Le Mans

24 H. du Mans - Ferrari AF Corse conserve le grand Trophée !

24 Heures du Mans
16 juin. 2024 • 16:01
par
EI, au Mans
Les 24 Heures du Mans 2024 ont offert un beau spectacle au public venu en nombre sur une édition très mouillée qui a vu un deuxième succès de rang pour Ferrari AF Corse et la 499P, cette fois à l'avantage de la n°50 de Miguel Molina, Nicklas Nielsen et Antonio Fuoco.
Photo : MPS Agency

Samedi à 16 heures, bien malin qui aurait pu prédire le vainqueur de cette 92e édition des 24 Heures du Mans. Les bookmakers en salle de presse penchaient pour Porsche, Ferrari ou Toyota. Et la Balance de Performance dans tout ça ? Elle n'a pas alimenté les conversations durant 24 heures. 

 

Ce match à trois a bien eu lieu sur le double tour d'horloge avec Cadillac en arbitre. Qui dit plus de voitures pour la gagne dit plus de pression pour les pilotes. Là où il y a quelques années il fallait patienter, il n'a pas été question de patience ce week-end. Seule la pluie a contraint les pilotes au quasi repos durant plus de 6 heures à cause d'une pluie qui a permis de mettre du piment à un cru 2024 prometteur sur le papier. Une fois encore, les conditions météorologique ont relancé les paris et animé les actions en piste. 

Photo : MPS Agency

La Ferrari 499P n°50 de Nicklas Nielsen, Miguel Molina et Antonio Fuoco, 5e en 2023, offre à la marque italienne un deuxième succès de rang en Sarthe. Le trio ouvre son compteur au Mans. Nicklas Nielsen, 27 ans, 5 participations, a toujours vu l'arrivée (vainqueur en GTE-Am en 2021). Antonio Fuoco, 28 ans, 4 participations, est certainement le plus rapide des pilotes en 499P. Quant à Miguel Molina, 35 ans et 8 départs au Mans, il est récompensé de sa fidélité à Ferrari. 

 

A ce petit jeu d'une course par élimination, c'est donc la n°50 qui s'en est le mieux sortie pour aller arracher un succès malgré ses 9% d'énergie à l'entame du dernier tour (311 tours couverts) et ses 5% à Mulsanne et 2% sous le damier Un vrai téléphone en surchauffe. On a eu depuis le début de l'année les 23h58 de Daytona, les 7h40 de Spa en WEC et les 50 tours aux 24H du Nürburgring. Au Mans, la course a bien duré 24 heures sans aucun drapeau rouge mais la pluie était comme qui dirait la 24e Hypercar en piste. Les pneus Michelin 'Hard' sont restés sous la structure, les équipes se partageant entre Soft et Medium en plus des Wet. 

 

Contrairement à Imola où les Rouges s'étaient pris les pieds dans le tapis sur la stratégie pneumatique, Le Mans a été plus calme même s'il y a eu quelques cagades. La n°51 a mis en tête-à-queue la Toyota n°8 à deux heures du damier (pénalité de 5s), sans oublier un souci de portière, un drive through pour 'unsafe release' pour la n°50 en début de course, et la Ferrari n°83 a été pénalisée pour un contact avec la BMW n°15. Malgré ces sueurs froides, Ferrari AF Corse était encore dans le coup pour la victoire à la mi-journée avec ses deux 499P officielles. Dès le début de course, les prototypes de Maranello ont envoyé du lourd en Vmax en restant toujours au contact de la tête. 

 

Après des qualifications compliquées, Toyota Gazoo Racing doit se contenter de la deuxième place pour la n°7 de José Maria Lopez, l'invité de dernière minute, Kamui Kobayashi et Nyck de Vries à 14 secondes. Victorieux en juin 2023, le trio Pier Gudi / Giovinazzi /Calado doit se contenter de la dernière marche du podium à 36s. Toyota a répondu présent mais cela n'aura pas suffi. Kamui Kobayashi restera comme l'homme le plus rapide en course avec un 3'28''756.

 

Dans le club des trois (Ferrari, Toyota, Porsche), tout le monde y a laissé des plumes à un moment ou à un autre. Porsche a perdu la n°4, à savoir sa troisième 963, sur une sortie de piste en pneus froids et Ferrari la n°83 sur un problème d'hybridation.

