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Vécu - La Floride et Endurance-Info, une love story qui ne date pas d'hier...

Endurance Info
20 jan. 2023 • 20:00
par
lmercier (Ocean Drive)
Endurance-Info couvre cette année les 24H de Daytona pour la 14e fois. Retour sur notre première expérience floridienne qui remonte à 2009.

American Dream ! Qui n’a pas rêvé de vivre un jour le rêve américain ? Quand on est enfant ou adolescent, les Etats-Unis restent un pays à découvrir. Depuis la création d’Endurance-Info, aller couvrir une course américaine a toujours fait partie des objectifs. Pour nous, il y a d'abord eu Petit Le Mans en 2007 et 2008, puis les 24H de Daytona à partir de 2009. La Floride, ‘Sunshine State’. 2023 marque déjà notre 14e année de présence sur le Rolex 24. Manquent à l’appel 2020 pour cause d’Australie au même moment et les deux dernières éditions suite à la pandémie. Daytona et la Floride ont toujours eu une place à part pour Endurance-Info et pour moi en particulier.

 

En 2009, Endurance-Info était encore une association qui ne gagnait pas un euro. Il fallait donc prendre sur nos deniers personnels pour vivre une aventure floridienne assez complète comprenant les 24H de Daytona, le Winter Test de l’American Le Mans Series à Sebring et une soirée à Miami.

Les Américains ont chaud, les Européens ont froid (merci la climatisation)

Pour moi, la Floride représente quelque chose depuis Deux Flics à Miami. Oui, je sais c’est un peu cliché mais la série, diffusée en France pour la première fois sur Antenne 2 le 19 septembre 1986, jour de mon anniversaire, est un signe. Chaque vendredi soir, je faisais mes devoirs scolaires dans la cuisine familiale devant un épisode. C’était comme qui dirait un rituel. Pour espérer aller au Mans l’année suivante, je devais avoir des bonnes notes, donc travailler correctement à l’école. Est-ce qu’on travaille bien en regardant Miami Vice ? Pas certain que Sonny Crockett et Ricardo Tubbs soient d'un grand soutien. Ado, la série me faisait rêver : de l’action, une bande-son terrible, des jolies filles et une Ferrari Daytona qui finalement n’était qu’une réplique. Ne le dites pas à ma mère mais à cette époque, je fumais des Lucky Strike sans filtre pour copier Sonny Crockett. Quel petit con j'étais ! La série a même eu droit à un épisode durant la manche IMSA du Miami GP. Chaque vendredi soir, c’était donc Deux Flics à Miami en potassant des exercices de mathématiques dont je me foutais éperdument.

 

Revenons-en à 2009. A la fin des années 2000, les 24H de Daytona étaient peu couvertes en Europe et j’ai le souvenir qu’au début de l’aventure EI, avec mon compère Antho (Megevand), nous avions fait une couverture de l’épreuve depuis nos domiciles respectifs en écoutant la radio de la course en langue espagnole. Pas mal pour quelqu’un qui ne parle pas un mot d’espagnol. 2009, Daytona nous voilà ! Pour ce déplacement, nous sommes quatre : Antho, Julie (Sueur), Jérôme (Mugnier), mon mentor de Virages.net, et moi. Je vais être franc, j’étais autant intéressé par l’idée d’aller en Floride que d’aller à Daytona, d’autant plus que je n’étais pas un fan de NASCAR même si par la suite un déplacement à Talladega a permis de revoir ma position.

Cette virée floridienne est un peu un groupe de potes qui part à l’aventure, d’autant plus qu’on part suivre un championnat Grand Am couvert toute l’année par Claude (Foubert) qui connaissait tous les acteurs. Nous, on ne connaît que les pilotes français au départ cette année-là : Dumas, Collard, Pilet, Bouchut. Dans les années 2000, le Grand-Am fait la part belle aux prototypes DP, tout de même très moches et bien loin des LMP européennes. On parle de Riley Mk XI, Riley Mk XX, Dallara DP01, Crawford DP08 et un plateau GT composé de Porsche Cup, Mazda RX8 GT et autres Pontiac GXP.R. Pour nous Européens, il est là le dépaysement avec des autos atypiques. J’ai le souvenir d’avoir demandé à Romain Dumas : ‘tu te verrais rouler dans la Riley DP au Mans ?’ J’ai vite compris à son regard que j'avais dit une connerie. Ce premier déplacement nous permettait de découvrir sur place des équipes du calibre de Penske, Sun Trust Racing, Brumos Racing, Chip Ganassi Racing with Felix Sabates ou encore GAINSCO Bob Stallings Racing.

