24 Heures du Mans : Hypercar - Que retenir de la Journée Test ?

Pourquoi TOYOTA et ALPINE sont-ILS plus lents qu'eN 2021 ?

C'est règlementaire, tout simplement. Mais qui s'attendait à ce que la GR010 Hybrid signe, l'an passé, la pole position en 3'23''900, soit une petite poignée de secondes trop rapide aux yeux du législateur ? La BoP passée par là, il ne faut pas s'attendre que ce chrono soit approché mercredi en qualifications ou jeudi lors de l'Hyperpole. « Nous avons perdu sur divers plans, nous a expliqué le directeur technique du Toyota Gazoo Racing Pascal Vasselon. Nous avons quatre kilos en plus – ce qui représente un dixième au tour – mais aussi 9 kW (env. 12 chevaux. Ndlr) en moins et une vitesse de déclenchement du système hybride rehaussée à 190 km/h (contre 120 l'an passé. Ndlr) ». Si ce dernier facteur sera moins préjudiciable que sur les autres tracés, cette augmentation n'est pas sans incidence.

Vous trouverez ci-dessous le comparatif BoP 2021 vs BoP 2022. Des chiffres à analyser avec précaution, d'autres facteurs étant à prendre en compte, dont le changement de monte pneumatique opéré par Toyota durant l'intersaison.

Toyota au rendez-vous !

Après une édition 2022 des 6 Heures de Spa marquée par l'abandon de la n°8 sur souci technique, Toyota avait besoin de se rassurer. Et ce même si comme nous l'a confirmé le directeur technique Pascal Vasselon, « il s'agit d'un problème de transformateur, que nous pensons avoir solutionné. »

Le matin, les deux GR010 Hybrid sont longtemps restées sans chrono. Le circuit étant encore « sale » décision a été prise de travailler sur le set up, tant en aéro que mécanique, avant de se consacrer aux pneumatiques l'après-midi. Un facteur important car la nippone n'a plus des pneus de 31 au carré, mais des 29 à l'avant et des 34 à l'arrière.

Lauréate l'an passé, la n°7 a cependant mis tout le monde d'accord, en s'adjugeant le meilleur chrono des deux sessions, à chaque fois grâce à José-Maria Lopez. « Ce fut une bonne journée, se satisfait Pascal Vasselon. Nous avons même fait plus de kilomètres que prévu. Nous avons passé en revue tout notre programme sans connaître le moindre souci. Nous sommes là où nous pensions être, et donc plus lents que l'an passé en raison du changement de BoP. La question à se poser est de savoir pourquoi Glickenhaus n'a pas réussi à égaliser ses chronos de l'an passé (alors que la BoP de la 007 LMH est similaire à celle de 2021. Ndlr). »

A la régulière, ne nous mentons pas, Toyota semble imbattable et promis à une cinquième victoire de rang, un exploit que seuls Porsche, Ferrari et Audi ont réussi. Mais lors des deux premières courses de la saison 2022 du WEC, l'écurie nippone a, à chaque fois, perdu l'une de ses deux GR010, sur une sortie de piste de Lopez à Sebring puis sur un souci mécanique à Spa, alors méfiance...

Glickenhaus Racing en outsider n°1 ?

Dans la matinée, l'écurie américaine a donné quelques sueurs froides à ses fans. La n°708 est longtemps restée immobilisée à son box. « Un petit contretemps lié au débogage du moteur après que celui-ci a été remonté, nous a confié Romain Dumas. Contrairement à la concurrence, nous n'avons pas mené à bien une séance de déverminage avant de venir ici. » Mais cela n'a pas empêché l'Alésien de terminer la séance du matin à seulement à 0''109 de José-Maria Lopez. « Tenue des pneus, longs relais... Globalement, nous sommes satisfaits, a poursuivi le double vainqueur de l'épreuve. Et nous avons passé en revue une bonne partie de notre programme »

L'après-midi, Romain a récidivé en se hissant à nouveau à la deuxième place, à 0''208 de son rival argentin qui défend les couleurs du Toyota Gazoo Racing. « L'an passé, la voiture n'était pas forcément très aisée à emmener dans les virages Porsche, avec quelques mouvements qui malmenaient les pneus arrière, souligne Olivier Pla. L'équipe a bien bossé et a, semble-t-il, solutionné le souci. » Pourtant, depuis l'édition 2021, le Glickenhaus Racing n'utilise que ses week-ends de course pour parfaire sa 007 LMH, qui n'a plus pris part à la moindre séance d'essai depuis ses débuts en compétition, à l'occasion des 8 Heures de Portimão 2021, en juin dernier. Et si le Glickenhaus Racing était la grosse cote de cette 90e édition ?

Faut-il s'inquiéter pour Alpine ?

Au terme de la session matinale, l'Alpine A480 clôturait le top cinq, avec un débours de 1''167 sur la marque de référence. « Une bonne matinée consacrée au set up, nous confiera après coup le team principal Philippe Sinault. Nous avons bien roulé, trouvé de bons réglages et avons été satisfaits du comportement des pneumatiques. » Différents de ceux utilisés l'an passé puisque la française utilise maintenant des pneus Hypercar et non LMP1 NH.

Mais l'après-midi, ça s'est quelque peu gâté pour le clan tricolore. Le trio Nicolas Lapierre-André Negrao-Matthieu Vaxiviere fermait toujours la marche, tout en voyant son retard passé à 2''524. De quoi se faire devancer par les deux LMP2 les plus véloces. « Il est clair qu'il nous en manque, avoue Philippe Sinault. C'est à l'accélération, et donc en vitesse de pointe, que nous sommes à la peine. L'écart avec la concurrence se creuse principalement sur le secteur 2 (+1''325. Ndlr). Il faut maintenant trouver la solution pour remédier à ce déficit. » Reste que si la A480 souffre réellement d'un déficit de puissance, seule une modification de la Balance de Performance sera en mesure de faire bouger les choses.

Mais la n°36 a-t-elle caché son jeu ? « Nous n'avons pas joué un jeu quelconque, assure Vaxiviere. Le matin, nous avons bien travaillé avec l'équipe et ne sommes pas loin du set up idéal. Mais nous ne nous attendions pas à être aussi loin. Ce fut finalement une journée assez frustrante durant laquelle nous avons même eu du mal à doubler les LMP2. Si ça reste ainsi, nous pourrions être en difficultés dans le trafic. » Reste à savoir ce que décideront les instances dirigeantes...

Tableau comparatif Journée Test 2022 :