 

Porsche Penske Motorsport a longtemps joué devant, aussi bien la n°5 que la n°6, soit les deux 963 engagées en WEC. Il a fallu se défaire des choix pneumatiques cornéliens. Samedi soir, Fred Mako, sur la n°5, a roulé sur des oeufs en slicks. Finalement, c'est la n°6 de Vanthoor, Lotterer et Estre qui s'en est sortie le mieux avec une 4e place finale, devant la Toyota GR010 Hybrid n°8 et la Porsche n°5. Roger Penske devra encore patienter avant de ramener le trophée aux Etats-Unis. 

Photo : MPS Agency

Avec trois Cadillac V-Series.R au départ, on pouvait attendre quelque chose de bien de la marque américaine. Malheureusement, la #311 de Whelen Racing  Engineering a connu une sortie de piste dimanche matin et plus de 30 tours perdus. Quant à la n°3 du héros, local Sébastien Bourdais, elle a été remisée au garage dans la matinée (problème mécanique). Quant à la n°2 du rookie Alex Palou (Lynn et Bamber), elle a fait plus que se défendre mais il aura manqué un rien pour concrétiser. 

Photo : MPS Agency

Avant le départ des 24 Heures du Mans, on savait qu'on allait avoir plusieurs groupes. Le début de saison de WEC (Qatar, Imola, Spa-Francorchamps) avait donné une première image du plateau 2024. 

 

Dans le groupe des battus, on peut mettre BMW, Alpine, Peugeot, Lamborghini et Isotta Fraschini. Pourtant, il y a de quoi tirer du positif de ces cinq marques même si elles sont souffert sur le plan du résultat. 

 

Deux d'entre elles ont pris cher, très cher. Il y a d'abord Alpine qui a connu coup sur coup deux abandons sur casse moteur. Le V6 turbo Mecachrome a rendu l'âme avant la nuit. Malgré cela, Alpine a passé une A424 en Hyperpole et le début de course était prometteur mais pas sur la durée. Le résultat est tout aussi pauvre pour BMW. Outre la M Hybrid V8 Art Car n°20 qui a passé une bonne partie de la course dans son stand, la n°15 s'est arrêtée en début de soirée après un accident impliquant Dries Vanthoor, tapé par la Ferrari 499P de Robert Kubica. Là aussi, on retiendra le meilleur chrono en qualif' du Belge. 

Photo : MPS Agency

Dans le camp Peugeot, on attendait certainement mieux de la prestation des 9X8 2024 qui n'ont pas pu suivre le rythme des Hypercar de tête. Aileron ou pas, la 9X8  est à la peine et ce n'est pas encore en 2024 que le Lion a retrouvé sa voix ni même la voie du podium, voire d'un top 5. Les 9X8 2024 sont à l'arrivée, la mieux classée étant la n°94 de Loïc Duval au 11e rang. 

Photo : MPS Agency

La grosse inconnue était Lamborghini et ses deux SC63. Lamborghini Iron Lynx alignait pour la première fois deux autos et si le résultat a vu les deux protos terminer dans le ventre mou du peloton, la n°63 clôturant le top 10, les SC63 sont à l'arrivée, ce qui est déjà une belle satisfaction pour une première. Emmanuel Esnault, le Manceau qui dirige l'équipe, peut être satisfait. 

Photo : MPS Agency

Petit Poucet en remplacement de Glickenhaus Racing, Isotta Fraschini rend une belle copie. Qui aurait misé une pièce pour voir à l'arrivée de la Tipo-6 Competizione à l'arrivée, qui plus est devant les LMP2 ? Personne... JK Vernay, accompagné de ses deux pilotes Silver Carl Bennett et Antonio Serravalle qui ont été bien dézingués depuis le début de saison, ont enchaîné les tours pour terminer à 9 tours des vainqueurs. 

Photo : MPS Agency

Du côté des équipes privées, Hertz Team Jota a mis ses deux Porsche 963 à l'arrivée mais hors du top 5 (8e et 9e) Quant à la Porsche / Proton Competition, elle n'a pas été épargnée par les problèmes.  

 

Le classement de la course est ICI

Commentaires (28)

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sergebellamy

16 juin. 2024 • 20:05

La magie des 24 heures a encore frappé !! Une course fabuleuse dans toutes les catégories.Un grand bravo à Ferrari , et aussi à tous les autres dont Toyota et Porsche en Hypercar...Les P2 ont également donné le meilleur et les GT3 nous ont offert du grand spectacle...Vivement 2025 ! en espérant voir Alpine et Peugeot dans le haut des performances et des classements..

