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Tom Kristensen (part 1) : "Ma première victoire a été tout simplement magnifique !"

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4 déc. 2020 • 14:08
par
David Bristol
Tom Kristensen sera à jamais associé aux 24 Heures du Mans. Il est en effet le recordman des victoires au Mans avec neuf succès dont une incroyable série de six victoires entre 2000 et 2005. Il y a quelques années, le Danois avait accepté de répondre à quelques questions pour Endurance-Info, offrant ainsi un peu avant l’heure un joli cadeau de Noël à nos lecteurs...Tom Kristensen, quand vous étiez enfant puis, plus tard, en tant que jeune pilote, quelles étaient vos idoles en sport automobile ?« C’était mon père, Mario Andretti, qui lui ressemblait beaucoup, Derek Bell et Jacky Ickx! Ils étaient extrêmement éclectiques, ils avaient essayé beaucoup de choses différentes et la longévité de leur carrière a été exceptionnelle. »Quand vous avez commencé à courir, que représentait les 24 Heures du Mans pour vous. Pensiez-vous déjà y courir ?« Comme tout pilote de course, j’ai toujours voulu faire cette course. C’est le plus grand challenge en course automobile et j’avais prévu de le faire après avoir atteint mon but de courir en Formule 1. Je suis donc allé au Mans un peu plus tôt que prévu, ce qui s’est avéré être le bon choix quand on y repense. Déjà en tant que jeune pilote, j’ai eu un coup de cœur pour les 24 Heures du Mans. En juin 1990, au Danemark, une course de karting avait été interrompue pour que nous puissions voir notre compatriote John Nielsen franchir la ligne d’arrivée du Mans en vainqueur (Jaguar XJR-12 #3 avec Price Cobb et Martin Brundle, ndlr). »
Vous avez gagné aux 24 Heures du Mans en 1997 avec la TWR-Porsche pour votre première course dans la Sarthe. Aviez-vous déjà piloté un prototype auparavant et pensiez-vous pouvoir remporter la course ?« La Porsche avait été engagée par le Joest Racing. Ralf Jüttner, le Directeur Technique, m’avait appelé une semaine avant la course pour faire un équipage avec Michele Alboreto et Stefan Johansson. Le reste, c’est l’histoire : j’ai fait 17 tours seulement en essais libres, mais j’ai fini par remporter l’épreuve avec ces deux grands pilotes.
C’est Michele qui connaissait le mieux la voiture et j’ai beaucoup appris grâce à lui. Il ne m’a jamais rien dit à moins que je lui demande. Ce n’était pas la première fois que je pilotais un sport-prototype, mais c’était ma première course au Mans, et la première fois que je conduisais un prototype à conduite à droite. Cette première victoire a été magnifique, et en fin de compte, j’ai réussi à établir un nouveau record du tour. »
Est-ce à cause de cette course que vous avez fait bifurquer votre carrière vers l’endurance ?« Bien sûr, ce fut une fantastique opportunité et un tournant dans ma carrière. Jusqu’alors je ne m’étais pas axé sur l’endurance, mais finalement, c’est devenu la discipline que j’ai adorée le plus et cela m’a valu ma série de résultats aux 24 Heures du Mans. »Seuls trois pilotes ont gagné au Mans au XXème et au XXIème siècle : vous, Alexander Wurz (en 1996 et en 2009) et Allan McNish (1998 et 2008). Est-ce quelque chose dont vous êtes fier ?« Oui, je suis fier de ces réussites, mais il y a aussi un autre aspect historique particulier. Seuls Jacky Ickx, Allan McNish et moi-même avons réussi à gagner les 24 Heures du Mans au cours de trois décennies différentes. J’ai couru aux 24 Heures du Mans à 18 reprises et j’ai fait 14 podiums dont neuf victoires. »
Etait-ce différent de piloter une essence, une diesel ou une hybride ? Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
« Ces voitures sont dans des mondes à part. J’ai eu le privilège au cours de ma carrière de piloter de nombreux concepts divers qui exigeaient des styles de pilotage complètement différents dus à une répartition des masses différente, la transmission de la puissance et de nombreux autres aspects. De même, il y a une énorme différence entre les moteurs atmosphériques et les moteurs turbocompressés, et chez Audi nous avions les moteurs à injection directe FSI entre 2001 et 2005. Les styles de pilotage ont donc beaucoup évolué à cette époque.
Le bond en avant le plus marquant a été clairement l’Audi R10 TDI avec son moteur V12 TDI, puissant et avec beaucoup de couple, un différentiel spécifique et une répartition des masses fortement axée sur l’arrière. Cette voiture était certainement celle qui était la plus éloignée d’un style de pilotage traditionnel. L’Audi R8 était tout simplement une voiture fantastique et l’Audi R18 e-tron quattro avec sa propulsion hybride était très maniable et extrêmement complexe. »
A suivre...

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