Fred Mako : Echange partie de Mario Kart contre victoire au Mans

Le Mans n'a rien à voir avec une course de Mario Kart même si pour gagner cette course, il faut être à la fois rusé et réfléchi. A la sortie de la conférence de presse, en s'avançant vers Fred Mako pour recueillir ses premières impressions de vainqueur des 24H du Mans 2022 en GTE-Pro, ses premières paroles sont : "T'es pas venu jouer à Mario Kart". Lundi dernier, on avait promis d'aller faire une partie dans la semaine avec lui son fils Dorjee, présent à ses côtés, tout près du trophée casquette Porsche vissée sur la tête. Une partie ? Pour prendre une nouvelle rouste. Cela fait plusieurs années qu'on attend de battre les Makowiecki père et fils à Mario Kart aux quatre coins du monde. Si nous avons manqué la partie, Fred Mako n'a pas manqué sa course du Mans. 

Fred Mako, Richard Lietz et Gianmaria Bruni ont offert la victoire à la Porsche 911 RSR-19 #91 pour le dernier Le Mans du GTE-Pro. Douze participations et enfin le goût de la victoire après avoir longtemps tourné autour. Il ne faut pas croire qu'avec seulement sept autos en GTE-Pro, le champagne a été facile à aller chercher. 

"Le début de course a été dur", soupire le pilote officiel Porsche venu renforcer l'équipage de la #91 au Mans. "La voiture soeur dominait mais tout s'est mis dans l'ordre au petit matin. Avant cela, nous étions en retrait et j'étais fâché après moi-même en début de soirée."

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A 21h44, la #91 du pilote français doit marquer une pénalité pour un abus des limites de la piste. Quand on connaît le niveau de compétitivité du GTE-Pro, le retard se rattrape difficilement. 

Une fois les Corvette C8.R hors du coup, la menace la plus importante venait de la Ferrari #51. Dimanche matin, Fred Mako et Alessandro Pier Guidi (Ferrari) ont croisé le fer jusqu'à ce que la Ferrari ne s'arrête une fois de plus pour une crevaison. "La Ferrari était plus à son aise en accélération avec plus de capacité à prendre de la vitesse", précise le pilote Porsche. "J'aime ce genre de course où rien n'est joué jusqu'à l'arrivée. La Porsche 911 RSR s'est imposée ici-même en 2013 dès ses débuts au Mans et nous refermons l'ère GTE-Pro par un nouveau succès. C'est le bon moment pour s'imposer. En début de course, on ne comprenait pas pourquoi nous avions si peu de grip. La nuit n'a pas été simple, voire même très compliquée. J'ai bien failli revenir au stand avec seulement le volant entre les mains au niveau du virage Porsche. Chaud ! Il y a eu aussi quelques comportements irrespectueux de certaines LMP2." 

On ne peut pas dire que ces dernières années ont été favorables à Porsche, comme le souligne l'ancien pilote Super GT : "La course échappe à Porsche depuis 2018 et cette victoire me tient à coeur car j'ai activement participé au développement de la voiture. Une victoire de catégorie n'a rien à envier à une victoire au général quand on voit les écarts en GTE-Pro."

Après avoir mangé son pain noir au milieu des années 2000, le vainqueur GT de Petit Le Mans et des 12H de Sebring, des 24H du Nürburgring au général accroche une nouvelle course majeure à son palmarès. "On fait de l'Endurance pour Le Mans", sourit le Français. "La première fois que je suis venu au Mans, c'était en 1993 avec mes parents en camping. C'était l'époque de la Peugeot 905 avec son moteur qui chantait."  Cette fois, c'est lui qui pouvait chanter et ça il sait aussi le faire mais c'est une autre histoire...