L'étoile montante Josh Pierson

On pardonnera à Josh Pierson son petit retard matinal pour se rendre disponible pour la presse en ce jeudi au Mans. La gestion du trafic n’aura pas été forcément la meilleure pour le jeune Américain mais mieux vaut maintenant que samedi une fois la course lancée.

D’autant que le natif de Portland attire l’attention dans le paddock des 24 Heures du Mans 2022. A un peu plus de 16 ans et trois mois, Josh Pierson deviendra samedi le plus jeune pilote à avoir jamais pris le départ de la classique sarthoise.

Un statut qui ne semble pas perturber outre mesure l’intéressé. « J’ai plutôt l’habitude de bien gérer la pression, admet Pierson. Je ne ressens donc pas de pression supplémentaire. Pour moi, c’est comme un week-end de course normal.

Être le plus jeune pilote à prendre le départ ici est à mon sens une bonne chose, notamment pour l’Endurance. La catégorie a parfois eu des moments difficiles dans le passé, mais surfe clairement sur un nouvel élan, avec de nombreux jeunes qui se tournent vers la discipline. J’espère montrer l’exemple. C’est une épreuve que j’ai toujours rêvé de disputer et qui possède une histoire. Le sentiment d’être d’ici est incroyable. Être ici à mon jeune âge et avoir l’opportunité de disputer ces 24 Heures est superbe.

J’avais plusieurs options l’an dernier : la pyramide Road to IndyCar et l’Endurance. Après mes deux années en USF2000, j’avais la possibilité d’un contrat pour le WEC. Pour moi, il y avait un choix à faire : devais-je rester en monoplace ou non ? Mais la question ne s’est au final pas posée longtemps. Il fallait aller en WEC. Je peux apprendre bien plus ici qu’en Road to Indy. J’avais une offre d’une équipe de pointe avec une super voiture et de super équipiers. »

Participer … et pourquoi pas gagner ?

Pour sa grande première dans la Sarthe, Josh Pierson disputera en effet l’épreuve sur l’une des deux Oreca 07 – United Autosports avec Alex Lynn et Oliver Jarvis.

Un équipage qui peut viser très haut au vu du début de saison marqué par un succès à Sebring après un galop d’essais doublement victorieux en Asian Le Mans Series à Abou Dhabi pour Pierson pour les deux dernières courses de la saison.

« Nous avons une vraie chance si nous arrivons à gérer la stratégie et tout mettre bout à bout, indique l'Américain. Cela peut aussi générer une pression, mais je ne m’en inquiète pas. J’ai un travail à faire et je me focalise là-dessus. »

Josh Pierson peut en outre profiter de l’immense expérience offerte par l’environnement United Autosports, tant du côté des pilotes que de l’encadrement, avec un ancien vainqueur Richard Dean, lauréat en GT2 en 2006 … année de naissance de Josh Pierson.

« J’apprends beaucoup avec Alex et Oliver, et l’objectif de cette année est de profiter du format de l’Endurance pour apprendre des autres pilotes. J’apprends 10 ou 20 fois plus vite que si j’étais resté en monoplace. A chaque sortie en piste, nous analysons les données et discutons sur ce qui peut être amélioré et c’est bien pour moi. Nous avons aussi fait la reconnaissance de la piste, et eux connaissent les petites astuces avec leur expérience de l’épreuve, sur là où vous pouvez placer la voiture ou non.

De son côté, Richard m’a beaucoup apporté, notamment sur les opportunités offertes dans ma carrière. On m’a donné ma chance, et l’équipe possède plusieurs connexions. Je suis au bon endroit. Richard me raconte souvent ses histoires passées ici. Mais ce que j’apprécie chez lui est que, il n’a pas piloté la LM P2, et il reste un peu en retrait sur ce point, ce que j’apprécie. C’est un peu mon père. Il peut m’aider mais sur certaines choses il sait se mettre en retrait quand il le faut. Il n’y a pas d’autres équipes où je souhaiterais être. »

Pour le fondateur de l’écurie, voir Josh Pierson à un tel niveau de performances n’est pas surprenant. « Cela s’est passé de façon bien plus aisée que prévu, reconnait Richard Dean. Je le connais depuis deux ans. Son coach est un bon ami qui a roulé pour moi en Formule Renault. J’ai confiance en lui donc quand il m’a parlé de Josh, j’y ai cru. Et quand il a testé notre voiture, il s’est montré au niveau. A son âge, il pourrait être comme « choqué » par ce qui arrive, mais ce n’est pas le cas. Il fait tout ce qu’on lui demande, s’adapte et s’est parfaitement intégré dans l’équipe. Il travaille bien avec ses ingénieurs et ses équipiers. »

« Il apprend vraiment bien, avoue Alex Lynn. Nous essayons de faire en sorte qu’il évite les erreurs que nous avons tous faites plus tôt dans notre carrière. » « Une de ses forces est qu’il ne se rend pas forcément compte du caractère incroyable de ce qu’il fait. Il fait abstraction de la pression de façon impressionnante » confie pour sa part Oliver Jarvis

Qualifié en Hyperpole avec cette Oreca 07 n°23 que beaucoup placent parmi les voitures à surveiller, Josh Pierson doit désormais aller au bout de cette semaine mancelle sans avatar pour valider une nouvelle étape dans sa progression météorique. Et, soyons en sûrs, il ne sera pas en retard samedi.