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Focus sur la Viper GTS-R châssis #C9 des 24 Heures du Mans 1998

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11 avr. 2020 • 13:28
par
David Bristol
Aujourd'hui, nous nous arrêtons sur la 2e voiture mise en vente par Xavier Micheron (Ascott Collection) et présentée au dernier salon Rétromobile : une Viper GTS-R ex-usine qui a disputé deux fois les 24 Heures du Mans !En 1995, Chrysler confie au Team ORECA le soin de développer une Viper endurance capable de rivaliser avec les meilleures voitures de la catégorie, les Porsche GT2 Evo, Ferrari F40 et autres McLaren F1 GTR...La Viper GTS-R est alors construite à partir d'un châssis Reynard Motorsport. Elle ne conserve pratiquement aucune pièce de la version de base. Bien que la carrosserie suit les lignes principales de cette dernière, il s’agit d’une nouvelle auto avec un spoiler avant et un diffuseur à l'arrière. Très vite, on sait qu’il s’agit d’une voiture bien née car les résultats arrivent vite.En 1997, pour sa première participation au championnat FIA GT, la Viper GTS-R de Justin Bell est couronnée championne du monde avec pas moins de six victoires en 11 courses.Un ans plus tôt, au Mans, quatre Viper GTS-R sont engagées : deux par Canaska Southwind Motorsport et deux pour Team Viper ORECA. La meilleure, la #48 (USA) de Price Cobb, Mark Dismore, Shawn Hendricks termine 10e. En 1997, quatre voitures sont alignées, trois pour ORECA et une pour Chamberlain Engineering. La #63 de Justin Bell, John Morton, Pierre Yver finit 5e de la catégorie GT2, 14e au général.
 En 1998, la Viper GTS-R était totalement dominatrice. Le châssis C9, qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, remporte le titre de champion du monde FIA GT2. Il est aussi aligné aux 24 Heures du Mans avec le #52 et piloté par Olivier Beretta, Pedro Lamy et Tommy Archer. Cette auto occupe pendant un moment la tête de la catégorie, mais termine finalement 2e des GT2, catégorie remportée par la voiture sœur, la #53 de Justin Bell, David Donohue et Luca Drudi.
En 1999, la suprématie se poursuit. Un nouveau titre de champion du monde est empoché dans le championnat FIA GT et les Viper GTS-R prennent les quatre premières places aux 24 Heures du Mans en GTS (victoire pour la #51 de Viper Team ORECA emmenée par Olivier Beretta, Karl Wendlinger et Dominique Dupuy). Notre #C9 est maintenant sous les couleurs de Paul Belmondo Racing avec la #55 (Emmanuel Clérico, Guy Martinolle, Jean-Claude Lagniez). Elle se classe 16e, c'est-à-dire qu’elle complète le Top 5 de la catégorie !
En 2000, les efforts sont cette fois déployés par des équipes privées. ORECA, cependant, remporte les 24 Heures de Daytona au général (Olivier Beretta, Karl Wendlinger et Dominique Dupuy). Ce même trio récidive aux 24 Heures du Mans sur la Viper GTS-R #51 maintenant aux couleurs PlayStation. ORECA signe même le doublé avec la #53.En 2001, pas moins de huit équipes privées engagent des Viper GTS-R dans le championnat FIA GT, dont l'équipe Labre Competition qui remporte le titre ainsi que les 24 Heures de Spa. Au Mans, Corvette stoppe l’hégémonie Viper en d’adjugeant l’édition 2001. En 2002 et en 2003, les Viper GTS-R continuent de courir au plus haut niveau, mais la concurrence est de plus en plus rude et la voiture vieillit.Une chose est certaine : la Viper s'est donc imposée comme l'une des voitures de course les plus performantes. « Viper a trusté les premières places et les titres à la fin des années 90 et début 2000, » confirme Xavier Micheron. « Elle a créé une légende. Il faut savoir que c’est une voiture super agréable à rouler, facile. Beaucoup de pilotes qu’ils l’ont eu entre les mains à l’époque disent tous qu’il y a un contraste énorme entre l’apparence de la voiture qui a l’air bestiale, lourde, avec un capot très long, qu’elle va être lourde du train avant et la facilité avec laquelle on la pilote car c’est comme un karting. »Revenons à notre châssis #C9. Construite, inscrite et portant les couleurs de l'équipe officielle ORECA, elle a donc remporté le titre de champion du monde FIA GT2 en 1998, pris la deuxième place aux 24 Heures du Mans 1998 en GT2 et la 5e en GTS en 1999 sous les couleurs PlayStation (Paul Belmondo Racing).
