Richard Arnaud (Alpine Esports Team) : « Le Sim Racing nécessite une préparation très similaire à celle des pilotes de Formule 1 »
On le sait, l’esport (soit le sport virtuel, que vous prononcez « i-sport ») est un phénomène de société. Dans notre domaine, le Sim Racing suit la même courbe et est aujourd’hui en plein développement. D’ailleurs, si elle se déroule dans un monde digitalisé, la compétition est, elle, bien réelle !
Ferrari engage depuis 2019 ses pilotes officiels de la Ferrari Driver Academy Esports Team dans les diverses compétitions comme la F1 virtuelle, les championnats virtuels SRO ou Le Mans Virtual Series. Porsche a rapidement emboîté le pas. Et si l’on parle des marques françaises, Alpine s’implique aussi activement en Sim Racing. Et cette implication des constructeurs n’a rien de virtuel !
Il y a en effet des joueurs professionnels (ou semi-professionnels), payés pour rouler sur leur simulateur. Et ceux-ci n’ont souvent rien à voir avec l’imaginaire collectif de « geeks » en surpoids avalant sodas et chips à longueur de journée. Pour être au top de leurs performances, ces Sim Racers se préparent de manière hautement professionnelle.

« Le Sim Racing nécessite une préparation très similaire à celle des pilotes de Formule 1 » affirme Richard Arnaud, le Team Principal Alpine Esports Team. Avant de directement nuancer ses propos. « Bien sûr, les Sim Racers ne subissent pas les forces G qui s’exercent sur le cou – et de manière plus générale, le corps – des pilotes de Formule 1. En revanche, le niveau de concentration qui est demandé lors d'une épreuve officielle est tout aussi stressant et stimulant que dans la voiture en réel. »
C’est pour cette raison qu’Alpine, en partenariat avec Race Clutch, a mis en place une véritable structure pour préparer au mieux ses Sim Racers. L’équipe Race Clutch Alpine engage d’ailleurs deux équipages dans la Le Mans Virtual Series, ceux-ci mixant pilotes réels (dont le pilote de Formule 3 Victor Martins) et Sim Racers.
En toute logique, c’est la F1 Esports Series Pro-Championship (qui débute ces 13 et 14 octobre) qui constitue l’objectif majeur. Comme dans la réalité, la F1 est la discipline qui a le plus d’aura dans le monde virtuel. Et comme c’est le promoteur du Championnat du Monde de Formule 1 qui est aux manettes, c’est du lourd ! Cette F1 Esports Series Pro-Championship (essayez de le dire en une fois sans hésiter !) s’appuie sur le jeu officiel de la discipline : F1 2021. Disponible sur toutes les plateformes majeures (PC, PS4 ou PS5, XBox One ou Xbox Series X-S), le jeu se vend chaque année à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde.
« Le jeu F1 2021 a été présenté au mois de juillet dernier », précise Richard Arnaud. « Nous avons donc réuni nos trois pilotes à Limoges, dans nos locaux, dès le mois de juin pour commencer leur préparation. »

Le Chilien Fabrizio Donoso (21 ans), le Français Nicolas Longuet (19 ans) et le Hongrois Patrick Sipos (18 ans) cohabitent désormais dans une même maison et se rendent quotidiennement dans les locaux de la structure Alpine Esports pour suivre un programme d’entrainement digne d’un pilote de Formule 1. « D’ailleurs, nous nous servons de l'expérience acquise par Alpine F1 Team pour mettre en place nos protocoles d’entrainement et de préparation », précise Richard Arnaud.
Bien sûr, l’entrainement sur le jeu et la recherche des réglages optimaux (sachant que toutes les voitures ont les mêmes performances de base, contrairement à la réalité) sont essentiels. Les trois représentant d’Alpine passent donc plusieurs heures par jour sur F1 2021. « Depuis, juillet, nos pilotes comptent déjà plus de 300 heures de jeu », résume Richard Arnaud. « Un de nos adversaires en compte davantage, mais j’estime que, passé un certain stade, ce n’est plus productif et cela me paraît même déconseillé. »
Toutefois, la préparation des sim racers de l’Alpine Esports Team est bien plus globale. « Nous travaillons avec Julien Southon, un psychologue du sport spécialisé dans la préparation neuro-visuelle, qui a développé un double protocole centré sur le traitement de l’information et sur la coordination physique », poursuit Richard Arnaud. « Il faut en effet avoir à l’esprit qu’en qualification, l’ensemble du plateau se tient en seulement 2 dixièmes de seconde. Pour l’aspect physique, on va aussi beaucoup travailler, comme pour un pilote, le haut du corps, tout ce qui est souplesse et stabilité au niveau des poignets ainsi qu’au niveau de la cheville pour le pédalier. »
Bref, l’objectif est « Un esprit sain dans un corps sain ». Une formule qui s’applique donc aussi aux Sim Racers !
Commentaires (2)
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Steve McQ
14 oct. 2021 • 10:38
Dom-San
14 oct. 2021 • 19:09
Sinon je rejoins l'avis de Steve, j'ai participé 2x à des qualif de la SRO Esport cette saison, après avoir lu le réglement j'ai été étonné de voir qu'une vue habitacle n'était pas imposée, pareil sur GT Sport pour les Manufacturer Series. Au delà de ça, pendant la semaine des qualif des manches SRO j'avais sans cesse cet état d'esprit de toujour trouver des solutions pour aller plus vite, essayer encore et encore de différentes manières, pas suffisante vu que je n'ai jamais été qualifié pour une course :')