Mirko Bortolotti, du Lamborghini Super Trofeo à la SC63 Hypercar

Si vous pensez que le destin de Mirko Bortolotti est lié à Lamborghini, vous n’êtes pas complètement dans le faux même si tout le monde a encore en mémoire son bref passage chez Audi en 2020, l’année de la pandémie. L’aventure dans la maison cousine aura duré une seule saison avant un retour au sein de la marque au Taureau. Quand on parle de Lamborghini Squadra Corse, on pense en premier lieu à Mirko Bortolotti.

🇬🇧 Mirko Bortolotti, from Lamborghini Super Trofeo to SC63 Hypercar

Âgé de 34 ans, le natif de Trente au nord de l’Italie a une carrière atypique qui l’a vu passer de la Formule 1 à la Renault Megane Trophy en moins de deux ans. Retour sur le destin d’un pilote qui a su rebondir via le Lamborghini Super Trofeo, véritable tremplin pour aller au plus haut niveau.

Si vous passez par le site internet officiel de Mirko Bortolotti, toujours en construction, vous y verrez en caractères gras un ‘don’t blink’, que l’on peut traduire par ‘ne cligne pas des yeux’. Véritable compétiteur, le pilote italien sait ce qu’il veut. Avant de rejoindre le giron Lamborghini, Mirko Bortolotti a suivi le cursus du karting vers la monoplace avec des espoirs de Formule 1 comme tout bon pilote qui se respecte.

Après les séries italiennes telles que Formula Azzura et Italian Formula Renault, la carrière de l’Italien décolle vraiment en 2008 où il s’offre le titre Italian F3 chez Lucidi Motors avec carrément 15 podiums en 16 courses. Cette année-là, il croise le fer face à Edoardo Piscopo et roule dans la même équipe de Francesco Castellacci. Son titre lui permet de se faire remarquer et Ferrari lui offre un test en F1 à Fiorano fin 2008 en compagnie de Salvatore Cicatelli et Edoardo Piscopo. Il met tout le monde d’accord au volant de la F2008.

Red Bull se dit qu’il y a peut-être quelque chose à faire avec ce Mirko Bortolotti et la boisson énergétique le soutient pour aller en Formule 2 dès 2009 chez MotorSport Vision où il prend la 4e place du championnat derrière Andy Soucek, Robert Wickens et Mikhail Aleshin. Les rumeurs l’envoyaient même en F1 dès 2009 au sein de la Scuderia Ferrari pour remplacer Felipe Massa, blessé. Il n’en sera rien…

On le retrouve ensuite dans le tout nouveau championnat GP3 Series chez Addax Team avant un retour tonitruant en Formule 2 en 2011, à nouveau chez MotorSport Vision où il coiffe la couronne assez nettement en décrochant sept victoires. A cette époque, Bortolotti croit encore en ses rêves de F1, surtout quand Williams lui offre un test à Abu Dhabi fin 2011.

L’aventure en monoplace s’arrête pourtant là pour Mirko Bortolotti qui ne peut que ronger son frein. Certes, il y aura bien une place de vice-champion en Formula Acceleration 1 en 2014 pour l’unique saison de la série remportée par le Néerlandais Nigel Melker.

Cela vous a peut-être échappé mais Mirko Bortolotti a roulé en BMW Z4 GT3 au sein de Schubert Motorsport sur deux meetings ADAC GT Masters en 2012. Les contrats peinent pourtant à arriver mais Team Oregon lui fait confiance pour rouler en Renault Megane Trophy. Bingo avec le titre en fin de saison 2013.

Alors que Lamborghini Squadra Corse n’est pas encore vraiment monté, Mirko Bortolotti tente l’aventure du Lamborghini Super Trofeo Europe en Pro-Am où il se classe quatrième pour le compte de Bonaldi Motorsport en 2014. Il combine sa saison avec l’Italian GT sur une Lamborghini Gallardo FL2 engagée par Imperiale Racing, le carrossier attitré de la marque de Sant’Agata Bolognese. La victoire arrive très vite en compagnie de Giacomo Birri.

C’est là que tout a débuté pour Mirko Bortolotti avec Lamborghini qui cherchait un pilote pour développer sa future GT3, la Huracan GT3 qui n’est autre que le premier modèle GT3 développé en interne puisque la Gallardo était l’œuvre privée de Hans Reiter.

« J’ai rejoint Lamborghini en 2014, alors que nous roulions encore avec la Gallardo qui disputait sa dernière saison, et que nous développions la Huracan », explique Mirko Bortolotti. « Le précédent patron du sport auto chez Lamborghini, Giorgio Sanna, me connaissait depuis ma carrière en monoplace et Lamborghini cherchait à développer son équipe officielle. C’était donc le moment idéal pour moi, car je ne savais pas où la course allait me mener à l’époque, les monoplaces et la F1 semblant assez compliquées pour moi. »

La filière mise en place par Lamborghini via le Super Trofeo a donc été cruciale pour le pilote italien : « J’ai fait mes débuts en Italian GT et en Super Trofeo où j’ai de suite connu le succès. J’ai remporté ma première course en Italian GT et Lamborghini m’a quasiment signé de suite, même si nous avons attendu le début de l’année 2015 pour l’annoncer officiellement. »

La suite, on la connaît. Il y aura le titre Blancpain GT Series (Endurance) 2017 avec Grasser Racing Team, une place de vice-champion ADAC GT Masters 2019 pour Grasser by Orange 1, deux victoires de classe GTD aux 24 Heures de Daytona (2018/2019), une aux 12 Heures de Sebring (2019) et une saison DTM 2023 terminée à la deuxième position.

Depuis 2015, Mirko Bortolotti a été de quasiment toutes les équipes roulant en Lamborghini : Grasser Racing Team, K-PAX Racing, FFF Racing Team, Paul Miller Racing, Imperiale Racing, T3 Motorsport, TR3 Racing, Emil Frey Racing, Barwell Motorsport, SSR Performance, Iron Lynx.

Ils sont nombreux à vouloir suivre la voie de Mirko Bortolotti en Lamborghini Super Trofeo (Europe, Asia, America) et se faire un nom à Sant’Agata Bolognese. Ce week-end, le pilote officiel Lamborghini Squadra Corse va disputer les 6 Heures de Spa sur la SC63, preuve s’il en est que la série monotype peut amener à la catégorie reine de l’Endurance au sein d’un Championnat du Monde.