Le Mans

Ferrari AF Corse remporte l'édition du centenaire des 24H du Mans

24 Heures du Mans
11 juin. 2023 • 16:03
par
EI, à l'arrivée
Photo : MPS Agency

Pour cette édition du centenaire des 24 Heures du Mans, il fallait une course dont tout le monde se souviendrait longtemps. Sur ce plan, la mission est remplie et le public a bien fait de faire le déplacement sur une 91e édition à guichets fermés. Entre une météo capricieuse et une nouvelle procédure de neutralisation, le spectacle a été au rendez-vous. 

 

Nous y reviendrons ultérieurement mais il y a à redire sur les nouvelles règles et les slow zones. Dans les deux cas, les pilotes ont été plutôt négatifs. Toyota et Ferrari, les deux marques handicapées par la nouvelle BOP avant Le Mans, à savoir +37 kg pour la Toyota et +24 kg pour la Ferrari. Sur la piste, les stratégies pneumatiques différentes ont tourné à l'avantage des Italiens le dimanche. 

 

Toyota Gazoo Racing a pourtant tout donné mais cela n'aura pas suffi à ramener le grand trophée à Cologne. Les Japonais ont même eu une belle frayeur quand Hirakawa est sorti de la piste à Arnage. On attendait plutôt le rapide Seb Buemi pour le final mais on a fait le choix du seul japonais de l'équipage pour terminer. 

 

Pour son retour au Mans dans la catégorie reine après plusieurs décennies d'absence, Ferrari n'a pas tardé à imposer sa 499P, plus précisément la #51 de Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi.  Le compte de Ferrari passe à 10 victoires. Les deux Ferrari 499P sont à l'arrivée dans le top 5.

 

La Toyota #8 de Buemi, Kobayashi et Hartley doit se contenter de la 2e place. La dernière marche du podium revient à la  Cadillac de Bamber, Lynn et Westbrook. Trois marques différentes dans le tiercé de tête et on peut en mettre deux autres à l'honneur. 

Photo : MPS Agency

A l'entame de la nuit, Cadillac, Toyota, Peugeot, Porsche et Ferrari ont pris la tête à un moment ou à un autre à la faveur des arrêts des uns et des autres. Les nouvelles procédures ne resteront pas dans les annales, ni l'utilisation des slow zones. C'est d'ailleurs ce qui a causé l'abandon de la Toyota #7 de Kobayashi dans la 8e heure. Le Japonais, qui revenait pour la 2e place, a été heurté à l'arrière par deux autres autos dans une slow zone. Tous les espoirs du constructeur japonais ont reposé sur les épaules de la #8 de Buemi, Hirakawa et Hartley qui a connu quelques petites alertes : un réglage de volant, une crevaison et un changement de capot avant. Pour le reste, RAS pour une auto partie en soft quand les Ferrari étaient en medium. 

Photo : MPS Agency

Avec trois Cadillac V-Series.R au départ, la marque américaine pouvait nourrir de grandes ambitions. La #311 de Action Express Racing a réduit les envies de victoire à deux autos. La #3 de Bourdais, van der Zande et Dixon a connu elle aussi son lot de pépins sur la piste pour terminer au pied du podium, derrière la #2 de Bamber, Lynn et Westbrook, auteure d'une course sage sans souci majeur. 

Photo : MPS Agency

Dans le camp Peugeot, on a de quoi avoir le sourire après un début de saison WEC compliqué. Les deux 9X8 ont été fiables en menant la course. La plus grosse alerte a été une sortie de Gustavo Menezes, qui menait à minuit, à la première chicane des Hunaudières. La #94 s'est ensuite arrêté une vingtaine de minutes dimanche matin histoire de contrôler les températures. La #93 a pris le relais pour terminer au 8e rang. Une chose est sûre, il y a de quoi être fier chez Peugeot car jamais les 9X8 n'avaient été autant à la fête depuis Monza 2022, même si la #94 a terminé très loin.

