Super Trofeo

Nigel Bailly : « Le WEC reste un rêve difficile à concrétiser »

Lamborghini Super Trofeo Europe
9 mai. 2024 • 11:00
par
Laurent Mercier
Avant de retrouver le grand circuit du Mans, Nigel Bailly roule sur ses terres de Spa-Francorchamps en Lamborghini Super Trofeo Europe.
Photo : DR

En seulement quelques années, Nigel Bailly aura pu participer aux 24 Heures du Mans et 24 Heures de Spa. Quand le pilote belge est au volant, il est un pilote parmi les autres. Quand il descend de sa voiture, Nigel retrouve son fauteuil qui l’accompagne quotidiennement depuis un accident de motocross à l’âge de 14 ans. Cette chaise roulante ne l’empêche pas de vivre sa passion de la compétition automobile. Une fois dans la voiture, le handicap laisse place au pilotage.

 

Depuis l’année passée, Nigel Bailly évolue en Lamborghini Super Trofeo Europe au volant d’une Huracan Super Trofeo EVO2 développant 620 chevaux. Après CMR en 2023, le Belge roule cette saison pour ART-Line et cette fois, il n’est pas question d’adapter la voiture pour un double usage puisque Nigel Bailly roule en solo. En ce milieu de printemps, c’est sur son tracé de Spa-Francorchamps que l’ancien pensionnaire srt41 aux 24 Heures du Mans va se mesurer à la concurrence dans la classe Am, lui qui reste sur un très beau meeting à Imola (1 victoire en Am, 9e au général). C’est donc en deuxième du championnat que Nigel Bailly arrive dans les Ardennes belges.

Photo : DR

Malgré votre deuxième saison dans le championnat, vous entamez un nouveau challenge ?

 

J’avais envie de découvrir autre chose et de trouver de nouvelles alternatives. Je souhaitais repartir en solo et me voilà chez ART-Line. Cohabiter avec un pilote valide n’est pas simple, le mix étant difficile à gérer. Cette année, je vais en profiter pleinement avec le challenge de retrouver le grand circuit des 24 Heures du Mans en marge de la grande course.

 

Comment êtes-vous arrivé chez ART-Line ?

 

J’ai connu l’équipe à travers le championnat. En fin de saison dernière, je regardais différentes possibilités. Nous avons fait connaissance à Valencia où nous avons juste échangé nos coordonnées. L’équipe est respectée et elle s’est montrée réceptive à mon projet.

Photo : DR

Compte tenu du fait que vous roulez en solo, le fonctionnement des commandes est différent de l’année passée ?

 

Disons qu’elle n’est plus en configuration hybride. Cette fois, la voiture est adaptée entièrement pour moi. Le système de freinage hydraulique est nouveau, tout comme l’accélérateur développé en France par la société Pimas. J’avais dessiné un gabarit et ils ont créé le système. Les différents systèmes sont parfaits pour moi qui roule en solo. Dans le cas contraire, il faut toujours apporter des ajustements.

 

Pourquoi avoir choisi à nouveau le Lamborghini Super Trofeo Europe ?

 

J’avais déjà un pied dans le championnat et le fait que la série aille au Mans a fini de me convaincre de rempiler. Le championnat est très sympa, les autos sont compétitives.

 

Avant Le Mans, il y a déjà Spa-Francorchamps…

 

Rouler ici est particulier pour moi. On attend beaucoup de monde tout au long du meeting. J’arrive à Spa avec de belles perspectives et une saveur particulière. Malheureusement, je n’ai jamais été très à mon aise sur ce circuit qui n’est pas évident pour mon style de pilotage. Il faut rester propre sur la piste.

Photo : DR

Comment jugez-vous le niveau 2024 ?

 

Disons qu’il est assez étrange du fait des nouvelles catégorisations. Des pilotes classés Pro dans le passé se retrouvent en Am. Tout cela me semble assez subjectif mais le niveau global reste très élevé. On sent qu’il augmente d’année en année. Pour moi, Le Mans est la cerise sur le gâteau. J’ai eu la chance de participer au Road to Le Mans en 2019 puis aux 24 Heures deux ans plus tard. J'en garde de très beaux souvenirs. Mes partenaires étaient conquis par un retour au Mans.

 

Quid de l’avenir ?

 

Je suis attiré par les 24 Heures Series où on roule beaucoup pour un coût qui reste maîtrisé. A l’avenir, pourquoi pas envisager aussi la Michelin Le Mans Cup pour passer ensuite en European Le Mans Series. Le WEC reste un rêve difficile à concrétiser. Bien entendu, les 24 Heures de Spa me laissent sur un goût d’inachevé après l’abandon en 2022. Tout l’avenir est devant moi…

Le saviez-vous ? ART-Line est une équipe basée en Allemagne tout près de Francfort qui roule sous licence du Kazakhstan. L'équipe est dirigée par Shota Abkhazava qui fait aussi partie des pilotes qui roulent pour ART-Line en Super Trofeo Europe, la troisième auto étant confiée à Egor Orudzhev. ART-Line aligne donc trois autos pour des pilotes qui roulent en solo. 

Commentaires (1)

Connectez-vous pour commenter l'article

nardo

10 mai. 2024 • 0:03

J’ai rencontré Nigel aujourd’hui et c’est un gars vraiment très sympathique. À peine sorti de l’auto après les essais libres, il a pris 15 minutes de son temps pour échanger avec moi et me montrer les différentes commandes de son poste de pilotage. Je suis aussi en fauteuil et ça n’a pas manqué de m’intéresser. Merci Nigel.