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Chris Amon (part 1) : "Au Mans, nous avons décidé de prendre notre propre rythme !"

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28 oct. 2020 • 14:37
par
David Bristol
Chris Amon, même s’il n’a pas remporté un seul Grand Prix de F1, était sans conteste un des tout meilleurs pilotes des années 1960 et 1970. Le Néo-Zélandais a disputé 96 Grands Prix, fait 11 podiums et réalisé 5 pole positions, alors qu’il a souvent été malchanceux et il restera dans la postérité pour être, avec son compatriote Bruce McLaren, le premier pilote à avoir fait triompher Ford au Mans, en 1966, les deux Kiwis pilotant une GT40 MkII. C’était il y a près de 55 ans et Chris Amon, pour commémorer cette victoire historique pour le constructeur américain, a remonté le temps…Chris, avant cette course, quels étaient vos principaux adversaires : Ferrari ou les autres Ford GT40 ?« Je pilotais avec Bruce McLaren la Ford GT40 #2 et nous savions tous deux que nos principaux concurrents seraient les autres Ford. Nous avions couru aux 24 Heures du Mans avec la GT40 et nous étions beaucoup plus rapides que les Ferrari avant que nous ayons des problèmes de fiabilité. Nous savions que Ferrari avait progressé, mais nous aussi, particulièrement sur le plan de la fiabilité, et cela s’est vérifié en course. »Parlez-nous du départ…“Bruce (McLaren) a fait les premiers relais. Je me souviens que la piste était humide et que nous roulions en Firestone intermédiaires et que, à 340/350 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, les pneus se délitaient un peu. J’ai pris le relais de Bruce et il a parlé à Firestone et ils ont généreusement dit que pouvions passer aux Goodyear avec lesquels les autres GT40 roulaient.”
Est-ce à ce moment-là qu’il a crié « Vas-y à fond » ?« Oui, et il y a une petite histoire à propos de ça. Nous avions tous les deux piloté les deux premières 7 litres au Mans l’année précédente (1965). Les équipages étaient les suivants : Bruce McLaren avec Ken Miles et Phil Hill avec moi. On nous avait prévenu de faire attention aux boîtes de vitesses car elles étaient nouvelles et n’avaient pas fait leurs preuves. Les deux voitures avaient déjà abandonné sur casse de la boîte. Le team McLaren était chargé par Ford de construire une version plus légère de la GT40 pour une usage possible en 1966. J’en ai fait les essais et je l’ai pilotée sur quelques épreuves Can-Am aux USA à la fin de l’année 1965. A cette époque à Sebring et Daytona, j’ai également effectué des essais avec la version standard et j’ai eu quelques problèmes mécaniques. Ensuite, je suis allé à Daytona pour les 24 Heures associé à Bruce. Je n’étais pas pleinement confiant au niveau de la fiabilité au cas où nous devrions batailler dur pendant toute la course aussi j’ai suggéré à Bruce que nous adoptions un rythme prudent pendant l'épreuve. Cela pouvait dire que nous pourrions ne pas figurer dans le Top 3 en début de course, mais être les seuls à l’arrivée. Nous avons fini à la 5ème place… Notre attitude pour Le Mans, en raison du résultat de Daytona, a été évidemment différente. Nous avons décidé de prendre notre propre rythme, ce qui nous laisserait au contact avec la tête de la course et de foncer plus tard dans l'épreuve. Cette stratégie s’est effondrée lorsque nos pneus ont commencé à perdre de la gomme en début de course et que nous avons perdu un temps considérable. Bruce et moi étions sous contrat avec Firestone, donc c’était difficile pour Bruce de négocier un passage aux Goodyear. Quand j’ai été rappelé au stand pour le changement de pneus, je pense que la frustration de Bruce avait atteint son paroxysme, il a passé sa tête à la portière et a dit « Vas-y à fond . »
Que s’est-il passé à l’arrivée ?
« L’idée était que les Ford GT40 de tête franchissent la ligne d’arrivée ensemble, mais en pratique ce n’était pas possible d’avoir un “dead heat”. A la base nous n’étions pas sûrs de savoir qui avait gagné. »  A suivre...

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