunités, ce qui nous donne la possibilité d’avoir un moteur à l’avant. Le fait d’avoir une traction fait que la stabilité est vraiment incroyable dans toutes les conditions avec en plus une réduction du risque de tête à queue. On sait que l’auto ne sera pas la plus rapide dans les virages mais sa vitesse de pointe s’annonce bonne. »
Pourtant, la GT-R LM Nismo déclare forfait sur les courses avant les 24 Heures du Mans. Deux des trois GT-R LM NISMO ne verront pas le damier dans la Sarthe, après des qualifications où les voitures ne sont pas rentrées dans les minima. La troisième termine non classée. Durant la course, Henri Pescarolo nous confiait : “La pertinence de la Nissan appartient au siècle dernier". Les problèmes techniques ont achevé de ruiner la première participation aux 24 Heures du
Mans, sans compter que la voiture ne pouvait pas escalader les vibreurs..
Bilan ? Un programme qui sera coupé net le 22 décembre 2015. Déjà à cette époque, nous écrivions que la Nissan GT-R LM Nismo avait rapporté « plus que clics que de résultats ».
Visionnaires sur l'époque actuelle ? Cette catastrophe industrielle, sportivement parlant, reste à ce jour, le dernier programme officiel Nissan dans la Sarthe.
Commentaires (7)
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Losergame
14 juin. 2025 • 11:23
Pierre V.
14 juin. 2025 • 11:42
dmeyers
14 juin. 2025 • 11:42
mancart2@hotmail.fr
14 juin. 2025 • 11:57
Cabrelbeuk
14 juin. 2025 • 14:48
Mais elle aura roulé plus longtemps que la cylindrée en ligne d'Aston martin dont le paddock entier se moquait dès qu'elle était évoquée.