wizztiti

16 juin. 2024 • 20:58

La coupe bleue, c'est pour le plus grand nombre de prise d'échapatoire....
Course prenante de bout en bout (merci les safety car "à l'Americaine"). Du coup, je suis très fatigué (d'habitude, j'arrive à siester le diamnche). On a vu qu'hormis sous certaines conditions de pluie bien précises, les Ferrari restaient les plus rapides, même si de peu. Je n'ai pas aimé le comportement de certains pilotes de protos vis à vis des GTs, qui ne sont jamais sanctionnés par la direction de course (Comme chaque année, hélas). Pas aimé ,non plus le délai incroyable pour prendre des décisions (combiens de tours avec la portière ouverte pour Ferrari ? Combien de tours pour statuer sur un unsafety release ? Ou l'action très limite de R.Kubica ?). Je note au passage que la sanction est à géométrie variable, pas glop non plus. Comme quoi, l'obtention du logo Richard Mille reste indispensable pour LeMans. La discrétion de PEUGEOT (pas d'ITW, présence minimale) ne me dit rien qui vaille. Après tous les efforts qu'ils ont fait, ils sont bien mal récompensés en terme de BOP, et à leur place, je me demanderait ce que je fait là. Lopez a malheureusement encore fait une boulette, mais il faut dire que pousser dans ces conditions était quand même difficile. J'ai d'ailleurs noté qu'il n'avait pas tant que ça levé le pied après l'appel de son stand. Egalement, pas de pilote japonais pour l'arrivée chez Toyota. Heureusement pour moi, j'ai dormis pendant l'essentiel du super-Safety :)). Merci à EI pour les Live-timing (pas toujorus facile d'avoir l'info avec les commentaire FIA WEC). Appli FIA WEC : Equipe plutôt sympa pour le suivi de la course, même si elle ratait parfois des choses (sur les pneus notamment). Bref, je suis fatigué, mais c'était une édition pleine de suspens jusqu'au bout, et j'ai passé d'excellentes 24h00 au final.

jesnault

16 juin. 2024 • 21:18

Une très belle édition, je pense que Ferrari et Toyota en ont souvent gardé sous le pied.
De mon point de vue:
*SafetyCar longs mais inévitable vue la météo et les 2 crash.
*Accueil du public : où sont les toilettes ??? Pour le reste rien à dire.

PS cadillac aurait dû changer l'essuie glace pendant le plein de carburant comme Ferrari qui répare la porte pendant le plein..

jihemel

16 juin. 2024 • 21:54

Les toilettes, vraiment le problème majeur. L'accueil d'un public aussi nombreux devrait justifier de s'occuper sérieusement de ce souci.
Mes constatations entre le parking Panorama et la tribunes ACO sont les suivantes :
Files d'attentes énormes pour celles extérieures à la courbe Dunlop.
Idem pour celles entre l'entrée nord et la tribune ACO, pourquoi le mur urinoir a-t-il été supprimé ?
Ne faudrait-il pas mettre des toilettes provisoires en plus ?
En tout cas les murs de clôture et les grillages décorés avec les banderoles ACO ont été très baptisés.
Si on a la chance, comme moi, d'être dans la tribune ACO (18), tout va bien pour ça peut-être à cause du coût exorbitant de la place ?
Cela nous éloigne du sujet de la course que j'ai bien aimée même si on peut se poser des questions sur la glorieuse incertitude du sport.
Vivement l'année prochaine.

LittleBen

17 juin. 2024 • 8:43

Les années passant, j’essaye de prendre du recul et de vivre des moments de sport comme les 24 heures du Mans avec un peu plus de sagesse, en ne les voyant pas uniquement sous l’angle du supporter de mes deux marques de cœur (qui ont toutes deux un petit cheval sur l’avant du capot …).
Ça a presque marché.
Jusqu’à 45 minutes de la fin pour être précis.
Outre Ferrari, le grand vainqueur est certainement l’endurance, et ce nouvel âge d’or qui, grâce à la combinaison de plusieurs facteurs (règlement technique, attention portée aux coûts, organisation et marketing du WEC …), propose ce qui est probablement le meilleur spectacle en sport mécanique à l’heure et à l’époque actuelles.
Avec trois marques et quatre équipes différentes victorieuses en quatre courses d’ailleurs.
Je retiens de nombreuses choses (trop pour les écrire ici …), de très bonnes choses même, et pas seulement pour Ferrari, Toyota, Porsche et Cadillac, mais aussi pour Alpine, Lamborghini … et même Isotta.
Le LMP2 a encore offert un très beau spectacle (une bonne raison pour s’intéresser encore davantage à l’ELMS!) et les GT3 n’ont pas déçu pour une première au Mans.
Vivement la prochaine course!
Et un immense merci à EI pour sa couverture de l’événement et pour son guide ultra complet.