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Reema Juffali (SPS automotive-performance) prête à faire le grand saut en GT3

24H Series
13 jan. 2022 • 11:53
par
lmercier
Première féminine originaire d’Arabie Saoudite à disposer d’une licence de pilote de course, Reema Juffali fait ses débuts cette semaine en Endurance aux 24 Heures de Dubai.
Photo : GruppeC

Reema Juffali, âgée de 29 ans, roule sur la Mercedes-AMG GT3/SPS automotive-performance en compagnie de Valentin Pierburg, John Loggie et George Kurtz aux 24 Heures de Dubai. Passée par la British GT après des débuts en compétition en 2018 en Toyota TRD 86 Cup et MRF Challenge, Reema Juffali relève un tout nouveau challenge en GT3, elle qui connaît bien la culture occidentale pour avoir fait ses études aux Etats-Unis.

 

Prête à relever ce nouveau défi ?

 

« Les courses d’endurance, en particulier les 24 Heures du Mans, sont à l’origine de mon intérêt pour la compétition. En monoplace, mon parcours a consisté à apprendre aussi vite que possible dans certains des environnements les plus difficiles avec des voitures très exigeantes. Forte de cette expérience, je sens maintenant que je suis à un stade où je peux faire le saut en GT3 et que je suis capable de concourir à un haut niveau. C’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis longtemps, mais il fallait d’abord trouver la bonne équipe avec le bon soutien. Quand nous avons eu l’opportunité de signer avec une équipe comme SPS, aux côtés de pilotes qui ont de l’expérience, je ne pouvais pas dire non. Je suis très enthousiaste à l’idée de participer à cette course. »

 

Qu’est-ce qui vous attire sur les courses d’endurance ?

 

« C’est un mélange de choses. Dans n’importe quel championnat, vous vous remettez entre les mains de l’équipe et vous devez faire confiance. Ici, je partage la voiture avec trois autres pilotes et tout peut arriver en course, donc il y a définitivement un élément de se lâcher qui sera bon pour moi. Les choses peuvent changer dans les 10 minutes ou même dans la dernière heure de course et, en tant que spectatrice, cela a toujours été excitant pour moi, alors je suis impatiente de vivre cette expérience en tant que pilote. Je ne vais pas piloter à 100% sur chaque tour et parfois, je vais devoir conduire plus prudemment pour gérer le trafic pendant de longues périodes, ce qui n’est pas quelque chose que j’ai pu faire dans le passé. Il va y avoir tellement de nouvelles choses à apprendre, comme la conduite de nuit. »

 

Vous avez l’avantage de bien connaître les lieux…

 

« C’est le deuxième circuit sur lequel j’ai couru, il a donc une place spéciale dans mon cœur. Avec son changement de relief, c’est un circuit intéressant car il est plus exigeant. C’est le premier circuit où j’ai vraiment été compétitive. J’en garde donc de très bons souvenirs. »

Photo : GruppeC

Vous découvrez un style de pilotage différent ?

 

« La première différence est l’aérodynamisme. Ce n’est pas qu’il y a moins d’aéro, mais on le ressent nettement moins dans une GT que dans une monoplace. L’autre chose est qu’en monoplace, il n’y avait pas d’assistance, alors qu’en GT vous avez l’ABS et l’antipatinage pour vous aider. La direction est nettement plus légère, il faut donc être souple et doux plutôt que d’essayer de retenir la voiture. C’est plus une question de finesse et de patience que d’agressivité. Physiquement, une monoplace fait travailler une plus grande partie du corps. Votre cou est exposé avec le haut du corps moins exposé physiquement en GT, mais les jambes doivent constamment appuyer autant que possible sur les freins. »

 

Le premier roulage a été positif ?

 

« Oui ! J’ai été très surprise par la vitesse de passage en courbe, bien plus que ce que je ne pouvais l’imaginer. Il y a tellement de grip. Avec ces voitures, il est possible de chauffer les pneus, donc dès que vous partez en piste, les pneus sont en température. Vous n’avez pas besoin de passer de temps à les faire chauffer. »

 

Quelles sont vos attentes ?

 

« Être rapide autant que possible et terminer la course. Je veux aussi être une valeur ajoutée à l’équipe. Je pense que pour cette première course, il s’agit simplement de bien gérer du début à la fin, et au final si je décroche un bon résultat, alors ce sera un plus. C’est ma première course d’endurance, donc je veux être capable de sortir de la voiture après chaque relais en ayant appris quelque chose que je pourrais faire de mieux la fois suivante. Je veux essayer de prendre les bonnes décisions et ne pas prendre trop de risques, mais dans le même temps je veux prouver que j’ai ma place dans la voiture. »

 

Cela fait maintenant plus de trois ans que les femmes saoudiennes ont la possibilité de conduire. Une belle satisfaction pour vous de les représenter ?

 

« Je suis très reconnaissante d’être dans cette position. En regardant la liste des engagés, il n’y a pas beaucoup de concurrents arabes en général, donc être parmi les rares à représenter la région, sans parler de représenter mon pays, est très excitant. Je vois déjà que cela ouvre des portes à d’autres personnes qui souhaitent se lancer dans ce sport. Je veux être capable de représenter tous ceux qui pensent que ce sport n’est pas pour eux, en particulier les Saoudiens. C’est un sentiment formidable, mais j’essaie de ne pas trop y penser et de pas me laisser distraire. C’est en tout cas une excellente façon de lancer ma saison 2022. »

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