Patrick Dempsey : "Il n'y a rien de mieux que les voitures de course"
L'année 2011 a été bien remplie pour Patrick Dempsey, avec un premier podium en GT aux 24 Heures de Daytona, la montée en puissance du Dempsey Racing, avec donc ce podium Rolex 24 avec la Mazda RX-8 n°40, mais également la quatrième place au classement teams de la Rolex Series de la Mazda RX-8 n°41, avec trois podiums au cours de la saison et une belle régularité qui la font terminer à 13 points seulement de la Porsche du Brumos Racing, championne GT 2011. On a également vu cette même année Patrick Dempsey au Mans, après sa participation aux 24 Heures 2009 au volant d'une Ferrari F430 AF Corse/Team Seattle avec Joe Foster et Don Kitch Jr. Pilote, patron d'équipe et acteur vedette de la série TV Grey's Anatomy. Les casquettes de l'acteur-pilote sont donc nombreuses. Patrick Dempsey a répondu à quelques questions pour Endurance-Info sur ses débuts en compétition...
« J'ai toujours été attiré par les voitures des années 50. C'est ce genre d'époque que je possède. La plupart de mes voitures sont des années 50, 60 et du début des années 70. Ce sont les voitures que je regardais quand j'étais gosse, mais j'aime vraiment les années 50. Je possède une Jaguar XK120SE, qui est en quelque sorte une quintessence des années 1950. J'aimerais avoir une Mercedes Gullwing (la fameuse Mercedes aux portes papillon, NDLR), je pense que c'est une autre voiture emblématique, et certainement une Ferrari de cette génération-là. Toute cette époque d'automobiles, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, avec des mécaniques ingénieuses et des performances, c'était une grande époque. Une des premières Lotus, ce serait amusant, en matière de voiture de course, ou une des Cooper. Une de mes voitures les plus sympa est une Mercedes 190 SLR de 1954, c'est une petite voiture de course sympa à posséder. C'était juste une petite voiture de course club, mais elle est superbe. C'est une 190, donc ce n'est pas une voiture avec une puissance énorme, mais elle est magnifique, c'est sympa. »

Qu'est-ce qui vous a motivé à commencer une carrière de pilote professionnel et plus tard à créer votre propre équipe ?
« Cela a commencé par le Skip Barber, qui m'a ouvert ses portes, et je suis tout simplement tombé amoureux. C'est vraiment un dérivatif sympa, c'est difficile -mentalement et physiquement- et il ya un sentiment de réussite quand on termine une course, et il y a aussi la compétition. Il n'y a rien de mieux que les voitures de course et quand on le fait avec des gens qui vous respectent, c'est une grande joie, un gros challenge. »
On sait que vous êtes très passionné par l'histoire et l'héritage du sport automobile, qui sont les pilotes passés et présents que vous respectez le plus ?
« Début 2011, j'ai vu le film sur Senna. Quel itinéraire intéressant il a eu en tant que pilote et du point de vue spirituel; les deux étaient très similaires, sa dévotion à Dieu et à la course automobile, c'était vraiment fascinant de voir ça à travers le documentaire. C'était vraiment très émouvant, et ce qu'il a fait pour les brésiliens, ce qu'il représentait, c'était vraiment quelque chose. Vettel est aussi du même calibre sur la piste. Dans une époque ancienne, Stirling Moss est vraiment un pilote que j'admire, Jim Clark, Dan Gurney, il y en a tellement....Niki Lauda était également quelqu'un, James Hunt aussi, et l'histoire de James Hunt est en train de devenir un film également. Nuvolari était lui aussi une légende. »
Vous avez roulé à Daytona et au Mans... D'autres circuits vous plaisent ?
« Quelques-uns des circuits les plus célèbres du monde, certainement le Nürburgring, Spa et d'autres circuits légendaires comme Silverstone et Imola. Y rouler dans une série couplée avec quelques circuits aux USA comme Sebring, Road Atlanta et Daytona, c'est l'idéal. »
Vous avez entretenu une relation étroite avec Mazda. Le Dempsey Racing a fait courir deux Mazda RX-8 dans le Championnat GRAND-AM GT. Plusieurs constructeurs étaient impliqués en GT, qu'est-ce qui vous a décidé à travailler avec Mazda et faire courir les RX-8 ?
« Ma relation avec Mazda a vraiment commencé par l'intermédiaire de notre coéquipier Charles Espenlaub. Il a des relations très fortes avec eux et il leur a recommandé d'avoir une discussion avec moi. Notre rencontre a été vraiment bonne, nous avons fait deux ou trois courses avec des MX-5, c'est ainsi que nos relations ont débuté. Ils ont été réellement bons en s'occupant du développement de ma carrière et en m'apportant leur soutien, et nous avons essayé de le faire également avec leur programme de filière. Parmi tous nos constructeurs, Mazda est celui qui a pris réellement soin de ses pilotes. Quand un pilote de talent commence à l'échelon le plus bas, ils l'ont soutenu tout au long de sa carrière. Regardez Dane Cameron, membre de notre équipe, et tout le travail superbe qu'il a fait. C'est un gars qu'on veut avoir dans son team, il est vraiment très bien pour régler la voiture, il a beaucoup de talent et va très vite. Il avait déjà devant lui une belle carrière alors qu'il était très jeune. Il a gagné à Sebring et remporté quelques championnats de la filière Mazda, il sait ce qu'il faut faire. Faire partie du groupe Mazda, c'est vraiment tout à fait particulier. »

