Jean-Baptiste Lahaye (Ultimate) vit son rêve Le Mans en famille et entre amis

Être au départ des 24H du Mans représente quoi pour vous ?

"Un rêve de gosse ! Dans le passé, je suis venu supporter Matt. Pour nous, Le Mans est une course locale. J'ai le souvenir de Matthieu qui roulait en ouverture des 24H du Mans 2002 en Formule France. Il avait 16 ans et j'ai toujours cette image en tête. Avant cela, notre père venait au Mans."

Vous pensiez être là un jour en tant de pilote ? 

"A cette époque, j'avais un seul pied en sport auto et je respectais tout ce que faisait Matt. Je m'étais dit qu'un jour je serais au départ de cette course mais entre vouloir et pouvoir, il y a un écart. Là, j'y suis !"

Vous savourez ? 

"J'ai plus savouré le dimanche après-midi de la Journée Test car le matin, j'étais focalisé sur le fait de ne pas faire d'erreur. C'est conforme à ce que j'attendais même si je me rends compte que ça va vite partout. On est à 300 km/h sur la majorité du circuit. Tout va tellement vite."

Vous découvrez aussi le pilotage de nuit...

"Je n'avais jamais vraiment piloté de nuit avant Le Mans. Le travail est encore différent avec des repères qui diffèrent du jour. Il faut bien faire attention à rester vigilant. Il arrive que tu sois seul dans la forêt et j'ai bien conscience que Le Mans est un circuit sur lequel il faut prendre des risques."

Faire tout cela en famille rajoute une touche supplémentaire de plaisir ? 

"Avec Matt, je prends beaucoup de plaisir et François est mon témoin de mariage. On vit notre passion entre potes et entre frères. C'est une chance que peu d'équipages peuvent vivre. Nous faisons tout cela tous les trois car on aime ce que l'on fait. On se connaît par coeur." 

L'idée est de poursuivre en LMP2 ? 

"Les règles évoluent et les coûts sont de plus en plus élevés. On croise les doigts pour que les partenaires suivent. A Sebring, on a pris une claque de voir comment les Américains vivent le sport. On se dirige vers les courses longues américaines en IMSA en partenariat avec une structure européenne. Matt et moi mettons le focus sur l'entreprise familiale mais François pourrait disputer tout le championnat." 

L'histoire Ultimate est très belle...

"Nous avons 300 invités cette semaine au Mans entre les amis, les partenaires et la famille. Nous n'aurions pas imaginé tout cela au lancement de l'équipe en CN. Tout s'est fait naturellement en respectant la pyramide Endurance."