Le Mans

24 H. du Mans 2024 – Stoffel Vandoorne (Peugeot) : « Maintenant, à nous de faire du bon boulot »

24 Heures du Mans
3 juin. 2024 • 8:30
par
Thibaut Villemant
Inscrit sur la 9X8 n°94, le Belge vise un troisième podium en autant de participations aux 24 Heures du Mans, le deuxième au classement général. La semaine passée, avant la 92e édition de la classique mancelle, il s'est confié.
© DPPI / FIA WEC

Ça y est, nous y sommes. Dans quelques jours vous allez prendre la direction du Mans...

Tout le monde a hâte d'y être. C'est assurément la course la plus importante de l'année. Mais également le circuit où ces voitures s'expriment le mieux et où donc nous, pilotes, avons le meilleur feeling. C'est une superbe course sur un super circuit. Nous avons mené à bien notre préparation, à nous maintenant de faire du bon boulot.

➡️ Les secrets de la Peugeot 9X8 2024

N'ayant pas pu disputer les 6 Heure de Spa pour cause de conflit de dates avec la Formule E, comment vous êtes-vous remis à jour ?

Je n'étais effectivement pas à Spa, tout comme JEV. Nous aurions tous les deux préféré faire cette course en guise de préparation pour les 24 Heures du Mans, mais notre absence ne nous a pas empêchés de rester impliqués, de travailler dans le simulateur, etc. Nous avons encore un roll out la semaine prochaine et tout cela va nous permettre de nous reconnecter avec la voiture avant d'attaquer l'événement. Ce n'était pas l'idéal, mais je ne pense pas que cela nous pénalise vraiment pour autant. 

 

La prestation de Peugeot l'an passé, particulièrement sous la pluie, était intéressante. Avez-vous une idée de ce qu'il en sera cette année ?

C'est très difficile d'avoir une idée et ce car notre performance va être impacter par divers facteurs. De notre côté, la seule chose que nous puissions faire, c'est nous préparer le mieux possible, en nous assurant notamment d'avoir un bon niveau de fiabilité. Car il faut en premier lieu être fiable et survivre. Au Mans, ne pas faire d'erreur et éviter les incidents n'est pas une mince affaire. C'est une grosse partie du boulot. C'est une course longue et cette année, plus que jamais, ce sera une course sprint.

 

Mais vous êtes tous d'accord pour dire que la 9X8 2024 est mieux que l'ancienne n'est-ce pas ?

La nouvelle voiture a des qualités qui s'exprimeront bien au Mans, à l'image de sa vitesse de pointe, secteur sur lequel nous avons clairement franchi un palier et qui est primordial au Mans. 

© MPS Agency / B. Vandevelde

Avez-vous l'impression de repartir de zéro avec cette 9X8 2024 ?

Non, nous ne repartons pas de zéro. L'équipe a quelques années d'expérience et si la voiture a beaucoup changé, il y a plein de procédures qui ont été améliorées. C'est une voiture qu'il faut exploiter un peu différemment de l'ancienne mais nous avons une base beaucoup plus solide que celle sur laquelle nous nous appuyions au début du projet.

 

Et côté exploitation, les dernières courses vous ont-elles rassuré ?

Pit stop, stratégie, l'équipe fait du super boulot... Ce qui nous a manqué, c'est un peu de performance globale. Et puis tout devient plus facile quand tu peux te battre aux avant-postes. Ça change tout... Si nous sommes dans le coup, je pense que nous sommes tout à fait capables, en tant qu'équipe, d'extraire le maximum du matériel que nous avons à disposition et de faire une course sans souci particulier et sans erreur.

 

Depuis les débuts en compétition, à Monza, en juillet 2022, on attend une victoire. Cela met-il une pression supplémentaire sur l'équipe ?

En sport auto, il y a toujours de la pression. Surtout quand tu es un grand constructeur, qui plus est qui a eu du succès par le passé. Je ne pense pas que ce soit mauvais. Tout le monde attend avec impatience de pouvoir se battre pour la victoire. Parfois le chemin est juste un peu plus long... 

 

En deux participations aux 24 Heures du Mans, vous êtes montés à deux reprises sur le podium. Quel souvenir gardez-vous de ces deux premières expériences ?

J'ai fait 3e puis 2e (en LMP2. Ndlr), donc si je continue sur la même trajectoire, je dois gagner. Il ne me reste plus que la plus haute marche du podium à expérimenter. La première fois remonte en 2019. C'était avec le SMP Racing, en LMP1 ⬇️. Il n'y avait que les 'Toy' face à des équipes privées. Et si nous étions les meilleurs des privés, nous étions assez loin des Toyota. Ce fut bien évidemment un excellent résultat mais j'estime que la course ne revêtait pas la même importance qu'aujourd'hui, où il y a 23 voitures dans la catégorie reine (contre 8 en 2019. Ndlr). Mais cette course m'a permis d'effectuer mes débuts au Mans, et dans de bonnes conditions. Or, au moment de faire leur recrutement, les constructeurs apprécient toujours avoir un pilote ayant déjà une expérience de l'épreuve.

© MPS Agency / L. Cartalade

Et en LMP2, en 2021, comment était-ce ?

Là aussi, j'ai bénéficié d'excellentes conditions puisque j'ai défendu les intérêts du Team Jota. Nous étions extrêmement compétitifs et avons finalement raté la victoire pour 0''7. Mais tout le monde connaît le niveau du LMP2 et à quel point la lutte est serrée. Ce fut un sprint de 24 heures. Ce qui est sûr, c'est que ces deux expériences me sont utiles pour préparer cette 92e édition.

 

Vous dites estimer que la course ne revêtait pas la même importance en 2019 qu'aujourd'hui. Que voulez-vous dire par là ?

Quand tu n'as qu'une poignée de LMP1, tu ne peux parler de vraie course. Là, ce sera une vraie course et ce sera beaucoup plus intense que les autres années. Ce sera forcément très différent et la pression sur les concurrents sera tout autre. Ne serait-ce que la position en qualifications par exemple. Quand tu as une vingtaine de concurrents dans ta catégorie, c'est plus compliqué de remonter. Et nous avons pu le voir déjà l'an passé. Même si les conditions ont joué, il y a eu beaucoup d'incidents.

 

A quel point Le Mans est-il un événement différent des autres en termes de gestion ?

Le plus compliqué à gérer, c'est la longueur de l'événement. En WEC, tu arrives le mercredi soir ou le jeudi matin et le dimanche soir tu rentres. Et toute la semaine est très intense. Entre les opérations marketing, les séances d'essais libres qui se terminent tard, les débriefings... Et puis tu recommences tôt le lendemain matin. En fait, la course n'a pas débuté que tu es déjà fatigué. Donc l'idée est vraiment de préserver son énergie au maximum. 

 

La dernière victoire d'un Belge aux 24 Heures du Mans remonte à 1982, sixième et dernier succès de Jacky Ickx. Y pensez-vous ?

Je pense à gagner Le Mans. C'est l'un de mes objectifs principaux car c'est l'un des plus beaux événements à inscrire à son palmarès. Les statistiques viennent après...

Commentaires (3)

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zorglub18

3 juin. 2024 • 18:24

Bertrand Gachot (1991) n’était pas belge ?

PierreBid

4 juin. 2024 • 7:16

@zorglub18, non B.Gachot est né au Luxembourg, de père Français et de mère allemande .
Il courait sous licence belge.et à grandi à Bruxelles .

aston_martin

4 juin. 2024 • 13:27

Donc ,c’est un belge !