24 H. du Mans - Ferrari AF Corse conserve le grand Trophée !
Samedi à 16 heures, bien malin qui aurait pu prédire le vainqueur de cette 92e édition des 24 Heures du Mans. Les bookmakers en salle de presse penchaient pour Porsche, Ferrari ou Toyota. Et la Balance de Performance dans tout ça ? Elle n'a pas alimenté les conversations durant 24 heures.
Ce match à trois a bien eu lieu sur le double tour d'horloge avec Cadillac en arbitre. Qui dit plus de voitures pour la gagne dit plus de pression pour les pilotes. Là où il y a quelques années il fallait patienter, il n'a pas été question de patience ce week-end. Seule la pluie a contraint les pilotes au quasi repos durant plus de 6 heures à cause d'une pluie qui a permis de mettre du piment à un cru 2024 prometteur sur le papier. Une fois encore, les conditions météorologique ont relancé les paris et animé les actions en piste.

La Ferrari 499P n°50 de Nicklas Nielsen, Miguel Molina et Antonio Fuoco, 5e en 2023, offre à la marque italienne un deuxième succès de rang en Sarthe. Le trio ouvre son compteur au Mans. Nicklas Nielsen, 27 ans, 5 participations, a toujours vu l'arrivée (vainqueur en GTE-Am en 2021). Antonio Fuoco, 28 ans, 4 participations, est certainement le plus rapide des pilotes en 499P. Quant à Miguel Molina, 35 ans et 8 départs au Mans, il est récompensé de sa fidélité à Ferrari.
A ce petit jeu d'une course par élimination, c'est donc la n°50 qui s'en est le mieux sortie pour aller arracher un succès malgré ses 9% d'énergie à l'entame du dernier tour (311 tours couverts) et ses 5% à Mulsanne et 2% sous le damier Un vrai téléphone en surchauffe. On a eu depuis le début de l'année les 23h58 de Daytona, les 7h40 de Spa en WEC et les 50 tours aux 24H du Nürburgring. Au Mans, la course a bien duré 24 heures sans aucun drapeau rouge mais la pluie était comme qui dirait la 24e Hypercar en piste. Les pneus Michelin 'Hard' sont restés sous la structure, les équipes se partageant entre Soft et Medium en plus des Wet.
Contrairement à Imola où les Rouges s'étaient pris les pieds dans le tapis sur la stratégie pneumatique, Le Mans a été plus calme même s'il y a eu quelques cagades. La n°51 a mis en tête-à-queue la Toyota n°8 à deux heures du damier (pénalité de 5s), sans oublier un souci de portière, un drive through pour 'unsafe release' pour la n°50 en début de course, et la Ferrari n°83 a été pénalisée pour un contact avec la BMW n°15. Malgré ces sueurs froides, Ferrari AF Corse était encore dans le coup pour la victoire à la mi-journée avec ses deux 499P officielles. Dès le début de course, les prototypes de Maranello ont envoyé du lourd en Vmax en restant toujours au contact de la tête.
Après des qualifications compliquées, Toyota Gazoo Racing doit se contenter de la deuxième place pour la n°7 de José Maria Lopez, l'invité de dernière minute, Kamui Kobayashi et Nyck de Vries à 14 secondes. Victorieux en juin 2023, le trio Pier Gudi / Giovinazzi /Calado doit se contenter de la dernière marche du podium à 36s. Toyota a répondu présent mais cela n'aura pas suffi. Kamui Kobayashi restera comme l'homme le plus rapide en course avec un 3'28''756.
Dans le club des trois (Ferrari, Toyota, Porsche), tout le monde y a laissé des plumes à un moment ou à un autre. Porsche a perdu la n°4, à savoir sa troisième 963, sur une sortie de piste en pneus froids et Ferrari la n°83 sur un problème d'hybridation.
Porsche Penske Motorsport a longtemps joué devant, aussi bien la n°5 que la n°6, soit les deux 963 engagées en WEC. Il a fallu se défaire des choix pneumatiques cornéliens. Samedi soir, Fred Mako, sur la n°5, a roulé sur des oeufs en slicks. Finalement, c'est la n°6 de Vanthoor, Lotterer et Estre qui s'en est sortie le mieux avec une 4e place finale, devant la Toyota GR010 Hybrid n°8 et la Porsche n°5. Roger Penske devra encore patienter avant de ramener le trophée aux Etats-Unis.

Avec trois Cadillac V-Series.R au départ, on pouvait attendre quelque chose de bien de la marque américaine. Malheureusement, la #311 de Whelen Racing Engineering a connu une sortie de piste dimanche matin et plus de 30 tours perdus. Quant à la n°3 du héros, local Sébastien Bourdais, elle a été remisée au garage dans la matinée (problème mécanique). Quant à la n°2 du rookie Alex Palou (Lynn et Bamber), elle a fait plus que se défendre mais il aura manqué un rien pour concrétiser.

