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Romain Dumas : "Le sport auto doit rester un show"

Gulf Historic
12 déc. 2021 • 10:00
par
lmercier
La pandémie n'aide pas au rapprochement entre les acteurs et les spectateurs sur les circuits, mais la situation actuelle a bon dos. Romain Dumas tire la sonnette d'alarme depuis pas mal de temps sur l'éloignement du public sur les circuits. A Dubai, le pilote Porsche a pris beaucoup de plaisir sur un événement qui se veut justement proche du public.

Dans quelques semaines, Romain Dumas sera au volant de son prototype pour l'édition 2022 du Dakar en Arabie Saoudite où il compte bien tirer son épingle du jeu. Avant cela, il y a eu la Baja 1000 chez Glickenhaus puis le Historic Dubai Grand Prix Revival au volant d'une Fittipaldi F8 et d'une Rondeau M382. Echanger sur le sport automobile avec le pilote officiel Porsche est toujours constructif. 

 

L'Alésien, comme beaucoup d'autres pilotes, se plaignent du manque d'ouverture des meetings au public. A Dubai, les spectateurs ont pu communier avec les acteurs. 

 

Ravi d'être ici à Dubai ? 

 

"Comment pourrait-il en être autrement quand on voit la tenue du meeting ? Tout ce qui a été mis en place pour cette première édition est difficilement critiquable. Le circuit est vraiment sympa, le public a répondu présent. Tout se prête bien à un très beau meeting qui je l'espère va se développer dès novembre 2022."

Ici, on sent une vraie relation avec le public...

 

"L'idée de passer devant la scène qui est aussi le podium est vraiment géniale. Tout est tourné vers le public, ce qui manque à 80% des courses. Est-ce qu'on a besoin d'avoir des installations totalement invisibles au Mans ? Il faut au moins voir les mécaniciens travailler sur les voitures." 

 

Il faut donner envie aux gamins de s'intéresser au sport auto ? 

 

"Cette notion a malheureusement tendance à se perdre. Est-ce que c'est normal d'interdire l'accès à la grille de départ à un gamin accompagné ? J'ai vécu cela au Paul Ricard avec Fred Mako où nous avions nos enfants. Où sont les gens passionnés ? En historique, les choses sont différentes. Tu peux toucher les autos. A Godwood, le public pouvait toucher la Glickenhaus juste avant de rouler. Les organisateurs du meeting Historic Dubai Grand Prix Revival ont parfaitement compris ce qu'il fallait faire : 70% fête, 30% course. Le côté fermé s'accentue. C'est très bien que les choses se professionnalisent, mais le sport auto doit rester un show, un peu comme aux Etats-Unis." 

C'était le cas sur la Baja 1000 ?

 

"Cet événement était complètement dingue avec plus de 200 000 personnes. Quand tu vois que tu ne peux pas emmener ton gamin sur une course GT, cela fait réfléchir. Je le répète souvent, on ne tient pas compte du passé. Quand on voit le nombre de personnes sur le bord des routes du Tour de France avec des voitures qui passent entre le public avant et après les coureurs, cela fait réfléchir."

 

Il faut se réinventer ? 

 

"Le sport auto n'est plus à la mode car on ne le rend plus à la mode. L'historique fonctionne bien car il y a quelque chose autour de la course."

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