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Rétrospective Toyota GT One (partie 1) : la genèse

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2 juil. 2018 • 10:00
par
David Bristol

Certaines voitures de course marquent leur époque plus que d’autres à travers leurs succès comme l’Audi R8, la Porsche 962 C, la Ford GT40… La Toyota GT One ne s’est jamais imposée dans la Sarthe mais elle a, sans aucun doute, marqué son époque. Afin de fêter les 20 ans de la GT One aux 24 Heures du Mans, de célébrer la victoire de la marque japonaise aux 24 Heures du Mans 2018 et de profiter du retour de cette voiture de légende dans quelques jours à Le Mans Classic avec Manu Collard au volant, nous vous proposons de revivre l’histoire de cette fabuleuse auto à travers un récapitulatif de sa carrière et les interviews d’Emmanuel Collard et d’Ange Pasquali (lteam manager) qui nous ont livré leurs souvenirs à travers deux interviews.

Les débuts non officiels de Toyota dans la Sarthe remontent à 1975 avec l’artisanale Sigma qui aligne la MC75- Toyota L4. Dans les années 80, Dome, structure étroitement liée au constructeur japonais, et Toyota apparaissent officiellement en 1985 avec deux 85C, dont la n°36 confiée à Satoru Nakajima (le papa de Kazuki), Masanori Sekiya et Kaoru Hoshino termine 12e. Toyota a d’ailleurs fêté cette année sa 20e participation aux 24 Heures du Mans. Il faudra attendre les années 90 pour voir Toyota de plus en plus impliqué et jouer un rôle majeur dans le double tour d’horloge. Par deux fois, en 1992 et 1994, la victoire se refuse à la marque nippone qui doit se contenter de la seconde place du podium.

1992: Masanori Sekiya, Pierre-Henri Raphanel, Kenny Acheson (Toyota Team Tom's Toyota TS010) terminent deuxième à 6 tours de Derek Warwick, Yannick Dalmas et Mark Blundell (Peugeot Sport Peugeot 905 Evo 1B)

1994 : Eddie Irvine, Mauro Martini, Jeff Krosnoff (SARD Company Ltd Toyota 94C-V) terminent deuxième à 1 tour du trio Yannick Dalmas, Hurley Haywood et Mauro Baldi (Joest Racing Dauer 962 Le Mans)

 

A la fin des années 90, Toyota se trouve à un croisement important de son histoire sportive. Elle s’apprête à quitter le championnat du monde des rallyes où elle a tout gagné avec sa structure européenne (Toyota Team Europe) dirigée par Ove Andersson pour le championnat du monde de Formule 1. Une dernière tentative aux 24 Heures du Mans serait donc une bonne transition pour les hommes de Cologne (Allemagne) entre ces deux programmes. Le design de la TS020 (GT One) est confié à André De Cortanze (l’un des pères de la Peugeot 905). Le règlement sportif de l’époque stipule que la voiture devait être développée autour d’un modèle homologué pour la route.

 

Comme Mercedes, Toyota va détourner l’esprit du règlement et faire l’inverse: développer son prototype et ensuite créer la version route. Mais ce n’est pas le seul aspect du règlement que les hommes de Toyota vont habilement s’accommoder. Toutes les voitures GT doivent posséder un espace pouvant théoriquement accueillir une valise standard. Dans son interprétation du règlement, l’équipe technique considère que l’espace laissé par le réservoir de carburant, lorsqu’il est vide, est en théorie susceptible de pouvoir accueillir cette fameuse valise. L’argumentation sera jugée recevable par les commissaires techniques de l’ACO !

La première étude du châssis est achevée en janvier 97. Les ingénieurs utilisent exclusivement la CAO (conception assistée par ordinateur)  et aucune planche à dessin n’est utilisée pour donner naissance à la GT-One. Le premier châssis est construit en octobre. La nouvelle arme du constructeur nippon concentre toutes les dernières technologies de l’époque : boîte de vitesses séquentielle, disques de freins en carbone, ABS, anti-patinage, suspension à poussoir, etc... Du coté du moteur, Norbert Keryer, le responsable du département moteur de TTE, développe un V8 3.6 L Bi turbo, un bloc issu des Toyota Groupe C des années 80-90. Avec son équipe, il revoit complètement la conception originale, la taille et le poids sont revus à la baisse, travaille sur la consommation de carburant, la puissance et l’amélioration de la plage d’utilisation.

 

Le 23 décembre 1997, la Toyota GT One effectue ses premiers essais avec le pilote britannique Martin Brundle à son volant.

 

A suivre...

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