Ligier European Series

Gillian Henrion : « Ligier possède une pyramide très intéressante »

Ligier European Series
10 juin. 2022 • 17:00
par
Anthony Peleçat, au Mans
Double poleman au Mans en Ligier European Series, le jeune Français a réorienté sa carrière vers la série promue par le constructeur avec l'ambition de progresser dans la pyramide Endurance. Confidences avant les courses mancelles.
Gillian Henrion brille cette année en Ligier European Series. © Ligier European Series / DPPI

Comment est arrivé le sport automobile dans votre vie ?

 

Depuis que je suis tout petit, je regarde les grands prix F1 avec mon père, avec bien sûr Michael Schumacher et Ferrari. La première fois que j’ai fait du karting, c’était dans le Sud de la France, je devais avoir cinq ans. L’année suivante, je me suis vu offrir un karting pour Noël, qui était … rouge. Tout est parti de là. Ensuite, nous avons toujours poursuivi avec nos faibles moyens, de manière différente des autres. Nous avons toujours dû faire avec notre propre équipe en karting au niveau régional et national. Nous avons franchi le pas vers l’international, où nous avons dû nous battre contre de grosses structures comme Ricky Flynn Motorsport. Cela n’a pas été simple. Ensuite nous avons signé avec CRG, où nous avons réalisé une bonne saison, avec la deuxième place en World Series Karting.

 

Avant le saut en monoplace ...

 

Nous sommes passés en Formule 4, avec la 4e place du championnat de France. En 2020, j’ai tenté ma chance en Formula Regional European Championship, mais de retour dans notre propre structure, donc cela a été une année compliquée, d’autant plus avec la pandémie. J’ai débuté la saison avec seulement deux jours de roulage quand les autres en avaient parfois 40. C’était aussi deux jours de tests aussi pour mon équipe, avec un de mes mécaniciens qui était avec moi en karting. La saison a été difficile, et nous avons vite vu que le seul moyen de continuer dans cette discipline était de trouver du financement. Du coup, nous avons fait une année blanche en 2021, mais nous n’avons pas réussi à atteindre nos objectifs. C’est à ce moment-là que nous avons regardé vers l’Endurance. Nous avons ainsi testé la Ligier JS P4 en début de saison, et tout s’est mis en place.

 

Avez-vous définitivement mis de côté la monoplace ?

 

J’ai toujours le rêve de F1 dans un coin de ma tête, même si je sais que c’est très compliqué. Dans l’instant T, je suis tourné vers l’Endurance, et dans le premier échelon de la pyramide. Si il devient possible de franchir les étapes, ce sera bien et nous verrons les opportunités qui s’offrent à nous.

 

Être ici au Mans doit vous donner des idées ...

 

D’avoir roulé sur le circuit des 24 Heures, cela donne envie d'intégrer les catégories supérieures. J’ai de plus en plus cet objectif.

 

Décrivez-vous vos sensations dans cette Ligier JS P4 ?

 

Dès le premier roulage, je me suis senti bien avec la voiture. Il y avait une osmose, et j’arrivais à savoir quelles allaient être les réactions. Nous avons essayé aussi des GT, mais c’est dans le prototype que je me suis senti le plus. C’est aussi ce qui se rapproche le plus de la monoplace.

 

La Ligier JS P4 du Team Virage se montre à son avantage en cette saison 2022 en Ligier European Series. © Ligier European Series / DPPI

 

Quel est votre point de vue sur le championnat ?

 

A chaque début de saison, on se dit que cela ne sera pas simple. Nous n’avions pas beaucoup de références pendant les essais hivernaux. Nous savions que nous serions plutôt mais bien, mais dès le premier meeting, la concurrence s’est révélée très sérieuse. Le plateau est de qualité.

 

L’aspect filière vous attire ?

 

Ligier possède une pyramide en interne très intéressante. Notre but est de la grimper. La manière dont cela a été structuré donne envie. De plus, l’arrivée de Lamborghini avec le programme LMDh, cela rajoute de l’attrait.

 

Quel est votre sentiment à propos du circuit des 24 Heures du Mans ?

 

En essais libres 1, nous avons eu un souci technique, ce qui fait que je n’ai pas pu savourer le tracé comme il le fallait. Mais en EL2, c’était vraiment super. Les sensations sont folles. Le secteur 3 est vraiment incroyable, avec une voiture toujours à la limite.

 

Gillian Henrion survole pour le moment le week-end du Mans. © Ligier European Series / DPPI

 

Comment se prépare un tel week-end ?

 

J’ai réalisé un gros travail sur simulateur. Avec l’équipe, nous avons mis en place une stratégie pour essayer d’apprendre le circuit et régler la voiture le plus rapidement possible. L’équilibre que nous avons trouvé était excellent, avec une voiture très stable.

 

Le fait que tout le monde possède la même voiture dans chaque catégorie en Ligier European Series met clairement en avant le pilote. Etait-ce important pour vous ?

 

C’est sûr que cela permet de montrer ce que nous valons. Et le faire avec Team Virage, qui est une vraie équipe professionnelle, est un plus. Je peux vraiment me concentrer sur le pilotage.

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