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Le Mans Classic 2008 : Stéphane Ortelli reprend la piste avec la Porsche GT1 de 1998

Le Mans Classic
30 mar. 2020 • 8:00
par
Laurent Mercier
Endurance-Info : 14/07/2008Dix ans après sa victoire aux 24 Heures du Mans en compagnie de Laurent Aïello et Allan McNish, Stéphane Ortelli a pu de nouveau piloter la Porsche 911 GT1 n°26 avec laquelle il remporta la plus grande victoire de sa carrière à ce jour. Afin de célébrer son soixantième anniversaire, Porsche avait d'ailleurs amené dans la Sarthe, outre la 911 GT1, une 356-1100 Alu-Coupé et une 962C.C'est un Stéphane Ortelli emprunt d'émotion qui revient avec nous sur cette époque, alors qu'il avait amené avec lui la combinaison et le casque de 1998 : « J'avais déjà disputé les 24 Heures 1997 sur une Porsche 911 GT1 du Roock Racing, que l'on pouvait qualifier de junior team. Cette même année, j'avais terminé second de la manche FIA-GT d'Helsinki avec Ralf Kelleners. C'est tout naturellement que Porsche m'a placé dans l'équipe officielle l'année suivante, avec Allan et Laurent. Nous sommes arrivés dans l'équipe avec une certaine désinvolture. »La grande aventure des trois amis peut alors débuter : « Notre trio était très complémentaire et notre entente parfaite. De plus, nous faisions la même taille, ce qui était un gros avantage. C'était réellement la victoire de trois copains. » Les trois compères se connaissaient déjà : « Allan et Laurent avaient roulé ensemble en F3000, Laurent et moi en Supertourisme, tandis qu'Allan et moi avions piloté ensemble en monoplace. »Quant à la course, laissons Stéphane nous narrer quelques morceaux choisis et, s'il n'avait pas été appelé par Porsche pour s'installer dans le baquet de la 911, nous serions certainement encore entrain d'en discuter ! « Tout a commencé aux préqualifications où je roulais avec Yannick (Dalmas) et Allan (McNish). A l'origine, Laurent ne devait pas rouler avec nous, mais Yannick s'est fracturé le péroné après les essais préqualificatifs, en rentrant d'un footing. Il a fallu le remplacer au pied levé et Porsche a fait appel à Laurent, qui était pilote Peugeot en Supertourisme. Il n'a donc pas roulé en mai au Mans et il fallu qu'il s'adapte rapidement dès les essais du mercredi. J'avais sacrifié mon roulage de jour au profit de Laurent, ce qui fait que j'ai juste effectué mes tours de nuit obligatoires. Allan a qualifié l'auto, et je l'ai découverte de jour lors du warm up. Nous avons respecté scrupuleusement notre tableau de marche dès le début de l'épreuve et, à la mi-course, nous pointions en tête avec 1.40 mn d'avance sur l'autre Porsche usine. Malgré sa fracture de péroné, Yannick a tout de même pris part à la course, mais sur le proto officiel. Malheureusement pour lui, son auto a rapidement abandonné, donc il a pu s'investir à fond dans le suivi des pilotes. C'est quelqu'un d'extraordinaire et c'est un grand champion.« La nuit a été plus compliquée pour nous : nos deux autos se sont arrêtées quasiment en même temps. Sur la n°25, Jörg Müller a d'abord eu un souci de fond plat après être passé dans un bac à graviers, alors que la nôtre a été retardée par un pépin au niveau du circuit de refroidissement. Cela nous a coûté 35 minutes, mais nous avons tout même gardé un avantage d'un tour sur la seconde Porsche 911 GT1 à l'arrivée. Porsche n'avait pas donné de consignes d'équipe et nous avons pu nous battre à la régulière jusqu'au drapeau à damiers.« Cette auto est tout magnifique et d'une telle pureté. C'est à mes yeux la plus belle auto du monde et c'est magique pour moi de la piloter à nouveau. Je ne m'étais pas assis à l'intérieur depuis Suzuka 1998 où j'avais terminé troisième avec Yannick (Dalmas) et Allan (McNish). De plus, l'année 1998 marquait le 50ème anniversaire de Porsche et ce succès a été une belle histoire humaine. C'était également le dernier modèle créé par Norbert Singer, lui qui a fait débuter les plus belles Porsche. Cela ne se sera pas fait sans risque : à titre d'exemple, nous étions restés en slicks alors qu'il pleuvait ! Notre victoire mancelle est peut-être passée au second plan compte tenu de la Coupe du Monde de Football, mais je garde chaque moment de cette course dans ma tête, même dix ans après.« Avec Allan, nous avons un autre record, celui d'avoir toujours terminé ensemble sur le podium, après deux ans passés chez Porsche et deux chez Audi. Nous aurions même dû rééditer l'exploit du Mans en 2000, sur l'Audi R8 : nous aurions pu terminer de nouveau tous les trois sur la plus haute marche du podium, mais à l'arrivée, nous n'avons terminé qu'à la deuxième place. »Pour ce soixantième anniversaire du constructeur allemand, Stéphane a donc pu fouler de nouveau la piste mancelle au volant de l'auto qui lui a donné sa plus grande victoire. Cependant, à titre personnel, nous sommes restés sur notre faim : aussi bien la Porsche 911 GT1 que la 962C n'ont pu passer devant la ligne droite des stands, les deux autos s'arrêtant après un tour. Notons également que Stéphane effectuait son retour en piste à cette occasion après son accident à Monza en Le Mans Series.

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