Auto

Philippe Sinault (Alpine Endurance Team) : "Il faut que l'histoire soit crédible"

Featured
WEC
27 nov. 2020 • 16:00
par
lm@endurance-info.com

Une fois la saison WEC 2019/2020 terminée, Philippe Sinault s'est mis au travail pour préparer la suivante avec un nouveau projet à la clé : concourir dans la catégorie reine de l'endurance pour aller chercher un succès aux 24 Heures du Mans 2021. Pour cela, le patron de Signatech-Alpine s'est rapproché d'ORECA qui va lui confier une LMP1 prenant le nom d'Alpine. De quoi poursuivre l'aventure débutée en 2013 dans la catégorie LMP2.

Jamais à court d'idées, Philippe Sinault fait partie des visionnaires. C'est lui qui s'est dit que mettre un sim racer dans une LMP2 aux 24 Heures du Mans était possible alors que beaucoup le prenaient pour un fou, c'est aussi lui qui a ramené Alpine en Endurance et c'est lui qui a montré que l'Alpine A110 du XXIe siècle pouvait être aussi à l'aise sur un circuit qu'une spéciale de rallye. Philippe Sinault passe maintenant la vitesse supérieure en se disant qu'il y a un bon coup à jouer l'année prochaine avec une LMP1 dont la fiabilité n'est plus à prouver. Avec une année 2020 chamboulée, le temps presse dans l'écurie berrichonne qui a peu de temps pour se préparer avec une saison qui débute en mars à Sebring.

Signatech-Alpine passe du LMP2 au LMP1 en 2021

"Nous avons encore beaucoup de travail", a déclaré Philippe Sinault à Endurance-Info. "Le fret doit partir le 5 février et nous faisons face à un sentiment schizophrénique car nous n'avons pas encore la voiture. Il y a déjà beaucoup de travail à faire en amont avec l'étude des données techniques, le travail avec la FIA et l'ACO pour l'équivalence."

La LMP1, qui est à l'origine un châssis Rebellion R13, doit arriver à Bourges mi-décembre. "Nous aurons peu de temps pour comprendre la voiture", souligne Philippe Sinault. "Il faut dans un premier temps appréhender l'univers technique même si l'environnement reste assez proche de ce que l'on connaît avec l'ORECA 07 LMP2. ORECA sera à nos côtés pour nous accompagner."

Si le livre de la catégorie LMP1 s'est refermé il y a peu lors de la finale WEC, il y aura bien une LMP1 en piste la saison prochaine. On comprend que l'Alpine LMP1 concourra dans la même classe que les Toyota, Glickenhaus et Kolles qui sont en Le Mans Hypercar. Les LMDh rejoindront la catégorie LMH en 2022.

Le châssis de l'Alpine LMP1 sera d'origine Rebellion R13

Du côté de Alpine Endurance Team, on ne veut pas se contenter de faire de la figuration : "Il faut que l'histoire soit crédible. J'ai conscience que l'exercice de style de la part de l'ACO et de la FIA est compliqué car les technologies des prototypes sont différentes. Je suis rassuré sur la crédibilité du projet quand je vois le travail fourni par les équipes de l'ACO/FIA. Il faut que l'on puisse jouer à armes égales, que chaque acteur soit en capacité de gagner. C'est ce qui a fait que l'on s'est engagé. Tout le monde se donne beaucoup de mal pour que ça fonctionne."

Le temps est compté et il ne faut pas s'attendre à voir le moindre changement esthétique sur la LMP1, d'autant plus qu'elle doit rester aux normes d'homologation. Les pneumatiques seront ceux utilisés en 2019/2020. Si Signatech mènera le projet, ORECA sera aux côtés de l'équipe emmenée par Philippe Sinault et Lionel Chevalier.

Du côté des pilotes, tout reste à l'étude, comme nous l'a confié Philippe Sinault : "Rien n'est acté à ce jour, mais ça s'affine petit à petit." Il faut s'attendre à voir au moins un pilote français et certains pilotes déjà proches de l'environnement Signatech-Alpine.

On ne verra donc pas l'Alpine A470 LMP2 en WEC la saison prochaine car tous les efforts sont concentrés sur le LMP1. En revanche, l'aventure avec Richard Mille Racing se poursuivra en European Le Mans Series, à nouveau avec un équipage féminin. "Ce programme est très enrichissant", précise Philippe Sinault. "Nous avions une vision à moyen terme sur deux ans. La première année s'est parfaitement déroulée et nous repartons avec le même enthousiasme et des ambitions revues à la hausse."

L'équipage devrait être identique à celui de 2019 sachant que Katherine Legge pourrait faire son retour dans le baquet de l'ORECA après sa sortie de piste au Paul Ricard. Beitske Visser, Tatiana Calderon et Sophia Flörsch ont donné entière satisfaction cette année et la priorité des féminines sera donnée au programme Endurance 2021.

Signatech-Alpine continue en parallèle de plancher sur l'Alpine A110 GT4 avec quelques petites évolutions à attendre pour la saison prochaine. L'arrivée du TC France apporte un nouveau terrain de jeu à l'Alpine A110 Cup. Le calendrier 2021 de la Cup sera annoncé sous peu mais les meetings se feront en majorité dans le cadre des meetings SRO. Le "Alpine is back" est plus que jamais d'actualité.

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article