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#Throwback Tom Kristensen met l'accent sur l'homogénéité de l'équipage

8 juin. 2020 • 8:19
par
Laurent Mercier
Quatrième volet de la chronique consacrée à Tom Kristensen avant les 24 Heures du Mans 2010.

De nouveaux essais avec la R15 plus sont au programme, de même que la première course préparatoire pour laquelle Allan, Dindo et moi avons été retenus comme pilotes.

 En parlant de Dindo et de Allan : tous trois, nous faisons équipe depuis maintenant cinq ans. Nous sommes habitués à travailler ensemble, nous nous faisons confiance aveuglément, et nous nous entendons formidablement bien. C'est extrêmememnt important au Mans car les pilotes d'une même équipe doivent y être en parfaite harmonie. Par nature, les pilotes doivent avoir une grande confiance en eux-mêmes. Cependant, dans une course de 24 heures, les ego doivent passer au second plan. Chaque membre de l'équipe ainsi que le travail du team sont essentiels. Et Audi est réputé pour cela !

 Un autre point essentiel est la recherche du meilleur compromis dans la voiture pour les trois pilotes. C'est seulement ainsi que vous aurez une chance de réussir. Cela commence avec des choses simples, comme la position de conduite, qui n'est jamais optimale dans une voiture de course. On a toujours une légère impression d'être serré et c'est toujours un peu gênant. Cependant on peut rendre la position dans le baquet un peu plus agréable et donc plus confortable. On commence par régler la position de conduite du pilote qui a les jambes les plus longues. Ensuite, le pilote le plus corpulent doit s'installer confortablement. Nous utilisons des éléments personnels, du rembourrage et un appuie-tête que nous embarquons quand c'est notre tour de prendre le volant. Allan, Dindo et moi avons profité des essais aux USA pour optimiser cette position de conduite. Vous ne pouvez imaginer à quel point c'est important car beaucoup de gens ne se rendent pas compte de l'exigence des efforts aux Heures du Mans, non seulement mentalement mais également physiquement.

 Le point essentiel, c'est que Le Mans vous demande tout le temps d'être à votre maximum et ne vous laisse jamais vous relaxer Quand j'étais jeune, je jouais beaucoup au football. On joue à plein régime pendant dix minutes puis on ralentit un peu avant de se donner à fond de nouveau. Au Mans, on ne peut pas faire ça : on doit être constamment concentré et être à cent pour cent, tour après tour, heure après heure.

 L'effort physique est très élévé pendant la course. La force d'inertie en courbe est énorme mais aussi les forces au freinage et à l'accélération. A chaque fois qu'on touche les freins, on dépense de l'énergie. Et même l'embrayage et l'accélérateur coûtent de l'énergie. Aussi, en tant que pilote, on doit être suffidamment en forme pour gérer tout cela et s'asseoir dans le cockpit aussi confortablement que possible.

 Il faut également arriver au meilleur compromis de la part des trois pilotes quand on arrive à parler du set-up. Notre ingénieur, Howden Haynes, y prend aussi une part essentielle : d'une certaine manière, c'est notre quatrième homme. Nous avons souvent des discussions animées au sujet du set-up et parfois ça discute un peu ferme, mais à la fin Allan, Dindo, Howden et moi sommes toujours capables de tomber d'accord sur une approche commune.

 Allan , Dindo et moi, nous travaillons ensemble depuis dix ans maintenant chez Audi. En 2000, Allan et Dindo étaient coéquipiers en ALMS. En 2001 et 2002, j'ai fait équipe avec Dindo aux Etats-Unis. En 2005, j'ai eu un duel fantastique pour la victoire avec Allan aux 12 Heures de Sebring. Alors que nous étions tous deux sur le podium nous avons spontanément décidé que nous souhaitions faire équipe pour les courses du Mans futures.

 Nous avons immédiatement remporté notre première course, à Sebring en 2006. Et bien sûr notre triomphe au Mans en 2008 a été le sommet absolu. Aussi, ce fut évidemment une bonne décision et nous avons également passé beaucoup de bon temps en dehors des circuits. Bien que nous ayons des personnalités différentes, nous avons un sens de l'humour identique. On peut rire des mêmes choses, y compris de nous-mêmes. On a appris cela au cours des années. A propos, nos deux autres équipage, sont très similaires en terme d'histoire commune : Rocky, Romain et Timo se connaissent pour avoir couru ensemble chez Porsche. Et nos nouveaux-venus, Benoît, André et Marcel forment un trio vraiment proche, particulièrement Benoît et André qui ont passé beaucoup d'années ensemble au Japon.

Cela ne fait aucun doute pour moi : Audi est en très bonne position pour Le Mans avec ses équipages.

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