ITW Olivier Jansonnie (Peugeot 9X8) 1/2 : « Nous avons vite compris ce qu'il nous fallait faire évoluer »
Que pouvez-vous nous dire sur les évolutions apportées à la 9X8 ?
Nous avons mis en place un plan de développement que nous avons partagé avant Bahreïn avec l'ACO et la FIA. Dès notre première course à Monza, nous savions à peu de choses près ce que nous souhaitions modifier, et ça s'est confirmé par la suite. Le règlement autorise aujourd'hui cinq jokers. Mais il dit surtout que l'ACO et la FIA ont la main dessus. Ce sont eux qui décident si nous sommes autorisés ou non à les utiliser.
Comment procédez-vous donc ?
La seule stratégie convenable est de leur faire part de ce que nous ambitionnons de faire, puis de discuter avec eux de la partie « administrative ». Comment allons-nous saucissonner cela et combien de jokers cela va-t-il représenter ? Aujourd'hui nous en sommes encore là. Nous avons une idée claire du package technique que nous emmènerons en 2023, reste à savoir ce que cela va représenter en nombre de jokers. Nous ne le savons pas encore.
C'est donc au tandem ACO-FIA de décider si l'évolution apportée offre un gain en performance ou en fiabilité ?
Il y a des sujets très clairs. Si tu fais un package aéro, c'est bien évidemment pour gagner en performance. Mais d'autres sujets moins clairs. Ce n'est pas si simple de savoir si ça offre un gain en performance ou en fiabilité. Quand on travaille sur un développement lié à la fiabilité, on essaie toujours de le faire de la meilleure des façons. Quelque part, c'est donc forcément aussi un peu de performance. C'est ce genre de négociations que nous menons.
Pouvez-vous nous dire quels ont été vos axes principaux de développement ?
Il y a aura un peu d'aéro et beaucoup de powertrain (groupe motopropulseur. Ndlr), à savoir moteur et boîte de vitesses. Ce sont des choses sur lesquelles nous avons déjà travaillé et, concernant le powertrain, certains éléments étaient déjà en développement avant même nos débuts à Monza.
Donc vous avez trouvé des axes de travail entre l'homologation de l'auto et ses débuts en compétition ?
La voiture que vous avez vue en course l'an passé, c'était la voiture de développement. Et nous avons vite compris ce qu'il nous fallait faire évoluer. C'est cette voiture (avec ces évolutions sur lesquelles l'équipe a travaillé. Ndlr) que vous allez voir en 2023. Sachant que nous ne faisons jamais tout ce que l'on veut puisque nous sommes pressés par le temps, en l'occurence l'échéance de Sebring. Nous devons adapter nos projets à celle-ci.
Avez-vous cerné la raison de votre manque de vitesse de pointe ?
C'est un peu de tout, mais fondamentalement de l'aéro. Ce qui est intéressant, c'est que nous sommes censés avoir des voitures qui sont extrêmement similaires en aéro, mais qui ne le sont finalement pas. Elles le sont, mais pas suffisamment. On demande à ce règlement de mettre les voitures exactement dans le même km/h près, dans le même dixième, et en fait ça ne se fait pas comme ça. Ce qui est intéressant c'est qu'il s'agit de sujets que nous découvrons. Nous comme les instances...
Nous l'avons vu à Daytona...
Exactement. Les fenêtres d'homologation sont tellement étroites qu'y rentrer une fois sur l'autre avec la même voiture n'est déjà pas simple. Il n'y a vraiment pas beaucoup de marge. On peut dire qu'en sortie de soufflerie, les voitures sont les mêmes. Mais ce n'est pas le cas sur la piste. Nous l'avons vu en WEC l'an passé et encore cette année.
Comment jugez-vous votre situation à l'heure actuelle ?
Nous sommes satisfaits de certains éléments que nous avons amenés, mais en avons d'autres qui n'ont pas encore été soumis à un test d'Endurance. Nous espérons ne pas avoir trop mis l'axe sur la performance, mais nous n'avions pas vraiment le choix. Nous avons dû faire les deux en parallèle. Ça a l'air de plus ou moins converger, nous avons encore une session d'endurance avant Sebring et une autre avant Le Mans. Et ce n'est finalement qu'à l'issue de cette dernière que nous saurons où nous en sommes.
Donc vous avez testé toutes vos « nouveautés » ?
Lors des derniers essais la définition était à 70 – 80% celle que nous aurons au Mans. En termes de développement voiture, tout devrait rouler dans deux semaines. Il ne nous reste que les dernières pièces. Nous avons construit un plan qui nous semble cohérent avec le nombre de jours d'essai à disposition. Après, peut-être trouverons-nous d'autres soucis à régler....
Commentaires (9)
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dmeyers
7 fév. 2023 • 14:32
julien36
7 fév. 2023 • 15:26
"C'est un problème aéro [...], nous avons misé beaucoup sur le powertrain et un peu sur l'aéro"
Gurneyflap
7 fév. 2023 • 16:27
Depuis que les autos ne sont quasiment plus que des 2 roues motrices, Peugeot, qui n’a pas eu le temps et les ressources de changer la définition technique durant la conception, sait que ce choix de pneus larges devant et donc pas derrière, est un handicap. Toyota a fait la modif l’année dernière, .
dmeyers
7 fév. 2023 • 18:10
Arnage
7 fév. 2023 • 18:21