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Lamborghini prêt à relever le challenge des deux SC63 en 2025

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IMSA
21 juin. 2024 • 12:00
par
Laurent Mercier, au Mans
Lamborghini Squadra Corse va passer à la vitesse supérieure la saison prochaine en WEC avec l'obligation d'aligner deux autos par constructeur dans la catégorie Hypercar.
Photo : MPS Agency

Avant les 24 Heures du Mans 2024, la prestation de Lamborghini au Mans était équivalente à zéro. En une seule édition, la marque italienne a rectifié le tir. Quatre Lamborghini au départ et quatre à l’arrivée (deux en Hypercar, deux en LMGT3).

 

Si la Lamborghini Huracan GT3 connaît bien les courses d’endurance, ce n’est pas encore le cas de la SC63 qui a pourtant fait un sans-faute avec les deux autos sous le damier à deux tours de la tête.

 

Présent au Mans, Stephan Winkelmann est venu suivre l’évolution de ses montures. Pour le patron de la marque, ce n’est pas une première puisqu’il est déjà venu au Mans du temps d’Audi en LMP1 lorsqu’il était patron de Bugatti.

 

Depuis la présentation du programme Hypercar, les choses ont évolué à Sant’Agata Bolognese. De deux SC63 en WEC et deux en IMSA, on est passé à une en WEC et une en IMSA sur les courses longues après les 24 Heures de Daytona, toujours en partenariat avec Iron Lynx.

Photo : MPS Agency

Pour 2025, il faudra augmenter le niveau de jeu avec deux SC63 à faire rouler en WEC compte tenu des nouvelles règles qui imposent les constructeurs à aligner deux autos dès la saison prochaine. Rouven Mohr, qui remplace provisoirement Giorgio Sanna à la tête de Lamborghini Squadra Corse, a conscience de ce nouveau challenge.

 

« Nous apprécions le fait d’avoir une deuxième auto », a confié Rouven Mohr au Mans. « Avec une seule voiture, le processus de développement est plus long car nous collectons bien moins de données et il n'est pas possible de mettre en place différentes stratégies sur les meetings de course. Il ne faut pas oublier le côté budgétaire car cela demande un effort financier important, précisément pour une compagnie comme Lamborghini qui ne dispose pas d’une centaine de personnes dédiées au sport automobile. C’est un véritable challenge mais nous aimons les challenges. »

 

« Aller en LMDh doit coller à la stratégie de la marque, notamment concernant l’hybridation, ce qui est le cas », poursuit Stephan Winkelmann. « Le WEC et l’IMSA nous donnent la possibilité d’avoir une vision globale, ce qui est positif pour nous. L’un des éléments clés reste le budget et quand nous avons discuté avec le WEC et l’IMSA, l’idée était que les règles allaient être les mêmes au fil des ans. Maintenant, on voit que les constructeurs ont compris le succès de cette plateforme. Avoir deux autos par constructeur change le cours des choses car cela devient plus onéreux mais nous allons le faire et nous voulons aussi avoir deux autos aux 24 Heures de Daytona. »

Photo : MPS Agency

Aligner une seule auto ne facilite pas la tâche de Lamborghini face à une concurrence bien plus fournie, ce que confirme Rouven Mohr : « Bien sûr, la compétition est différente quand vous devez vous battre face à des constructeurs qui disposent de deux voitures ou plus. »

 

Concernant la partie IMSA, il est encore un peu tôt pour savoir quel sera le programme 2025. « Nous n’avons pas encore la totalité de l’image de 2025 », souligne Mohr. « Nous en saurons plus dans les prochaines semaines. Il faut aussi voir ce que l’on peut apporter sur le plan des évolutions au niveau de la voiture car cette année est une saison d’apprentissage. A ce jour, le plan est clairement de poursuivre en IMSA en plus du WEC. »

 

« Si vous regardez la performance de la voiture, le point positif est que les choses vont de mieux en mieux », poursuit Mohr. « Nous sommes satisfaits des débuts de la SC63. Pour le moment, nous collectons un maximum de données et nous verrons ensuite comment optimiser le package et de quelle façon. L’étape suivante sera de voir quand sera proposé un pack EVO. Nous sommes satisfaits sur le plan de l’aéro. Il faut aussi travailler sur la réduction du poids et sur ce sujet, nous savons que nous avons le potentiel pour le réduire. La vitesse du développement va dans le bon sens. C’est maintenant une question d’exécution. »

