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La courte histoire de l'Aston Martin AMR1 1989 (part 1)

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Châssis
11 mai. 2020 • 12:04
par
David Bristol

Après 30 ans d’absence aux 24 Heures du Mans, Aston Martin a officiellement fait son retour (éphémère) en endurance en 1989. C’est l'histoire que nous allons vous raconter aujourd’hui.

 

La marque de Newport Pagnell reste sur une victoire au général aux 24 Heures du Mans en 1959 avec sa DBR1 (David Brown Engineering Limited) pilotée par le duo Carroll Shelby et Roy Salvadori. A la suite de ce succès, les clients ont pris le relais de l'usine. En 1962/1963, l'usine avec ses DP 212 et DP 214 revient timidement au Mans, mais cela se solde par des abandons. En 1964, on revoit une Aston Martin, il s'agit d'une DB4 GTZ confiée à Mike Salmon et Peter Sutcliffe, mais elle abandonne après 19 heures de course.

 

Depuis, le constructeur s’est fait discret en Sarthe avec juste quelques présences non officielles comme l’Aston Martin AM V8 de Robin Hamilton, passionné et concessionnaire d'Aston Martin dans les Midlands, qui dispute Le Mans en 1977 et 1979. La première année, l’expérience se solde par une 17e place pour Mike Salmon, David Preece et Robin Hamilton.

Au début des années 1980, Aston Martin décide de soutenir un projet, mais le nom de la marque n'a jamais été utilisé. Toujours sous l'impulsion Robin Hamilton, ce dernier prend la main de la marque "CH Industrials" et de "Pace Petroleum". Liée à la dernière société citée, Nimrod Racing voit le jour. Épaulée ensuite par Viscount Downe, elle assure le retour d'Aston Martin au Mans, mais aussi dans certaines épreuves du Championnat du Monde. La voiture est alors connue sous le nom de Nimrod NRA/C2 et Aston Martin fournit des moteurs à partir de 1982. Il s’agit combinaison d'un châssis Lola avec un V8 Tickford. Cette année là, le trio Ray Mallock, Simon Phillips et Mike Salmon termine 7e avec la #32.

En 1983, une deuxième équipe, EMKA Productions Ltd., fondée par Steve O'Rourke, le manager des Pink Floyd, est équipée des moteurs Aston Martin (EMKA C83/1). Cette auto se classe 17e avec Needell / Faure / O'Rourke. En 1984, alors qu'EMKA fait une pause, les deux Nimrod de Viscount Downe sont toujours là. Malheureusement, les deux autos sont éliminées, en même temps (!), dans un accident dans les Hunaudières. Cela marquera la fin des Nimrod au Mans.

 

L'année suivante, EMKA Racing est de retour. On se rappelle tous l’EMKA C84 #66 pilotée par Tiff Needell, Nick Faure, Steve O’Rourke qui avait occupé un long moment la tête de course avant de finir 11e. Une Cheetah G604 (Cheetah Switzerland #24 de John Cooper, Claude Bourgoignie et Bernard de Dryver) est aussi motorisée par le V8 Tickford Aston Martin, mais elle doit se retirer après avoir cassé une roue. A la vue de la faible fiabilité des moteurs, ces V8 Tickford sont abandonnés après 1985.

En plein cœur de l’ère des Group C et à la surprise de beaucoup d’observateurs, Aston Martin souhaite créer sa propre voiture pour le Championnat du Monde des sport prototypes. En 1988, changement de propriétaire chez Aston Martin avec Victor Gauntlett qui décide se s'investir personnellement à travers la société Proteus Technology Protech. La famille Livanos, importateur Aston Martin aux Etats-Unis, Richard Williams, un ancien apprenti de la maison, et l'Ecurie Ecosse se retrouvent avec lui dans cette association.

 

Écurie Ecosse est chargée de développer et gérer le projet AMR1. Richard Williams est nommé directeur général de l'organisation et chef d'équipe. Ray Mallock devient directeur de l'ingénierie, Max Boxstrom (ex McLaren, Brabham et Chebron) le concepteur principal. Le châssis et la carrosserie conçus par ce dernier sont construits par la firme britannique Courtaulds. Quant à Reeves Callaway de Callaway Cars Incorporated, il est en charge de construire le moteur. Il s’agit d’un V8 de 5,3 litres provenant de la nouvelle Aston Martin Virage qu’il porte à 6,0 litres de 650 ch (8 500 tours/minute). Il est connu sous le nom de RDP87. Au total, cinq châssis AMR1 seront construits en 1989.

En avril 1988, le moteur tourne au banc d’essais pour la première fois, le processus est en route. Quelques temps plus tard, L’AMR1 est présentée pour la première fois aux ouvriers de Newport Pagnell. Elle est dans une livrée blanche, rouge et bleue, c'est-à-dire aux couleurs de ses sponsors Mobil 1 et Goodyear. En novembre de la même année, le premier châssis, le #AMR1-01 fait ses premiers tours de roues sur le circuit de Silverstone.

 

Les premiers ennuis apparaissent quelques mois plus tard, en mars 1989 précisément. Alors en essais à Donington Park, l’AMR1-01 est détruite dans un accident. Les dégâts sont hélas trop importants et la décision est alors prise de ne pas disputer les 480 km de Suzuka, la première du Championnat du Monde des Voitures de Sport (WSC). Aston Martin reçoit alors une amende de 250 000 dollars en vertu de la nouvelle réglementation de la FIA qui exige que les voitures doivent participer à toutes les épreuves de la saison.

 

La marque britannique débute alors officiellement lors de la deuxième manche qui se dispute en France, à Dijon. Alors que Joest Racing rafle la mise avec sa Porsche 962 C pilotée par Bob Wollek et Franck Jelinski, l’Aston Martin AMR1-02 souffre. Suite à des essais limités qui ont abouti à une suspension totalement inadaptée à la piste, Brian Redman et David Leslie ne terminent que 17ème.

L'épreuve suivante approche, les 24 Heures du Mans. Peu de temps avant la classique mancelle, Max Boxstrom est remercié. Victor Gauntless donne alors à Ray Mallock la charge de développer la voiture...

 

A suivre…

 

L'AMR1 en vidéo lors d'une épreuve classique à Monza...

 

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