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Andy Wallace, une arrivée au sommet fulgurante (part 1)

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13 juin. 2020 • 13:05
par
David Bristol
Andy Wallace peut aujourd'hui être considéré comme l'un des pilotes d'Endurance les plus complets, il a tout simplement tout gagné ! Le Britannique a remporté une fois Petit Le Mans en 1999, deux fois les 12 Heures de Sebring (1992 et 1993), trois fois les 24 Heures de Daytona (1990, 1997 et 1999). En 1988, il a commencé par les 24 Heures du Mans avec Jan Lammers et Johnny Dumfries sur la Jaguar XJR9 #2. Nous sommes revenus avec lui sur son exploit dans la Sarthe (part 1 sur son arrivée, partie 2 sur la course de 1988) puis avons avec lui le reste de son beau palmarès !Andy Wallace est né le 19 février 1961 à Oxford. En 1976, à l'âge de 15 ans, il intègre l'école de conduite de course Jim Russell. Il débute ses premières compétitions en 1979 avec la Formule Ford, série dans laquelle il va rester plusieurs saisons. Après la Formule Ford 1600, il passe en FF2000 en 1983 et termine, cette année là, 2e du Formula Ford Festival.1985 marque son passage en championnat Formule 3 de Grande-Bretagne où il finit 2e dès sa première saison. Sur sa lancée, l’année 1986 va s’avérer une saison très importante dans la carrière d’Andy Wallace. « Avant que tout la partie Endurance n’arrive, je suis passé par la Formule 3 et en suis devenu champion De Grande Bretagne en 1986 (avec 8 victoires). J’ai aussi gagné le Grand Prix de Macau la même année. Je suis ensuite monté en F3000.»
En 1987 et 1988, il participe donc au championnat international de F3000 au sein des équipes Madgwick International puis GEM. « Très vite, je me suis rendu compte qu’il était impossible de réunir le budget pour passer en Formule 1. Heureusement, j’ai reçu un appel de TWR un jour. Ils m’ont dit : « Viens jusqu’au Castellet, nous sommes en train de tester quelques pilotes et il nous en manque un pour disputer les 24 Heures du Mans. » J’y suis donc allé et j’ai dû faire du bon boulot, je pense, car ils m’ont dit : « c’est ok pour nous, cependant, tu dois courir deux ou trois courses avant Le Mans afin de te familiariser avec la voiture. » J’ai donc piloté cette Jaguar XJR9 à Jerez, en Espagne (deuxième avec John Nielsen et John Watson, ndlr) et à Road Atlanta (avec Davy Jones, 4e, ndlr), puis ce fut les 24 Heures du Mans. »
Andy Wallace débarque alors au Mans avec très peu d’expérience. « Certes, je manquais d’expérience en Endurance. L'équipe mais aussi Jan Lammers et Johnny Dumfries m’ont beaucoup aidé à faire la transition des courses monoplaces vers les prototypes. Je connaissais déjà Jan avant, nous avions couru auparavant à Macau (voir anecdote 2e partie), et nous nous sommes immédiatement respectés en tant que pilotes. Ce fut une expérience fantastique de courir pour un top team comme TWR (Tom Walkinshaw Racing qui engageait les Jaguar XJR9 en Championnat du Monde des Voitures de Sport, ndlr). J’ai rapidement appris à m’adapter aux performances de ces prototypes. Cependant, j’étais vraiment conscient de l’énorme tâche qui se présentait devant moi et de la responsabilité de piloter pour une équipe d’usine. »
Pour se familiariser avec cette Jaguar XJR-9 LM, des essais au préalable avaient été organisés avec les équipages formés au Castellet, à Jerez, à Road Atlanta et à Silverstone. Arrive le grand jour, celui des essais et le grand saut dans le vide pour notre Britannique de 27 ans. « Cette année là, il n’y a pas eu de Journée Préliminaires, il l'avait supprimée, et la première fois que je me suis retrouvé sur la ligne droite des Hunaudières, c'était lors des essais officiels et ce fut juste incroyable ! A l’époque, c’était cinq kilomètres à fond et, dans l’auto, il n’y avait pas de compteur de vitesse. J’estimais que ça pouvait rouler dans les 320 km/h. La première fois, je me suis donc calé à cette vitesse là environ, je trouvais que ça allait vite, mais soudain, une autre Jaguar et une Mercedes m’ont dépassé et m’ont complètement déposé. J’ai alors compris que je devais y aller à fond et j’ai ensuite atteint 390 km/h ! C’était juste incroyable, je n’oublierai jamais ce moment, cela restera à jamais gravé dans ma mémoire. »
Le premier souci pendant ces essais du mercredi et du jeudi est que les trois Porsche 962C officielles sont beaucoup plus rapides que les XJR-9. « Les Porsche pouvaient rouler en qualification avec davantage de pression de turbo que pendant la course en raison de la réglementation sur l’allocation de carburant. Nous ne pouvions pas lutter avec nos V12 atmosphériques. Cependant, nous nous sommes servis des séances pour parfaire le set-up et nous assurer que nous soyons tous à l’aise dans la voiture. »
A l'issue des essais qualificatifs, Hans Joachim Stuck sur sa Porsche 962C #17 a mis tout le monde d'accord avec un temps d'extra terrestre : 3:15.64 soit 250,164 km/h de moyenne ! Bob Wollek, sur la 962 #18, est relégué à trois secondes et Mario Andretti à six (#19) ! En tout cas, les trois Porsche officielles sont aux trois premiers places sur la grille. La meilleure des Jaguar XJR9 est la #1 de Martin Brundle (plus de six secondes). Quant à notre #2, Jan Lammers la qualifie à la 6e place (3:23.740), soit la deuxième "Jag". Andy Wallace signe un joli 3:27.23.
Dans la vidéo ci-dessous, Andy Wallace revient sur sa victoire en 1988 avec Jaguar. Par contre, ce film est en anglais...
A suivre...

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