 

« Nous sommes partis dans cette aventure car nous avons un partenaire qui fait une partie du travail pour nous », tient à préciser Winkelmann. « Il y a aussi la possibilité de faire grossir le nombre de voitures, et de fait de prendre part à plus d’essais. Pour les deux autos en WEC, le plan est d’avoir le même partenaire. Pour ce qui est des autos clientes, nous devons en discuter avec notre partenaire Iron Lynx. »

Photo : MPS Agency

Proposer des SC63 à des clients ne semble pas faire partie des priorités du moment, même si, compte tenu du prolongement des règles actuelles jusqu'à fin 2029, il ne faut pas exclure la chose. « C’est selon moi une bonne décision de poursuivre avec les règles actuelles car nous avons une stratégie assez claire qui n’est pas basée sur du court terme », confie Mohr. « Quand on voit le nombre de constructeurs présents en Hypercar et tant que ces marques seront là, il y aura une compétition technologique. »

 

A ce jour, le programme prévu est de trois ans. « Trois ans est le bon timing pour avoir le niveau de performance nécessaire et avoir de bons résultats », rappelle Mohr. « Nous avons des ambitions sur le long terme. »

 

Avec l’avènement programmé de l’hydrogène à moyen terme, les constructeurs vont devoir faire un choix et sur le sujet, Lamborghini n’est pas sur les rangs pour appuyer sur le bouton vert.

 

Commentaires (5)

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Cabrelbeuk

21 juin. 2024 • 14:06

Ce qui me fait cogiter c'est comment l'ACO va résoudre l'équation des candidatures avec 40 places plutôt que 42, en particulier en ce qui concerne la compétition cliente.

18 LMGT3 ça bougera pas je pense.

Ca nous laisse 22 places pour les hypercars, avec 2 cas de figures :
Soit pas d'Isotta car ils ont pas le budget pour 2 voitures. Dans ce cas ça va, y'a la place pour les 4 voitures clientes du moment.
Soit Isotta arrive à aligner une deuxième voiture et donc à priori coche toutes les cases, et on a 20 hypercars constructeurs (si Peugeot reste).

Et du coup il reste que 2 emplacements pour les clientes, ce qui est à ce niveau ridicule (autant laisser mercedes ou autre passer en LMGT3).

De plus si Jota décroche la timbale chez cadillac ce serait étonnant qu'ils gardent leur Porsches en plus, et du coup on aura le même problème de seulement 2 voitures (3 si Isotta n'est pas pris, vu que Proton pourra engager sa deuxième Porsche).

En fait pour résumer je ne vois pas la compétition cliente pouvoir continuer en l'état. Il n'y a tout simplement pas la place. Du coup l'intégrer en ALMS ou autre ça ferait sens.



TiPi_MiouMiou

21 juin. 2024 • 15:09

Programme de seulement 3 ans ?!?
Même Ford avec la GT (avec Bourdais & co) avait un programme de 5 ans.
@Cadrelbeuk : il y a une solution : tuer le LMP2 en l’empêchant de venir au Mans.

julien36

21 juin. 2024 • 17:53

Ford, c'était un programme de 4 ans. Mais 5 Le Mans, car les deux dernières saisons étaient se finissaient au Mans

Bobcool

21 juin. 2024 • 21:00

Moi je comprend plutôt qu'ils se sont engagés pour un minimum de 3 ans pour avoir le fameux <bon timing pour avoir le niveau de performances nécessaires> (plutôt réaliste) et après on verra soit ca marche pas et cest tchao soit ils continuent. En soit je trouve pas ça si fou, c'est vrai que si au bout de 3 ans tu fais toujours les fonds de grilles faut arrêter les frais

Cabrelbeuk

22 juin. 2024 • 10:10

@tipi : je parlais du WEC, pas nécessairement du Mans qui n'est pas limité à 40 places.

Mais si on accepte la compétition cliente Hypercar dans les séries Feeder, ça va fatalement soulever cette question aussi car sans invitation au Mans à la clé y'aura pas des masses de participation.