Le volant de la BMW M4 GT3 : histoire d’un projet un peu dingue !

On le sait, BMW accorde une place importante au Simracing depuis quelques années déjà. De là à confier la fabrication d’une des pièces maîtresses de la nouvelle BMW M4 GT3 à une entreprise spécialisée dans le matériel de Simracing, il y avait encore un pas… Mais Thomas Jackermeier sait être persuasif. Ainsi, le patron de Fanatec a su convaincre les dirigeants et les ingénieurs de BMW Motorsport. Son idée était pour le moins atypique : faire construire par sa société le futur volant de la BMW M4 GT3, lequel pourrait aussi être utilisé sur un simulateur. Une manière selon lui de rapprocher encore un peu plus le Simracing de la réalité…

« Pour être honnête, nous étions très sceptiques au début », avoue Richard Bichler, le leader du projet GTE et GT3 chez BMW Motorsport. « Quand Fanatec nous a contactés, ils n’étaient reconnu que comme une société fabriquant du matériel de Simracing et pas comme un fournisseur réputé en sport automobile. Mais nous avons été convaincus par Thomas Jackermeier quand nous avons vu les volants existants de Fanatec et l’approche qu’il nous proposait pour développer un nouveau produit. Ce qu’il imaginait correspondait tout à fait à ce qu’il faut dans une voiture de course et on a accepté l’idée qu’il nous présente un projet. »

Il est loin le temps des volants de voiture de course rond et sans aucune fonction… Le développement des technologies a transféré une bonne partie du tableau de bord directement sur le volant, lequel est devenu de plus en plus important. Les ingénieurs de Fanatec ont donc cherché à développer un volant ultramoderne avec comme mots d’ordre la légèreté et l’ergonomie, mais aussi la solidité et l’imperméabilité à la poussière et à l’eau. « Nous avons aussi amené dans la réalité des idées qui viennent du Simracing », explique Bernhard Conrad, ingénieur chez Fanatec. « Nous voulions que le feeling soit meilleur, notamment pour ressentir les clics sur certains boutons multipositions. Nous voulions aussi des boutons lumineux sur lesquels il était possible de changer la couleur et l’intensité de la lumière. »

Pour améliorer l’ergonomie, les pilotes officiels BMW ont été mis à contribution dans le développement du volant au même titre que les Simracers. « Il fallait que le volant convienne à la fois pour ceux qui portent des gants et pour les Simracers qui, pour certains, préfèrent piloter sans », explique Philipp Eng. Le tout sans jamais faire de concessions avec les points importants dans la réalité. « C’est la partie de la voiture qui nous connecte avec tout le reste », confirme Augusto Farfus. « La manière dont nous ressentons les choses via le volant et la facilité d’accéder aux commandes grâce aux différents boutons font partie des choses qui peuvent nous faire aller plus vite sur la piste. »

Après les premiers essais en réel, dans le premier prototype de la future BMW M4 GT3, diverses évolutions ont dû être apportées, notamment parce que les vibrations et les forces dans une voiture de course sont, bien sûr, différentes de celles d’un simulateur. Mais la BMW M4 GT3 qui roule aujourd’hui est bel et bien dotée d’un volant qui peut aussi être utilisé, dans la même configuration, sur un simulateur avec une base de volant Fanatec. D’ailleurs, lors d’essais à Monteblanco, en Espagne, le volant utilisé en journée dans la voiture lors d’un test d’endurance a ensuite été mis à l’épreuve sur un simulateur durant toute la nuit par les pilotes Juniors de BMW. Objectif : tester sa fiabilité… et marquer le coup au niveau image et marketing, évidemment.

Très attendu par les fans de Simracing, ce nouveau volant, construit en carbone et doté de palettes pour changer les vitesses allant dans les deux sens (en tirant la palette vers l’arrière, comme d’habitude, ou en la poussant vers l’avant), s’annonce comme une sorte de future référence dans le domaine. À l’heure d’écrire ces lignes, il reste toutefois une inconnue de taille : son prix.

Vous voulez en découvrir plus sur le développement du volant de la BMW M4 GT3 par BMW Motorsport et Fanatec ? Vous pouvez retrouver l’histoire en vidéo ici :