Tous les acteurs présents disent la même chose, à savoir qu’à Daytona, il faut rester dans le tour du leader jusque dans la dernière heure. V’là la course d’endurance dans une gigantesque arène du Daytona International Speedway quasiment vide. Il faut dire que c’est tellement grand. Nous logeons dans une maison en bord de mer à New Smyrna Beach en compagnie notamment d’Eric Gilbert et Rainier Ehrhardt, tous deux de Motorsport.com. Pour nous, c’est aussi l’occasion de faire un peu de tourisme, aller se balader à Daytona Beach où il est possible de rouler à faible allure sur la place. Nous voyageons dans une Dodge Charger que nous allons planter dans le sable en voulant nous stationner. Le bouclier avant est vite devenu bancal, si bien qu’il a été réparé avec…des allumettes (?!?!?!?).

Ce déplacement en Floride est aussi l’occasion de comprendre les spécificités américaines et même de savoir comment on remet du carburant dans une voiture. Pourtant, ce n’est pas bien sorcier sauf quand un gars arrive à la station-service avec un briquet et qui menace de s’immoler par le feu. La police arrive, tout le monde est évacué. Pour en revenir à la course, les quatre premiers terminent dans le même tour avec une victoire de Brumos Racing et l’équipage composé de Darren Law, David Donohue, Buddy Rice et Antonio Garcia. Nous sommes vite tombés amoureux de cette course totalement à l’opposé de ce que nous avions l’habitude de suivre en Europe.

Un tour à la station-service avec la Dodge Charger

Direction ensuite Sebring pour le Winter Test de l’American Le Mans Series avec cette fois des autos bien connues. Cette édition marquait les débuts de l’Acura ARX-02a, de la BMW M3 E92 officielle et de la Lola-Mazda. Pas d’Audi ni de Peugeot mais bien les autos du championnat américain. Une réception était donnée à l’hôtel sur le circuit par Acura où roulait notamment Simon Pagenaud chez Gil de Ferran. Les Américains étaient d’ailleurs étonnés de voir des frenchies débarquer sur des essais hivernaux.

La suite passe par un peu tourisme dans les orangeraies et un arrêt à Gatorama, attraction locale pour voir les alligators. Nous arrivons à Miami Beach en fin de journée pour passer la nuit. Notre hôtel, le Carlton, n’a rien à voir avec le Ritz-Carlton, mais il est proche de Ocean Drive. J’ai comme l’impression d’avoir bouclé la boucle en venant à Miami, moi le collégien qui rêvait de Floride près de 25 ans plus tôt. Je partage ma chambre avec Jérôme et 2009 marquait les débuts de l’iPhone 3G. J’ai le souvenir de Jérôme qui écoutait les infos sur Europe 1 depuis son iPhone en me disant : ‘tu verras, un jour, on ne pourra plus se passer de ces petites bêtes’. Il avait bougrement raison.

Le temps a passé, les souvenirs sont restés

Ce que je ne savais pas en 2009, c’est que cette visite à Miami Beach allait en appeler une bonne trentaine d’autres. Miami Beach est comme qui dirait une deuxième maison où j’ai mes repères, à l’image des Emirats Arabes Unis. Je ne remercierai jamais assez Eric (Gilbert) d’avoir élu domicile à Miami Beach. L’endroit parfait pour travailler au soleil dans de bonnes conditions et faire du sport.

 

Dans quelques jours, les 24 Heures de Daytona vont entamer une nouvelle ère avec le retour de la catégorie GTP. J’aurais bien aimé connaître l’époque précédente du GTP et assister au Miami Grand Prix, aller voir les bad boys de l’endurance qu’étaient John Paul Jr, Bill et Don Whittington, aller questionner Jean Rondeau sur sa venue à Miami et discuter avec Bob Wollek. Tout ça bien entendu est impossible mais une chose est possible : live your dream !

Commentaires (2)

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spiritofsebring

20 jan. 2023 • 20:35

super le retour d experience perso! et je confirme la Floride c est magique difficile de s'en passer longtemps! j etais allé pour ma part en 2004 ou le public n 'etais pas vraiment au rendez vous et les DP de l'époque n 'étais effectivement pas trés joli mais j'etais ici a Daytona en Floride! c'étais le reve!

vvf36

20 jan. 2023 • 20:45

Les DP première génération sont carrément moches ?.
Même pour les années 2000, ces voitures étaient plutôt simple mais aussi avec une sécurité laissant assez perplexe.