Stéphane Ratel en 2009 : "Il faut aller à contre-courant pour réussir"

"Oui ça l'était. C'est le résultat de plusieurs années de travail, puisque cela fait maintenant trois ans que nous parlons de ce Championnat du Monde GT1. Je pense sincèrement qu'il faut aller à contre-courant pour réussir. Je pense que le moment est bien choisi. Avec les problèmes environnementaux et la crise que l'on connaît, j'ai le sentiment que les constructeurs, en dehors de la F1, vont devoir réduire leurs programmes. Ils ne pourront plus justifier de tel coût. Les implications directes des constructeurs vont disparaître.
« Le modèle que je défends depuis des années est de confier la construction des modèles de compétition à des structures d'ingénierie indépendantes, qui confient leurs voitures à des teams indépendants. Et aujourd'hui, cette idée générale prend tout son sens."

Concernant l'électrique, est-il possible de voir des voitures équipées de cette technologie dans le futur Championnat du Monde ?
"Nous ne mettons pas en piste des prototypes, mais des voitures de production. Donc si jamais Porsche a une hybride... Mais, je prends toujours un exemple : nous n'avons plus besoin de chevaux, et pourtant, il y a toujours des courses de chevaux ! Le mouvement des courses est énorme. Même si un jour nous n'avons plus besoin de GT, il y en aura toujours. Elles sont déconnectées des réalités de la production actuelle. De nombreuses marques continuent d'avoir des voitures « passion », comme Nissan avec sa GT-R, BMW avec sa M6 ou Audi avec sa R8."
Vous avez d'ailleurs annoncé que la porte était ouverte pour des voitures de plus grande production...
"Nous voulons effectivement faire un mélange de « GT exclusives » et de voitures de production plus large. Nous avons réussi cela en GT3 et nous continuons de développer cette idée. Nous voulons élargir le panel."
"Il n'y a pas d'omelette sans casser des œufs comme on dit et il faut faire des choix. Les « supercars » sont trop exclusives et trop chères. Nous avons eu beaucoup de demandes, de Gumpert, de Koenigsegg, de Marussia etc. Mais nous voulons des voitures plus proches de la série, avec des modèles produits à des milliers ou centaines d'exemplaires, pas à une dizaine."
Pourquoi limiter le nombre de teams à deux par marque, et pas un seul ou trois ?
"Nous voulons nous baser sur l'équilibre des performances, comme nous l'avons fait en GT3. Hors, nous ne voulons pas d'un team exclusif à une marque. Il y aurait le risque d'arriver à un représentant officiel. Et depuis mon expérience avec les constructeurs dans la fin des années 90, j'ai toujours été très clair là-dessus. Il y a une ligne à ne pas franchir. Les marques ne sont pas là pour montrer une technologie, ce qui peut justifier un certain budget. Nous n'avons pas besoin d'un Caterpillar pour écraser une noisette comme disent les anglais ! Quant au constructeur directement impliqué, je suis convaincu que la bataille technologique a encore une justification en prototype sur les épreuves de longue durée. Montrer les qualités de sa technologie, qu'elle soit diesel, électrique ou hydrogène, sur la distance, cela justifie un investissement important. Pas sur une course d'une heure."

"Plusieurs d'entre eux étaient favorables à un championnat GT2. Je ne l'étais pas pour plusieurs raisons. Quoi qu'on me dise depuis plusieurs années, il n'y a que Ferrari et Porsche dans cette catégorie en FIA-GT. Aston Martin, malgré les quelques dérogations, n'est pas compétitif. BMW a fait une voiture basé sur le GT2S. Les constructeurs savent qu'il est très difficile de rattraper Porsche et Ferrari. Mais peut-être que Corvette, avec sa nouvelle voiture, y arrivera."
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