En 2009, vous avez couru pour la première fois au Mans et terminé neuvième en GT2. Deux ans plus tard, Mazda vous a invité au Mans pour célébrer le vingtième anniversaire de la célèbre 787B. Etait-ce la première fois que vous pilotiez un prototype et avez-vous été autorisé à appuyer sur la 787 et voir de quoi elle était capable ?
« J'ai aussi eu la chance de piloter la Mazda GTP RX7-92 deux ou trois fois et c'est toujours magnifique. Le prototype victorieux au Mans est une voiture très importante, on doit être un peu plus prudent avec cette voiture qu'avec l'autre..., mais je ne voudrais pas être celui qui fasse une éraflure sur l'une ou l'autre ! C'est la grande différence, je pense, il faut qu'on soit très prudent avec elles. De plus, je n'ai pas eu assez de temps au volant pour vraiment me lâcher avec la 787. Je savais que je pilotais quelque chose qui avait beaucoup d'importance pour les japonais, et le monde de la course, et je n'ai vraiment pas poussé. Tout d'abord, la pression des pneus n'était pas optimum et ils n'étaient pas à température, donc je n'avais aucun besoin de prouver autre chose que de laisser les gens admirer cette magnifique voiture tout au long du circuit. Ensuite, Johnny Herbert était là et c'était vraiment son job de faire voler cette voiture. La 787B et la Mazda GTP sont toutes deux de superbes voitures, avec une mécanique intéressante, et toutes les deux sont très belles à regarder, élégantes. »
« Je pense que de la manière dont c'est conçu, où on court, sur tous les circuits à travers le monde, il y a quelque chose de réellement excitant à propos de ce Championnat. Il n'y a rien mieux que de courir en Europe, les réactions des fans, peu importe où vous allez, les gens savent vraiment qui vous êtes en tant que pilote et ce que vous avez fait. La passion est là, j'y ai goûté au Mans, et je ne saurais imaginer ce que ça serait de voyager autour du monde avec une écurie de course. Quelle belle manière de passer l'année, et aussi quelle superbe expérience pour la famille et vous-même, être exposé à différentes cultures, c'est grand. Nous y allons étape par étape actuellement, le compteur tourne, donc nous avons un certain nombre de choses à mettre en place. On devait avoir un programme moteur tout prêt, et pour ce qui est du châssis, nous avons cherché un prototype fermé puisque je n'ai pas le droit d'être dans une voiture ouverte. C'est une affaire difficile et coûteuse, aussi on devait s'assurer que tous les partenaires et les sponsors y sont engagés. Nous avions un programme ALMS 2012 en LMPC avec Henri Richard et cela pourrait bien fournir les bases pour davantage de courses en prototypes. »

Qu'avez-vous ressenti et appris au cours de la saison 2011?
« Il y a eu beaucoup de bonnes choses, et beaucoup de mauvaises, mais c'est la course. Nous voulions finir fort et ainsi prendre de l'élan avant l'année suivante. Je pense qu'à beaucoup d'égards, c'est en 2011 que j'ai appris le plus au cours d'une saison. Ce fut une belle année pour moi dans la voiture sous de nombreux aspects. Je ne pense que nous ayons eu les résultats qui le reflètent, mais je me sens vraiment plus fort et plus confiant au sujet de mes capacités dans la voiture. En faisant des fautes, en en tirant les leçons et ensuite de ne plus faire de fautes. »
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