Photo : Porsche

Déception chez Porsche avec en ligne de mire une 5e place pour Makowiecki, Christensen et Cameron au volant de la #5. Malheureusement, la Porsche a été rentrée dans son stand à moins de 30 minutes du damier pour finalement terminer au 9e rang. Du côté de la #6 de Estre, Vanthoor et Lotterer, doit se contenter d'une anecdotique 22e place après des sorties et un souci de refroidissement. Quant à la #75, elle a abandonné en début de nuit (pression d'huile). Guère plus de chance pour Hertz Team Jota qui a abdiqué sur sortie de piste. 

Photo : MPS Agency

Avec deux 007 LMH dans le top 5 des 24 Heures du Mans 2022, dont une sur le podium, le constructeur américain restait sur une belle performance en Sarthe. Le dimanche matin a causé des sueurs froides à l'écurie de Jim Glickenhaus et deux sorties au même endroit pour la #708 et la #709. Les deux 007 LMH terminent 6e et 7e. Six Glickenhaus au départ depuis 2021, six à l'arrivée. 

Photo : MPS Agency

Quelle prestation fallait-il attendre de la Vanwall Vandervell 680 pour ses débuts aux 24H du Mans ? Clairement, il n’était pas question de jouer la victoire. La #4 de Tom Dillmann et Esteban Guerrieri, qui voyait le renfort de Tristan Vautier en remplacement de Jacques Villeneuve, avait pour mission de voir le damier. L’objectif n’a pas été atteint avec un abandon dimanche matin consécutif d’un problème moteur alors que Vautier était au volant. La seule satisfaction sera d’avoir bouclé deux tours de plus qu’en 2019 avec l'ENSO, à savoir 165 boucles.

 

Sur les 16 prototypes Hypercar au départ, 4 n'ont pas vu le damier. 

 

Le classement de la course est ICI

Commentaires (14)

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fasthib

11 juin. 2023 • 16:11

Bop ou pas, c’est mérité, visiblement on a très très bien bossé chez les rouges. Victoire pour la première année avec un tel niveau, c’est fort !

LittleBen

11 juin. 2023 • 16:33

Outre mon affection pour la marque Ferrari et pour l’équipe AF Corse, deux choses me plaisent beaucoup dans leur victoire: elle n’est pas due (entendez favorisée) par les derniers changements de BoP, et on ne peut pas non plus leur reprocher d’avoir caché leur jeu depuis le début de la saison.
Mon autre marque de cœur, Porsche, m’a déçu, surtout après un premier tiers de course plutôt prometteur: terminer neuvième avec quatre voitures au départ est un échec, n’ayons pas peur des mots.
Bravo à Cadillac, et respect pour Peugeot (que j’ai énormément critiqué), qui n’a pas été ridicule.

Lannée Marc-Antoine

11 juin. 2023 • 16:48

Bravo Ferrari, La revanche avec Toyota pour l'honneur L'année pro. Et cadillac vraiment excellant. Peugeot tout comme Porsche ont du travail sur la planche. Mais peugeot est une vraie surprise. La base peut etre bonne. Des améliorations sont nécessaires pour l'année pro. Mais bravo a Peugeot.

nardo

11 juin. 2023 • 17:25

Bon ben, réunion de crise demain matin 8:00 à weissach. Une catastrophe qui exige une revanche.

CLOCLO31

11 juin. 2023 • 17:35

Voiture bien conçue autour de concepts techniques très pointus , avec une équipe d'exploitation dont la compétence et la finesse stratégique ne sont plus à vanter. Une victoire Ferrari après une absence de 50 ans , ça fait vraiment plaisir.
Belle course et belle tenue de toutes les hypercars, à l'exception des Porsches, mais ça c'était un peu prévisible.

Le problème majeur, ce sont bien sûr les procédures de sécurité : 2 accidents majeurs ( Koba et Bourdais) ont influencé de façon forte le résultat de la course avec la même cause: le problème des slow zones successives. Le remplacement par un autre système (FCY ?) devrait donc s'imposer.
Quand aux règles de "rattrapage" et de regroupements des voiture de même catégorie sous Safety-cars, à cause de l'injustice sportive qu'elles génèrent et de leur déroulement interminable, elles devraient être également définitivement abandonnées. .