Auto

Sébastien Blanzat, le parcours d'un ingénieur data système ORECA (part 1)

Featured
Divers
15 mar. 2020 • 12:05
par
David BRISTOL

Il y a quelques semaines, nous vous avons détaillé le support client mis en place par ORECA pour ses clients à l’autre bout du monde lorsqu’ils disputent, entre autres, l’Asian Le Mans Series. Nous avons voulu mettre en lumière un des trois hommes, Sébastien Blanzat, afin de vous faire découvrir un des métiers de l’ombre du sport automobile !

Sébastien est ingénieur système data chez ORECA depuis plus de six ans maintenant et est en charge du programme moteur LMP3. Avant de rentrer chez le constructeur varois, il a d’abord dû passer par la case école. « J’ai commencé par un CAP de mécanique et j’ai enchaîné avec un Bac STI Génie Mécanique avec option système motorisé (il y en a plusieurs en France). On découvre, en plus de la mécanique, des choses sur la motorisation. J’ai ensuite passé un BTS Maintenance après vente automobile. Il y a deux sortes de BTS : celui que j’ai suivi et le MCI (moteur à combustion interne). J’ai suivi une classe d’adaptation ATS (adaptation de technicien supérieur) pour pouvoir intégrer une école d’ingénieurs. Il s'agit d'une année de classe prépa au lieu des deux ans théoriques après un BAC qui donne une passerelle à une école d’ingénieur. Cette formation est assez concentrée surtout quand on sort de BTS. Pour finir, j’ai intégré une école de mécanique et de calcul de structure à l’Université du Mans, ISMANS (Institut Supérieur des Matériaux du Mans). Il y a des écoles d’ingénieurs, payantes ou non, en France ou en Angleterre plus orientées et spécialisées sport automobile : l’ISAT à Nevers, une à Paris et Cranfield University en Angleterre. Quand on veut être ingénieur, on n’est pas forcé d’intégrer ces écoles typées sport automobile. Le plus important est de bien orienter ses stages pour intégrer des écuries de sport auto. C’est ce que j’ai fait depuis mon BTS avec des stages typés compétition (rallye ou circuit). Cela permet d’avoir ses premières lignes au CV et, en première année d’école d’ingénieurs, quand on le présente, cela permet d’avoir déjà un petit passé en sport auto. » 

Photo : Sébastien Blanzat

Une fois sorti de l’école, Sébastien est rentré dans une écurie bien connue des passionnés de GT. « J’ai fait un stage de six mois plus un CDD chez IMSA Performance pour l’ELMS, le WEC et les 24 Heures du Mans. Je suis rentré dans le grand bain direct, ce fut une superbe expérience. Sur les circuits, je m’occupais des datas, de la calibration de la voiture, des capteurs, etc…En parallèle, j’aidais un peu l’ingénieur principal à la stratégie, c’était plus de la découverte, mais je lui donnais un coup de main dans la gestion de l’essence et des temps de pilotage. En plus des courses, j’avais la casquette "logistique humaine et matériel", c'est-à-dire que je gérais les passeports, les vaccinations, les contacts pour les hôtels et avec DHL, le logisticien officiel du WEC pour les documents de douane, transport des voitures et des pièces. »

En février 2014, fini le GT, place au prototype ! Il nous explique en quoi consiste sa tâche. « Même si IMSA Performance voulait me garder, je suis parti chez ORECA au département moteur. Je suis responsable du programme LMP3 depuis 2015. Pour le côté conception, hormis la fourniture des moteurs, nous sommes en charge de tout le package groupe motopropulseur LMP3 complet identique aux quatre constructeurs retenus par l’ACO (boîte de vitesses, l’entretoise de la boîte) ainsi qu'un package électronique (volant, ECU pour la gestion moteur, les boîtiers additionnels, le dialogue du système dans la voiture et les cartographies moteur / châssis).

En parallèle, nous gérons les approvisionnements de pièces. Il y a eu beaucoup de discussions avec NISMO quand nous avons commencé le développement du moteur, la gestion de l’approvisionnement et de la production. Il faut veiller à avoir toujours un stock de pièces suffisant pour pouvoir gérer les gars à l’atelier et que cela réponde aux demandes des clients en termes de moteur et de besoins de pièces détachées. Après la gestion des stocks, il y a celle des équipes. On leur fournit les pièces par commande à l’atelier ou sur circuit. On gère aussi avec eux l’entretien de leur parc moteur.»  

Photo : Sébastien Blanzat

A suivre....

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article