Avant le départ des 24 Heures du Mans, on savait qu'on allait avoir plusieurs groupes. Le début de saison de WEC (Qatar, Imola, Spa-Francorchamps) avait donné une première image du plateau 2024.
Dans le groupe des battus, on peut mettre BMW, Alpine, Peugeot, Lamborghini et Isotta Fraschini. Pourtant, il y a de quoi tirer du positif de ces cinq marques même si elles sont souffert sur le plan du résultat.
Deux d'entre elles ont pris cher, très cher. Il y a d'abord Alpine qui a connu coup sur coup deux abandons sur casse moteur. Le V6 turbo Mecachrome a rendu l'âme avant la nuit. Malgré cela, Alpine a passé une A424 en Hyperpole et le début de course était prometteur mais pas sur la durée. Le résultat est tout aussi pauvre pour BMW. Outre la M Hybrid V8 Art Car n°20 qui a passé une bonne partie de la course dans son stand, la n°15 s'est arrêtée en début de soirée après un accident impliquant Dries Vanthoor, tapé par la Ferrari 499P de Robert Kubica. Là aussi, on retiendra le meilleur chrono en qualif' du Belge.

Dans le camp Peugeot, on attendait certainement mieux de la prestation des 9X8 2024 qui n'ont pas pu suivre le rythme des Hypercar de tête. Aileron ou pas, la 9X8 est à la peine et ce n'est pas encore en 2024 que le Lion a retrouvé sa voix ni même la voie du podium, voire d'un top 5. Les 9X8 2024 sont à l'arrivée, la mieux classée étant la n°94 de Loïc Duval au 11e rang.

La grosse inconnue était Lamborghini et ses deux SC63. Lamborghini Iron Lynx alignait pour la première fois deux autos et si le résultat a vu les deux protos terminer dans le ventre mou du peloton, la n°63 clôturant le top 10, les SC63 sont à l'arrivée, ce qui est déjà une belle satisfaction pour une première. Emmanuel Esnault, le Manceau qui dirige l'équipe, peut être satisfait.

Petit Poucet en remplacement de Glickenhaus Racing, Isotta Fraschini rend une belle copie. Qui aurait misé une pièce pour voir à l'arrivée de la Tipo-6 Competizione à l'arrivée, qui plus est devant les LMP2 ? Personne... JK Vernay, accompagné de ses deux pilotes Silver Carl Bennett et Antonio Serravalle qui ont été bien dézingués depuis le début de saison, ont enchaîné les tours pour terminer à 9 tours des vainqueurs.

Du côté des équipes privées, Hertz Team Jota a mis ses deux Porsche 963 à l'arrivée mais hors du top 5 (8e et 9e) Quant à la Porsche / Proton Competition, elle n'a pas été épargnée par les problèmes.
Le classement de la course est ICI
Commentaires (28)
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TiPi_MiouMiou
17 juin. 2024 • 9:57
A la TV on se demande s'il existe vraiment d'autre catégories que les hypercars...
La bataille jusqu'aux dernières heures était belle mais zéro pénalité pour la #50 (Unsafe release) et 5 sec pour la #51 qui ruine la course de la #8, c'est un peu de la parodie. Ca aurait surement rien changé au résultat mais...
Xa
17 juin. 2024 • 10:11
C est un grand succès.
Magnifique spectacle a la TV. Bravo l'équipe TV.
Petit bémol sur l usage du Safety car, trop ça fait beaucoup trop. Même si la sécurité est primordiale, nous ne sommes plus en 1970... cette procédure est très longue, trop, et devrait pouvoir encore s améliorer.
Deuxième point négatif, sur le circuit plus ça va plus accès au public se rétrécissent...pour l usage des VIP ou au prétexte de vols dans les paddocks.
Une malheureuse tendance pour le spectateur pas nouvelle mais qui s accélere.
Marc Pasquier
17 juin. 2024 • 10:12
En revanche, les manœuvres qui interviennent en fin d'intervention pour replacer les voitures (pass around, merging, ...?) sont interminables quand on est au bord de la piste pour regarder des voitures lancées à pleine vitesse.
Mais il faut reconnaitre que l'objectif est atteint puisque tous les concurrents qui n'ont pas connu d'incident majeur, se retrouvent plus ou moins artificiellement, dans le même tour voir la même minute à quelques encablures de l'arrivée.
Je peux comprendre que ça plaise au public, mais pour ce qui me concerne, j'ai un peu l'impression d'assister aux 24 Heures de Daytona sur Sarthe.
Bobcool
17 juin. 2024 • 11:18
Encore beaucoup de monde cette année, même la nuit j'aurai pensé que la météo et les températures auraient vidé un peut plus le circuit mais même pas. Quelques places vendus en trop pour moi pour pouvoir être plus à l'aise.
Sympa cet âge d'or de l'endurance mais au final ça reste une bagarre à 3 constructeurs avec un outsider ça me rappel bizarrement l'époque lmp1
Ca reste une édition sympa dans l'ensemble mais cetait ma 13ème années sur place et je commence à me demander si je privilégierai pas mes vacances pour aller tester autre chose comme Spa par exemple et regarder le Mans dans le canapé, à méditer.
Dboot
17 juin. 2024 • 11:48
Le fait de ne pas pouvoir suivre la course sur une web-radio montre un irrespect certain des spectateurs. Même si ça c'est amélioré, les infos fournis sur place, avec les hauts- parleurs inaudibles me font regretter de ne pas avoir regarder la course à la télé. (aucune info sur le site WEC sur le nombre d'arrêts au stand, par ex.)