24 H. de Daytona - Ben Keating : « Le changement de voiture le plus difficile que j'ai eu à faire »
Dimanche, vous avez signé votre 16e pole position IMSA, la cinquième consécutive en LMP2 à Daytona. Avez-vous été surpris par votre chrono ?
La piste était incroyablement rapide et les conditions presque parfaites. Du soleil, des températures fraiches, du vent de face au Bus Stop et un vent arrière dans la ligne droite... Lors de ma simulation de qualification samedi après-midi, j'ai fait un 1'39''0, ce qui est vraiment très rapide. Je me suis dit que si j'étais en mesure de le refaire, ce serait suffisant. Quand j'ai vu 1'38''3 s'afficher sur le tableau de bord, ça a été un choc. Je n'arrivais pas à croire que j'avais été si rapide. Alors j'ai dit aux gars à la radio : « Je ne suis pas sûr de pouvoir faire mieux que ça ».
Et pourtant, la concurrence vous a donné du fil à retordre...
Nick Boulle est un bon ami et était mon coéquipier ici-même en 2020 chez PR1. Il vit au Texas, non loin de chez moi. Mais ce tour était tellement plus rapide que ce à quoi je m'attendais, que je ne pensais pas que l'écart avec la concurrence serait si faible. Nick a terminé à un dixième de moi, et George Kurtz à quelques dixièmes seulement.
Pensez-vous qu'il s'agit du meilleur plateau LMP2 de l'histoire de l'IMSA ?
J'ai l'impression que chaque voiture a une bonne chance de bien figurer. Je le pense vraiment. Le fait d'avoir doublé le nombre de concurrents rendra la quête de titre et de victoires encore plus difficile. Quand je regarde le peloton LMP2, j'estime que deux tiers des voitures ont vraiment un fort potentiel. Cela nous promet une saison épique.
Avoir deux voitures, est-ce une force pour United Autosports ?
Traditionnellement, je n'aime pas être dans une équipe composée de deux voitures. Mais United Autosports le fait depuis si longtemps... Ils s'en accomodent vraiment bien. Ils savent ce qu'ils font, et il y a vraiment beaucoup d'avantages à avoir huit pilotes et deux voitures pour trouver les bons réglages. Nous avons travaillé sur beaucoup de choses différentes tout au long de la semaine du Roar et avons beaucoup appris. Je pense que nous avons une très bonne voiture pour la course.
Que pouvez-vous nous dire sur la manière d'opérer de cette équipe ?
Ils ont disputé, il y a quelques années, une saison complète avec Jim McGuire. Ils sont donc très familiers avec les courses IMSA. Et puis ils ont gagné tous les championnats au monde dans la catégorie LMP2, ce qui montre vraiment à quel point ils sont bons. C'est une équipe très professionnelle avec laquelle il est très agréable de travailler.
Espérez-vous être au départ des 24 heures du Mans ?
Je peux même vous dire que j'y serai. Je ne connais pas les intentions de United Autosports, mais je serai au volant de leur Oreca bénéficiant d'une invitation d'office.
En plus de l'Oreca 07 n°2 du United Autosports, vous pilotez la Porsche 963 n°5 du JDC-Miller Motorsports. Racontez-nous votre premier roulage à son bord...
John Church (propriétaire de JDC-Miller) dit m'avoir envoyé le manuel du pilote, mais quoiqu'il advienne, je ne l'ai pas eu entre les mains. J'ai donc testé la Porsche 963, il y a un mois, sans avoir consulté en amont le manuel. Phil Hanson m'a donc briefé pendant une quinzaine de minutes avant que je prenne la piste, et je peux vous assurer qu'il y a beaucoup à assimiler.
Jusque-là, je n'avais jamais conduit une voiture qui avait plus d'une palette de chaque côté du volant. Mais celle-ci en a trois de chaque côté ! Je n'avais jamais piloté une voiture n'ayant pas d'embrayage au plancher. Là, il s'agit de l'une de ces palettes... Comprendre que le système hybride et le moteur thermique sont complètement séparés mais fonctionnent ensemble n'est pas simple non plus.
Avec le système brake-by-wire, il faut un certain temps pour comprendre ce qu'il se passe sur les zones de freinage. Et il y a beaucoup d'outils qui vous permettent d'optimiser cela. Mais je n'aime pas vraiment jouer avec ces choses-là quand je suis au volant. Moi, je veux juste conduire. Ce dont je peux vous assurer, c'est que lorsqu'on est assis dans le baquet, on a l'impression d'être dans une fusée. Rien qu'à cause de toutes les commandes dont il faut s'occuper et qu'il faut surveiller...
Est-ce difficile de passer de la Porsche 963 à l'Oreca 07 LMP2 ?
L'une des choses que j'aime dans le fait de piloter deux voitures différentes, c'est que j'ai l'impression d'apprendre beaucoup dans les deux cas. Je passe évidemment plus de temps au volant, mais les deux autos sont vraiment différentes. C'est probablement le changement de voiture le plus difficile que j'ai eu à faire.
La GTP est suffisamment différente de la LMP2 pour que ce soit un véritable défi. Mais j'étais beaucoup plus à l'aise ici au Roar que lorsque j'ai testé la 963 il y a un mois. Il y a un mois, j'avais énormément de choses à assimiler, surtout quand on quitte la voie des stands avec des pneus froids. Ça c'est un défi d'un genre particulier.
Par ailleurs, les GTP ont tellement de puissance qu'il faut apprendre à la gérer en sortie de virage, mais elles sont aussi plus lourdes que les LMP2. J'ai l'impression que je peux être un peu plus agressif avec la LMP2 sur les zones de freinage et dans les virages. Mais là où j'ai eu du mal avec la LMP2 tout au long des essais, c'est la chicane du Bus Stop. Cependant, la Porsche 963 de JDC-Miller glisse excessivement bien sur les vibreurs et cela m'a donné beaucoup plus de confiance également quand je suis au volant de la LMP2. Cela m'a vraiment aidé dans les deux sens.
Commentaires (2)
Connectez-vous pour commenter l'article
Cabrelbeuk
24 jan. 2024 • 10:10
Dboot
24 jan. 2024 • 18:47