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Mauro Baldi (part 1) : "En 1989, j'ai oublié qu'il y avait la chicane Dunlop !"

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9 juil. 2020 • 14:04
par
David Bristol
Mauro Baldi fait partie du club des anciens vainqueurs des 24 Heures du Mans, épreuve qu'il a remportée en 1994 sur la Dauer Porsche. Honoré au Hall of Fame FIA de l'Endurance en fin d'année dernière, il avait accepté de revenir pour Endurance-Classic sur sa carrière au Mans.L'Italien, né le 31 janvier 1954 à Reggio Emilia, dispute les 24 Heures du Mans pour la première fois en 1984 avec une Lancia LC2 de Martin Racing qu’il partage avec Paolo Barilla et Hans Heyer. Les trois hommes ne voient pas l’arrivée. L’Italien est de retour l’année suivante, toujours sur la même auto. « Je me rappelle plus ma participation avec Henri Pescarolo (1985, Lancia LC2). Je me souviens que la course avait été dure, que j’étais complètement détruit à la fin. A l’époque, à l’inverse de 1984, nous n’étions que deux pilotes et il y avait trop de temps dans la voiture. Après cela, j’avais dit que je ne referais jamais les 24 Heures du Mans. Finalement, je les ai faites 13 fois (rires). »Ce furent néanmoins ses premiers pas en Endurance et cela s’est fait avec un constructeur italien. « A l’époque, je sortais d’une période en Formule 1 (Arrows Racing Team en 1982 et Malboro Team Alfa Roméo en 1983, 26 Grand Prix sur ces deux années, ndlr) et j’avais eu cette opportunité de rouler en Prototypes en Championnat du Monde. La Lancia LC2 était vraiment sympa à piloter, avec un moteur intéressant, mais elle n’était pas en mesure de battre les Porsche 956 et 962 qui étaient plus compétitives. Nous étions sous la direction de Cesare Fiorio, ce qui reste aussi un bon souvenir. Nous avions gagné auparavant les 1000 kms de Spa avec mon ami Bob Wollek et Riccardo Patresse qui est arrivé en fin de course. Nous étions 3e derrière les deux Porsche qui ont eu des soucis finalement. »
Même si, comme il le précise, il ne voulait plus vraiment revenir au Mans, Mauro Baldi est de retour l’année suivante sur une Porsche 956 B Liqui Moly (#14 avec Rob Dyson et Price Cobb). Il termine 9e de l’édition.
Il ne dispute pas Le Mans 1987, mais il fait partie de l’offensive Team Sauber Mercedes en  1988 avec Sauber C9. Il roule sur la #61 avec James Weaver et Jochen Mass. Mais le retour de Mercedes au Mans s’est arrêté avant le départ puisque les deux C9 ont été retirées durant les essais qualificatifs. Le pneu arrière gauche de la #62 de Klaus Niedzwiedz éclatait le mercredi soir peu avant 22 heures. Sauber Mercedes indiqua à la direction de course quelques heures plus tard le forfait des deux C9.
En 1989, il est inclus dans l’équipe victorieuse (Team Sauber Mercedes), mais n’est pas sur la bonne auto. Il roule sur la #61 avec Kenny Acheson et Gianfranco Brancatelli. Il se souvient surtout d’un moment en particulier. « En 1989, je menais la course avec deux tours d’avance de nuit. Malheureusement, j’ai oublié qu’il y avait cette chicane (Dunlop) après les stands. Je m’étais réveillé 10 ou 15 minutes seulement avant de monter dans la voiture. J’ai fait un tête-à-queue, mais je n’ai rien touché. Cependant, le temps de me tirer de ce mauvais pas, reprendre mon tour, m’arrêter au stand pour vérifier que tout fonctionnait bien, cela nous a fait perdre du temps. Nous terminons 2e à plusieurs tours de la voiture sœur, victorieuse (la #63). C’est une grosse faute de ma part, j’étais furieux contre moi et mes deux coéquipiers n’étaient pas vraiment ravis. »
Un grande page de la carrière de Mauro Baldi s’ouvre ensuite avec Peugeot Talbot Sport. Elle va durer trois ans. « En 1990, j’avais gagné le championnat avec Mercedes et Jean-Louis Schlesser. Le soir même, Jean Todt m’appelle pour me demander si je suis disponible. Je ne lui ai pas donné réponse tout de suite. Je suis allé discuter avec Peter Sauber. Je lui ai dit que je souhaitais rester chez Mercedes, mais que je ne voulais plus être associé à Jean-Louis. Le but de ma démarche était d’avoir deux voitures, deux pilotes leaders. Il m’a alors répondu que ce n’était pas possible, qu’il voulait nous garder tous les deux sur la même auto. De son côté, Jean Todt m’offrait un contrat de deux ans avec une voiture toute a fait neuve, qui répondait à la nouvelle réglementation et ses moteurs 3.5 litres atmosphériques. »  
Il se rappelle bien de cette machine à gagner qu’était la Peugeot 905. « Elle était vraiment différente de ce que j’avais pu connaitre avec la C11. Elle était équipée d’une boite de vitesses séquentielle, c’était la première. J’ai tout de suite adoré ce nouveau système. Le moteur était aussi très bon, par contre il vibrait plus que le Cosworth. Je n’arrivais pas à chasser ces vibrations de mes oreilles. C’était une super auto, conçue pour la gagne ! Elle avait un peu trop d’appui et à haute vitesse elle « pompait » un peu. »   Les trois éditions se déroulent à chaque fois avec les mêmes coéquipiers, les Français Philippe Alliot et Jean-Pierre Jabouille. « Je n’ai pas eu assez de chance pendant ces trois ans passés chez Peugeot Talbot Sport pour gagner les 24 Heures du Mans. La première année, la voiture était toute neuve et nous avons abandonné après trois heures de course. En 1992 et 1993, nous terminons deux fois 3e. La dernière année, nous faisons même le triplé ! Ce fut vraiment un superbe travail d’équipe, mais sur une course de 24 heures aussi dure que le Mans, il faut que tout fonctionne bien. Et, à ce moment, là, mon heure n’était pas encore venue (rires). »
A suivre...

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