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Fuji 450 km GT500 : La Honda NSX ARTA remporte sur le tapis vert une course chaotique

Super GT
4 mai. 2022 • 15:36
par
plribault
Résultat totalement inattendu pour une course interrompue à deux reprises par des accidents majeurs mais heureusement sans dommages pour les pilotes, c’est la Honda NSX ARTA de Tomoki Nojiri et Nirei Fukuzumi qui sort vainqueur de la pluie de pénalités de fin de course.
Photo : GTA

Le warm up montrait que les gommes Yokohama n’étaient pas les plus rapides en condition de course, et on ne donnait pas cher de la Toyota GR Supra #19 ni de la Nissan Z #24 qui avaient réussi le holdup la veille de la première ligne.  

 

Il suffisait du premier tour pour que la prédiction se vérifie. Parti de la seconde ligne, Sacha Fenestraz sur la Toyota GR Supra TOM’S #37 passait en tête devant Sho Tsuboi jailli de la quatrième ligne. Katsumata Chiyo sur la Nissan Z #3 et Naoki Yamamoto sur la Honda NSX #100 suivaient, tous devant la Nissan Z Kondo #24 et la Toyota WedsSport #19 manifestement pas dans le rythme.  

 

A l’arrière de la grille, la Toyota Supra SARD #39 de Nakayama se retrouvait en sandwich au premier freinage entre les Honda #16 et #64, mais sans conséquence majeure hormis quelques rayures sur les portières et une petite excursion de la #64 dans le run off du premier virage. 

 

Une bataille acharnée se développait entre Sacha Fenestraz et Sho Tsuboi sur les deux Supra TOM’S, suivis de près par Katsumata Chiyo sur la Nissan Z #3, alors que Naoki Yamamoto suivait un peu plus loin. Après leur début de course catastrophique, la Supra #19 et la Nissan Z #24 revenaient dans le rythme et se maintenaient derrière la Honda #100 et la #8 de Nirei Fukuzumi qui roulaient de concert. 

 

Hiroaki Ishiura sur la Supra Zent #38 raccrochait Sasaki sur la Nissan #24 et le passait, bientôt imité par Quintarelli sur la Nissan Z #23 au vingtième tour. En tête de la course, Sho Tsuboi prenait le commandement au quart de l’épreuve, juste avant que ne débute la séquence du premier des deux ravitaillements obligatoires. A l’issue du cycle, Giuliano Alesi sur la Toyota GR Supra #36 était en tête avec plusieurs secondes d’avance sur Ritomo Miyata sur l’autre Supra TOM’S #37 et Mitsunori Takaboshi sur la Nissan Z Craftsports #3.  

 

Derrière les trois hommes, une bataille faisait rage entre Tomoki Nojiri sur la Honda ARTA #8, Hiroaki Ishiura, resté au volant pour un double relais sur la Toyota #38 et Tadasuke Makino sur Honda Stanley #100. On entrevoyait la mi-course lorsqu'au quarante quatrième tour le violent crash de l’AMG GT3 #22 ne déclenche une séquence de Full Course Yellow. Giuliano Alesi, qui avait vu l’AMG sortir sous son nez, échappait à nouveau de peu à l’accident lorsque Fujinami sur la Nissan GT-R GT3 #56 manquait de l’emboutir lorsque le jeune Français pilait brutalement pour observer le FCY. 

 

La piste étant complètement jonchée de débris, le FCY se transformait bientôt en Safety Car, puis en drapeau rouge lorsqu’il apparaissait que la barrière de pneus explosée par l’AMG en perdition devrait être réparée. 

 

Les grands chanceux de la séquence étaient la Toyota GR Supra SARD #39, entrée aux stands pour ravitailler juste avant le Full Course Yellow et ressortis troisièmes alors que la voiture naviguait au fond du peloton jusque-là. 

 

Après une interruption d’une vingtaine de minutes, la course redémarrait et immédiatement après l’effacement du Safety Car, Miyata en seconde position ratait son freinage et éperonnait son équipier Alesi. Sekiguchi sur la #39 en profitait pour passer tout comme Takaboshi sur la Nissan #3. Résultat de l’accrochage entre les deux équipiers TOM’S, Miyata tombait au troisième rang et Alesi au cinquième, derrière Nojiri sur la Honda #8. 

 

Au cinquante-neuvième tour survenait le terrible accident de Takaboshi. Niché dans l’aspiration de Sekiguchi dans la ligne droite des stands, le pilote de la Nissan Z découvrait à pleine vitesse devant lui la MC 86 Arnage au ralenti lorsque Sekiguchi s’en écartait au dernier moment. Essayant désespérément de l'éviter, Takaboshi faisait une violente embardée à gauche et heurtait de plein fouet à près de 300 km/h la glissière au pied de la grande tribune. La Nissan Z se désintégrait et partait en toupie, manquant de peu la Toyota Supra d’Alesi et échouant au milieu de la piste, seule subsistant la cellule centrale. 

 

Devant la violence du choc la course était immédiatement interrompue et le silence se faisait, tout le monde craignant que le pilote ne soit touché. Heureusement, après quelques minutes ce dernier sortait par lui-même, sonné mais intact, de l’épave de sa voiture, et était dirigé vers le centre médical pour des examens qui ne révélaient à première vue aucune fracture. 

 

Commençait alors une longue attente, d’abord pour traiter Takaboshi et nettoyer la piste des débris de son auto, puis pour tenter de réparer les glissières déchirées sur une dizaine de mètres. La limite possible pour la course, correspondant au coucher du soleil, approchait à grand pas et l’on se résignait à ce que la course ne reprenne pas lorsque la direction de course indiquait que les voitures repartiraient pour dix minutes. 

 

Alors que le peloton s’ébranlait derrière le safety car, la Supra #39 de Sekiguchi en tête devant celle de Miyata, tombaient sur les écrans des pénalités pour les deux hommes ! Sekiguchi pour avoir touché les pneus de sa voiture arrêtée en parc fermé, interdit par le règlement, et Miyata pour son contact avec Alesi lors du redépart après le premier drapeau rouge ! Du coup c’est la Honda NSX ARTA #8 de Nojiri et Fukuzumi, troisième sur la piste, qui héritait de la victoire devant la Supra au TOM’S #36 de Tsuboi et Alesi, la troisième place revenant à la Nissan Z Calsonic Impul #12 de Bertrand Baguette et Kazuki Hiramine. 

 

La Nissan Z Motul Autech #23 termine quatrième, devant la Honda NSX Stanley Kunimitsu #100 et la GR Supra #19 WedsSport. 

 

La course se terminait derrière le Safety Car, la limite de temps ne permettant pas de continuer. 

 

Cette fin de course étrange et ce résultat surprise ne pèsent pas bien lourd face à l’émotion ressentie lors de l’énorme accident de Mitsunori Takaboshi. Que le pilote s’en sorte aussi bien est, au-delà du miracle apparent, le résultat du niveau de sécurité exceptionnel offert par la conception des voitures Class One, qui découle de l'important travail effectué par le Super GT et le DTM en son temps.

 

Le classement de la course est ici

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