Le Mans 1995 : déjà la voie de l'unification...

En 2020, il n'y a pas de 24 Heures du Mans en juin mais le futur s'annonce prometteur avec une unification des règlements en vue entre l'Europe et les Etats-Unis. Il y un quart de siècle, on parlait déjà d'unification et d'équilibre de performance.Suite à la disparition du Championnat du Monde des Voitures de Sport, l'ACO a décidé d'oeuvrer dans trois domaines, et ce dès 1992 : garder à l'épreuve son esprit légendaire, aménager les règlements en fonction des impératifs fixés, faire aboutir les discussions avec l'IMSA.Il fut donc inévitable de repenser le concept d'un prototype sur la base d'une barquette. L'idée nouvelle pour 1994 fut de mettre les prototypes en concurrence directe avec les GT grâce à des investissements nettement moins lourds pour les constructeurs et les équipes privées. Les prototypes LMP1 et WSC (World Sports Car) ne font plus qu'un et la contribution de l'ACO s'est bornée à suggérer quelques légères retouches approuvées par les responsables de l'IMSA suite aux nombreux échanges entre les deux parties.World Sports Car d'un côté, dont la réglementation est américaine dans sa quasi-intégralité, mais aussi voitures GT qui, en GT1, sont susceptibles de rivaliser avec ces prototypes pour la victoire absolue. Ce défi doit permettre d'assurer le spectacle indispensable, mais aussi favoriser la participation de grands constructeurs qui trouvent dans les modèles qu'ils adaptent à la compétition matière à complément de notoriété.Concernant la réglementation, l'ACO a pris les devants sur la base de l'équivalence des performances entre les WSC et les GT1 dont les puissances doivent garantir un niveau de performance compatible d'une part avec les développements techniques et des investissements supportables pour les acteurs et d'autre part, les aspirations d'un public resté fidèle aux 24 Heures du Mans.Contenir si possible les budgets, équilibrer les forces en présence et maintenir le cap dicté par la tradition de l'épreuve, tels étaient les principaux axes de réflexion ayant servi à la refonte complète des règlements.Pour 1995, quelques innovations devaient voir le jour comme les engagements, la procédure des qualifications, les arrêts aux stands, limiter le personnel dans la voie des stands.Le calendrier international se voulait fort avec les 12 Heures de Sebring, les 24 Heures du Mans, les 24 Heures de Daytona et les 1000 km de Suzuka. Ces quatre grandes courses étaient prêtes à s'entendre pour perpétuer la discipline Endurance.Le 28 septembre 1994, la communication de l'ACO était claire : "L'ACO est convaincu de l'impossibilité de mener seul un combat que les conditions économiques mondiales rendent encore plus difficiles. C'est pourquoi, depuis bien longtemps, les échanges se sont poursuivis tant vers les Etats-Unis que le Japon et en Europe. Sebring et Daytona se sont donc rapprochés au point que le prototype WSC est aujourd'hui commun aux deux organisateurs. Quant à Suzuka, les responsables assurent vouloir être de la partie. De plus, la FIA semble se préoccuper à nouveau de l'avenir de l'endurance à travers les Grand Tourisme. Aussi a-t-elle souhaité établir le dialogue avec l'ACO, non seulement afin de confronter les points de vues, mais aussi travailler ensemble sur une politique et une réglementation communes en matière de GT. Or, l'ACO s'est trouvé dans l'obligation d'avancer pour garantir la pérennité des 24 Heures. Ainsi s'expliquent les différences entre les deux réglementations (Le Mans GT et FIA GT) qui, minimes au niveau des GT Classe 2, sont plus importantes au niveau des GT les plus performantes. La situation présente ne saurait exclure une analyse commune. A l'initiative de la FIA, celle-ci, d'ailleurs, vient d'avoir lieu et, d'un commun accord, les parties ont convenu d'examiner ces différences dans la perspective d'un texte unique qui pourrait devenir la base d'une réglementation internationale. Perspective d'autant plus souhaitable que l'IMSA, reprenant sa réglementation GT, s'est déclarée prête à se rapprocher de la FIA."