Elle ne refera plus jamais Le Mans, mais disputera bon nombre de courses en FIA GT en 1999. Après deux ans sans aucune épreuve, on revoit notre châssis #C9 en 2002, toujours chez Paul Belmondo Racing et en FIA GT. Le patron lui-même, Paul Belmondo, est au volant avec Claude-Yves Gosselin. Elle prend part aux 24 Heures de Spa 2002 avec Paul Belmondo, Claude-Yves Gosselin et Ryo Fukuda (14e place)… On la retrouve de nouveau en 2003 pour le double tour d’horloge des Ardennes avec Claude-Yves Gosselin, Olivier Dupard, Marco Saviozzi et Pierre Ragues (abandon). C'est au sein de l’équipe française qu'elle poursuit sa carrière jusqu'en 2005 en terminant par quelques manches des Le Mans Endurance Series (Benjamin Leuenberger, Pierre Perret et Karim Aljani).
Xavier Micheron revient sur l'histoire de notre châssis. « Comme la Nissan R390 GT1 que nous avons sur nous stand, cette Viper a aussi la particularité d’avoir disputé les 24 Heures du Mans 1998. Celle-ci a aidé à créer la légende Viper car, en 1998, ils ont fait le doublé en catégorie GT1 et cette #C9 a fini 2e. En 1999, elle refait Le Mans avec le Paul Belmondo Racing et n’en repartira plus car elle n’a connu que cette écurie par la suite. Au Mans, elle était dans la livrée PlayStation. Ce qui est marrant, c’est que les gens connaissent les Viper soit parce qu’ils les ont vues à l’époque, soit par la PlayStation et les consoles. C’est quelque chose de générationnel et assez intéressant, je trouve. La voiture a fait ensuite les 24 Heures de Spa en 2002 et 2003. »Ces voitures usine telles que la #C9 sont aujourd'hui les Viper les plus recherchées. La #C9 ayant terminé sa carrière en configuration GT1, il a été décidé de la repeindre dans sa livrée initiale du Mans 1998. Xavier Micheron explique ce choix : « Lorsque le team Belmondo s’est arrêté, elle a été rachetée par une des pilotes qui roulait avec à l’époque. Je lui ai rachetée il y a sept ans. J’ai alors décidé de la remettre dans les couleurs de 1998. Cependant, j’ai gardé toutes les voies larges (et autres dernières évolutions comme la boîte de vitesses séquentielle, spoiler large etc...). Quand je l’ai achetée, elle avait une déco que je ne n’aimais pas du tout, elle était toute jaune. Dans un premier temps, je me suis dit, "je la remets comme cela et on verra plus tard". Je n’avais pas envie de faire une restauration pour la remettre en version 98 c'est-à-dire en GT2. Elle est donc là en configuration GT1 avec sa déco GT2, c’est un peu entre les deux. »
Elle est éligible pour les courses historiques telles que Masters, l’Endurance Racing Legends de Peter Auto et Le Mans Classic. Elle est également éligible pour les courses aux États-Unis : Daytona Classic, Sebring Classic et Monterey.Comme d'habitude, nous terminons avec les photos de Bruno Vandevelde...
 

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