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Présent et avenir de Saintéloc Racing avec Sébastien Chetail

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GT World Challenge Europe
16 avr. 2021 • 15:20
par
lm@endurance-info.com

Sa prise de parole dans la presse est (très) rare, alors il ne faut pas laisser passer l'occasion. Ce n'est pas que l'homme est fier, c'est juste qu'il aime bien rester en dehors des médias (sa dernière interview dans ces colonnes remonte au 29 juillet 2016). Sébastien Chetail est plus prompt à vous servir un café et vous inonder les poches de friandises qu'à donner une interview.

Pourtant, le patron de Saintéloc Racing est on ne peut plus attachant. Au fil des années, la structure stéphanoise est devenue une des références en France : GT3, GT4, rallye, Trophée Andros. 2021 marque un quintuple programme en GT pour l'équipe de Sainté' : GT World Challenge Europe Sprint + Endurance, Intercontinental GT Challenge, FFSA GT, GT4 European Series. Avant le lancement des hostilités GT3, le patron de l'équipe victorieuse des Total 24 Heures de Spa 2017 a répondu aux questions d'Endurance-Info devant... un café et des friandises. Pour la faire court, il a fallu manger les friandises avant d'attaquer l'entretien. Pas bon pour la ligne...

Vous avez eu peur cet hiver pour la saison 2021 ?

"Les partenaires continuent, on peut voir que les championnats se portent plutôt bien. Le plaisir prend le dessus sur tout le reste, sur les courses nationales et internationales. Le maître mot est : prendre du plaisir."

Saintéloc Racing passe la vitesse supérieure en 2021...

"On élargit nos activités avec une augmentation des meetings pour couvrir nos frais quotidiens. Il faut se montrer et toucher une clientèle différente. Le staff technique a pris de l'ampleur. Il y a de plus en plus d'exigences de la part des clients et il faut arriver à donner le contenu qui va avec."

Saintéloc Racing regarde dans toutes les disciplines ?

"La situation actuelle fait que tout le monde a une vision à 360 degrés. Il suffit de voir ART Grand Prix qui revient en GT. Nous avons des discussions très larges qui vont du thermique à l'hydrogène en passant par l'électrique. Avoir une vision sur le long terme est compliqué tant que nous ne serons pas sortis de cette situation."

Vous conservez un soutien d'Audi ?

"Les constructeurs apportent toujours un soutien, mais ils ne font pas n'importe quoi. Tout le monde traverse une période compliquée. Le LMDh peut ouvrir une nouvelle ère, le GT3 peut trouver de nouveaux terrains de jeu, le GT4 continue de se développer et le GT2 débute sa carrière."

Saintéloc Racing est en mode attente ?

"J'attends de voir comment va se positionner le sport auto aux Etats-Unis, chez SRO et à l'ACO. Aujourd'hui, nous sommes très larges avec le circuit, le rallye, l'Andros. Nous exploitons l'Opel Corsa e-rally. Saintéloc Racing n'a pas la vocation de faire uniquement du thermique ou de l'électrique. L'hydrogène peut aussi être une voie à développer."

Se développer dans une période aussi indécise demande de prendre des risques ?

"Saintéloc Racing veut d'aller plus loin dans sa structuration. Il faut que les choses soient carrées, les gens veulent savoir où ils vont. Le sport auto doit se gérer comme une vraie entreprise. La société va s'étoffer en allant au-delà de l'Europe, d'où l'IGTC. Nous souhaitons conserver notre colonne vertébrale chez SRO, mais en essayant d'être le plus large possible. La société a 17 ans et nous avons toujours fait pas mal de choses. 2020 a été une très bonne année en rallye et sur circuit. On peut être fier de ce qu'on a fait."

Le Mans fait partie des plans ?

"Les 24 Heures du Mans sont une très belle course. Pour y aller, il faut en faire beaucoup avant et après. Pour le faire bien, il faut avoir toutes les cartes en main. Aller par exemple en LMP2 demande de se retrouver face à des équipes comme United Autosports contre qui on se battait en FIA GT3 au début des années 2010. Je ne peux pas nier que des discussions sont en cours. GTE ou prototype, aucune piste n'est écartée. On peut aussi débuter par le LMP3 avant de voir plus haut, l'arrivée d'Audi en LMDh ouvre aussi de nouvelles perspectives. Nous allons dans un premier temps emménager dans de nouveaux locaux pour avoir une vraie réactivité en interne. Il faut être le plus flexible possible."

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