Côme Ledogar (Schumacher CLRT) :« Il nous reste tout à prouver en GT3 »
Après une première expérience aux 24 Heures de Spa l’année passée en Bronze Cup, CLRT, qui prend dorénavant le nom de Schumacher CLRT, revient dans les Ardennes belges avec une Porsche 911 GT3 R engagée cette fois en Pro.
Laurin Heinrich, Dorian Boccolacci et Ayhancan Güven seront à pied d’oeuvre parmi une escouade de prétendants à la victoire finale. N’allez surtout pas leur dire qu’ils font partie des favoris mais plutôt des outsiders. Côme Ledogar, vainqueur de l’épreuve en 2021, se verrait bien accrocher maintenant une victoire en tant que patron d’équipe. Avant les premiers roulages, Côme Ledogar s’est confié à Endurance-Info.

La pression monte ?
Il y a forcément la pression d’être en Pro mais pas d’appréhension car nous avons déjà participé à la course l’année passée. On sait ce qu’on a à améliorer d’une année sur l’autre, mais plus que tout, on sait comment se déroule la course et comment on va vivre la semaine. L’équipe n’est plus en mode découverte.
Comment abordez-vous ces 24 Heures de Spa dans la classe Pro ?
Cette course demande tellement de paramètres où il faut être bien. Il faut déjà aller au bout et après 23h50 de course, on lèvera la tête pour voir où on est. Jusque-là, il faut juste que la voiture roule. L’objectif reste de toute façon de gagner. Si on regarde le Paul Ricard, ça ne sert pas à grand-chose d’avoir la performance. Bien sûr qu’il y a de la déception et j’ai honte de voir ce qu’il s’est passé. Au final, il n’y a pas de grosse erreur humaine.

Vous avez préparé cette course différemment ?
En 2023, nous terminons à la 20e place au général avec un engagement en Bronze Cup. Je dis souvent qu’il ne faut pas travailler beaucoup mais il faut bien travailler. Tout a été répété avant d’arriver à Spa-Francorchamps. Nous avons toutes les pièces nécessaires, une voiture complète en pièces au cas où, même si j’espère qu’elle ne servira pas. Nous faisons rouler le châssis qui était au Paul Ricard.
L’équipe est sensiblement identique à celle de 2023 ?
Assez régulièrement, on voit aux 24H de Spa que les équipages qui fonctionnent bien sont ceux qui travaillent ensemble très souvent. La seule chose qui nous manque pour être encore mieux est l’expérience. Cela ne sert à rien de se trouver de fausse excuse. Notre package est bon avec un groupe de pilotes à notre image. Notre équipage est très jeune pour des courses d’endurance. Ils savent ce qu’ils ont à faire. La base de l’équipe technique est la même que l’année passée. On sait ce qu’on a à faire et quand il faut le faire. On gère bien notre timing, on sait combien de temps il faut pour changer un demi-train, changer un amortisseur. Nous faisons des fichiers quotidiennement où tout est répertorié. Chacun a sa tâche et chacun sait ce qu’il a à faire.

Vous apportez aussi votre expérience de pilote ?
J’amène mon expérience d’avoir vu comment travaillent les autres équipes en prenant le meilleur de chaque équipe. On entend tout le temps que cette course est devenue un sprint mais je ne suis pas complètement d’accord avec cela. Combien de fois la voiture la plus rapide a gagné ? Cela reste une course d’attente où il faut rester dans le tour du leader. Il faut juste faire le moins de conneries en piste et dans les stands.
Le pilotage vous manque ?
Aucun manque de ne pas être dans la voiture même si je me suis régalé sur la Nordschleife. La Glickenhaus est une très bonne voiture et c’est dommage d’avoir connu ce souci de boîte de vitesses. Là, nous n’avons pas eu de chance. En dehors de cela, le pilotage sur circuit ne me manque pas, mais alors le rallye… J’ai suivi les 24 Heures du Mans et là j’ai une attirance en team qu’équipe. C’est une attirance parmi un tas d’autres courses qui elles aussi m’attirent.
Comment voyez-vous le futur de l’équipe ?
Pour le futur, le côté professionnel. C’est ce qui me fait vibrer et l’équipe est à cette image. Les deux pilotes gentlemen qui roulent chez Schumacher CLRT sont deux gentlemen qui ont cette envie de performer. Faire rouler des voitures et vendre simplement des prestations n’est pas ce qui me motive. Ce qui me plaît est de tout optimiser tout le temps. Sur les 10 voitures que nous faisons rouler, nous avons seulement deux gentlemen. C’est un régal pour moi de travailler dans cette équipe même si au final, je n’ai pas l’impression de travailler car c’est un régal pour moi d’aller à l’atelier chaque matin. Le côté performance du GT3 m’attire plus que tout. Nous avons besoin de garder la confiance du constructeur, d’avoir les pilotes que l’on souhaite avoir. Aujourd’hui, je suis comblé dans les différents championnats. Nous avons que des chouettes mecs. L’équipe a seulement quatre ans d’existence.

Ce sera avec Porsche ?
Porsche est aujourd’hui le meilleur constructeur avec qui travailler même si en tant que team, je ne sais pas comment se passent les choses chez les autres. Chez Porsche, le service est identique pour toutes les équipes. Aucune équipe ne dispose d’un quelconque avantage. Si les autres nous battent, c’est qu’ils sont meilleurs que nous. Quand je vois les équipes Porsche à Spa, je n’ai pas peur, j’ai juste à faire le bon travail. On comptera les points à la fin et on reviendra l’année prochaine.
On vous met parmi les équipes favorites à Spa ?
Nous venons parmi les outsiders, sans plus. Ici, tu te bats contre des marques avec des gestions complètement différentes. Il faut penser comme en monomarque et penser à nous. Il ne faut pas se focaliser sur ce que font les autres. Il faut que tout le package soit bon. A ce jour, il nous reste tout à prouver en GT3.
Commentaires
Connectez-vous pour commenter l'article