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IMSA / Daytona : Sébastien Bourdais : « Nous avons eu l'impression que personne ne voulait la gagner »

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27 jan. 2025 • 10:00
par
EI, à Daytona
Sébastien Bourdais a remporté dimanche sa 14e victoire en IMSA et sa troisième aux 24 Heures de Daytona, lui qui avait raflé la mise au général en 2015 puis en GTLM en 2017. Après l'arrivée, le Sarthois s'est confié.
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Vous pouviez difficilement mieux débuter votre collaboration avec Tower Motorsports n'est-ce pas ?

C'est sûr. Que dire ? Les gars ont fait un travail formidable. Un groupe de Français et d'Américains vraiment solide, le noyau dur d'un groupe formé par Philippe Dumas pour ESM... Ryan, de son côté, a mis en place une très très bonne stratégie pour nous. Nous n'avions pas la voiture la plus rapide, mais nous avons gardé la tête baissée et nous avons évité les ennuis.

 

➡️ IMSA / Daytona – Sébastien Bourdais offre la victoire au Tower Motorsports en LMP2

 

Merci à John (Farano. Ndlr) d'avoir mis tout cela en place, ainsi qu'à mes coéquipiers (Farano, Sebastian Alvarez et Job van Uitert. Ndlr), qui ont vraiment fait du bon travail. Il n'y a pas de meilleure façon de commencer la relation avec Tower Motorsports, et nous allons nous rendre à Sebring la tête haute et avec de grands espoirs.

 

D'autant que John Farano et Tower Motorsports n'avaient jamais gagné ici...

Je suis vraiment heureux que nous ayons pu offrir ce résultat à John, qui court après cette Rolex depuis un petit moment. C'est un gros engagement financier que de mettre en place un programme LMP2 et je pense que les gens l'oublient un peu trop souvent. Vraiment, chapeau à John pour avoir mis en place tout cela avec Rick.

 

Mais nous avons pris beaucoup de plaisir à le faire et nous ne pouvons nous en plaindre. Les gens ne le savent pas, mais avant que John ne doive faire son dernier relais, il avait le dos complètement bloqué et il ne pouvait même pas s'asseoir. C'est un guerrier car il est remonté dans la voiture et a fait son quota de conduite.

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Vous n'avez jamais semblé faire des plus rapides durant la semaine. Vote rythme en course vous a-t-il surpris ?

Il s'agissait de la meilleure voiture que nous ayons eue depuis les essais de novembre (IMSA Sanctioned Test. Ndlr). Il nous manque probablement encore une demi-seconde, mais nous n'avions jamais été aussi proches des meilleurs. Et la nuit, quand il faisait froid, nous avons gagné le niveau d'adhérence nous permettant même d'être dans le coup, avant de perdre de notre superbe quand la température a augmenté, conformément à ce que nous craignions. Le week-end s'annonçait très difficile et, finalement, nous avons réussi à nous en sortir grâce aux incidents et aux erreurs de nos adversaires.

 

Vous disiez plus tôt dans la semaine devoir encore vous adapter à la LMP2. Est-ce toujours le cas ?

La voiture était vraiment difficile à conduire. Daytona est historiquement un circuit très difficile parce que l'adhérence est faible. La piste est très usée dans l'infield, d'où une dégradation importante des gommes. La P2 a été un peu dégradée pour ne pas aller trop vite, ce qui n'en fait pas la voiture la plus facile à manœuvrer. La moindre différence d'adhérence mécanique a un grand impact sur le chrono. Il faut vraiment être très fin avec elle, surtout lorsque l'adhérence est limitée, comme ce fut le cas tout au long du week-end.

 

Mais c'est toujours une bonne chose parce que cela vous affûte. Quand la voiture est vraiment exigeante et difficile à mettre au point, que vous devez vraiment être sur le qui-vive, écouter vos sensations, tempérer vos mouvements, votre pied et tout le reste, c'est un bon entraînement. Je pense que cela me servira sur des circuits comme Bahreïn ou d'autres, quand nous y arriverons en avec l'Hypercar.

 

Ce fut un peu la foire d'empoignes par moments n'est-ce pas ? Il y a eu beaucoup de dégâts autour de nous, des manœuvres agressives qui se sont terminées par des contacts. Et pour être honnête, cela m'a surpris. Je n'ai pas l'habitude de cela en GTP. C'était compliqué de doubler sans contact, et je dois reconnaître que je ne suis pas fan de cela. À chaque fois je me réjouissais que la voiture soit toujours droite et que nous puissions avancer car parfois le contact était vraiment rude.

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Que représente cette victoire à vos yeux ?

Je ne sais pas pour être honnête. C'est un peu comme si on nous l'avait donnée. Pendant une minute, nous avons eu l'impression que personne ne voulait la gagner. J'ai rarement vu quelqu'un torpiller une autre voiture comme Beche l'a fait avec Paul-Loup. Les incidents se sont succédé autour de nous. Personnellement, c'est ma troisième victoire ici, mais je peux vous assurer qu'on ne se lasse jamais de gagner.

 

Comment avez-vous vécu la fin de course ?

Ce fut un peu les montagnes russes. Nous l'avons un peu perdue quand Beche est passé et que je n'ai eu aucun moyen de me défendre. Il m'a littéralement contourné dans la ligne droite. Puis il a torpillé nos opposants, ce qui nous a permis de prendre la tête.

 

Après cela, ce fut limpide jusqu'au bout car l'écart était fait. Cependant, à la radio, l'ingénieur m'a dit qu'il me fallait me faire passer par les GTP pour ne pas avoir à boucler un tour supplémentaire car nous n'avions pas la quantité de carburant suffisante pour cela. Nous étions en train d'économiser du carburant à hauteur de 20 %, ce qui est énorme !

 

Le but était de la ramener à la maison. Ces courses se déroulent parfois dans des circonstances très étranges, et celle-ci n'était certainement pas conventionnelle.

 

Vous avez failli être l'une des victimes collatérales de la sortie de Louis Delétraz samedi soir. À quel point êtes-vous passé près de vous faire embarquer ?

J'ai fait partie du big one et ce fut un sacré moment. J'avais une voiture à ma droite, une autre à ma gauche, il y a eu un contact avec la voiture du Pratt Miller Motorsports puis tout s'est arrêté. C'était un peu comme dans Jour de tonnerre. Honnêtement, quand tout s'est dégagé devant moi, que j'ai vu que j'avais encore les quatre roues et le volant droit, je me suis dit que c'était un miracle. C'est à peu près tout ce que je peux vous dire car je n'ai rien vu venir. Pour bien des raisons, nous sommes très heureux d'être assis ici, car cela aurait pu se terminer prématurément à plusieurs reprises.

Commentaires (3)

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Dominique GIRAULT

27 jan. 2025 • 10:45

Sacré Seb , toujours présent à l'appel lorsque la situations l'exige 👍
Et si cette année était enfin la bonne aux 24 heures du Mans ( au scratch) au volant de sa performante ( et splendide )Cadillac ...🙏
Avouez que ça aurait de la ' gueule '
"Après. avoir vu ça, on peut mourir tranquille " pourrait-on dire en paraphrasant Thiery Rolland ..." mais...le plus tard possible " 👌

Pierre-Louis

27 jan. 2025 • 11:24

Bel entretien et un grand bravo à Seb Bourdais !

Xa

28 jan. 2025 • 7:42

Belle itw de Seb et beau suivi global par EI de l événement
Bravo à vous