FIA GT World Cup

FIA GT World Cup – Kévin Estre (Porsche) : « À Macao, il te faut la voiture pour faire le tour parfait »

14 nov. 2023 • 18:00
par
Thibaut Villemant
Le Français en termine avec une année dantesque par une quatrième participation à la FIA GT World Cup, ce week-end à Macao. Il nous explique pourquoi il s'est laissé tenter.
Kévin dans les rues de Macao, en 2016 - © Porsche

Vous allez participer à votre quatrième FIA GT World Cup, sur le circuit de Macao. Qu'est-ce que cet événement représente-t-il pour vous ?

Le circuit de Guia est assurément l'un des plus beaux du monde, en ville de surcroît. Quand tu sévis en Porsche Carrera Cup et Supercup tu es habitué à ce genre de piste. En Endurance, hormis si tu roules en IMSA, ce n'est pas du tout le cas. En fait, c'est l'opposé de ce qu'est le WEC. Sur des courses sprint, la prise de risque est différente, et ça fait parfois du bien de renouer avec ça. 

 

➡️ Porsche en mission à Macau

 

En quoi ce circuit est-il si particulier ?

Si c'est un circuit en ville, il est méga rapide. C'est un peu Spa, Nüburgring ou Bathurst mais entre des rails. Et puis des GT en ville, ça donne souvent des courses très spectaculaires. Rouler à 270 km/h entre les murs, c'est rare en sport auto... C'est la World Cup, donc si tu gagnes tu es convié à la remise des prix de la FIA. Et l'événement est légendaire de par son Grand Prix F3. Je n'y ai pas participé mais je me souviens que quand je faisais du karting, nous regardions toujours qui avait gagné. Globalement, tu savais que le vainqueur avait de grandes chances de finir en F1. Et puis c'est la dernière de l'année...

© Porsche Motorsport Asia Pacific

Comment la mise en place de ce programme se passe-t-elle ?

C'est Alex Gibot (directeur de Porsche Motorsport Asia Pacific. Ndlr), qui s'en est occupé et qui m'a contacté pour savoir si cela m'intéressait. Et après, bien évidemment, ça se fait entre Porsche et les équipes. 

 

Avez-vous réfléchi avant d'accepter ?

Disons que j'ai demandé quelle serait l'équipe d'exploitation (HubAuto Racing. Ndlr) et qui serait mon ingénieur. Tu ne peux aborder Macau avec un package en lequel tu n'as pas entière confiance. Quand c'est ta première fois, pourquoi pas... Tu te dis que tu vas là-bas pour découvrir cet événement hors-normes et pour prendre de l'expérience, mais quand tu l'as déjà fait plusieurs fois, tu peux te permettre d'être plus exigeant.

Sur le podium de l'édition 2016 - © Porsche

Quel est votre meilleur souvenir ?

Ma deuxième place de 2016, cette fameuse course remportée par Laurens (Vanthoor, alors chez Audi sport. Ndlr) sur le toit. Même si elle est empreinte d'une certaine frustration car Earl (Bamber. Ndlr) ayant écopé d'une pénalité et Laurens ayant fini l'envers, je me retrouvais dans une bonne position pour l'emporter*. Mais la performance était là et même si on part toujours avec l'intention de gagner, un podium sur une course comme celle-ci, c'est toujours sympa.

 

La qualification y joue en revanche un rôle crucial n'est-ce pas ?

Honnêtement, si tu ne finis pas la qualification dans le tiercé de tête, tu sais que ta course va être compliquée et peut être longue. Tout est basé là-dessus.

La dernier départ de Kévin à Macao remonte à 2019 - © Porsche

N'est-ce pas frustrant ?

Non, encore une fois, c'est différent de ce dont on a l'habitude. Sur une course du WEC, tu travailles pour être performant sur un double relais. Sur une course de 24 Heures tu t'attelles à avoir une voiture performante quelles que soient les conditions. A Macao, il te faut la voiture pour faire le tour parfait car tu sais que c'est ce qui te fera gagner. Le résultat est tellement dépendant de la qualif' que celle-ci devient un objectif prioritaire.

 

Avez-vous souvenir d'une édition avec un plateau aussi relevé ?

Honnêtement non. En 2019, c'était pas mal déjà. Mais là, je pense que c'est un cran au-dessus encore. Tu as l'impression de te retrouver en Superpole aux 24 Heures de Spa ou aux 24 Heures du Nürburgring avec tous les ténors du GT3. Il va me falloir me remettre vite dans le bain car ma dernière participation remonte à 2019, quand les Marciello, Mortara et autres Engel sont revenus l'an dernier.

 

* : La course avait été interrompue et la règle stipule alors que le classement retenu est celui du tour précédant l'interruption. 

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