Tom Kristensen (part 2) : "Chacun avait un rôle : Allan trouvait le restaurant et Dindo payait s’il avait son portefeuille !"
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6 déc. 2020 • 12:09
par
David Bristol
Suite et fin de notre entretien avec le nonuple vainqueur des 24 Heures du Mans, le Danois Tom Kristensen (la première partie est à retrouver ICI) ...Emanuele Pirro, un de vos coéquipiers lors de vos victoires en 2000, 2001 et 2002, a dit récemment à Endurance-Info que sa voiture du Mans préférée était l’Audi R8. Aussi, quelle est la vôtre ?« Je suis d’accord avec Emanuele. Lors de chaque victoire de l’Audi R8 au Mans, je faisais partie de l’équipage (2000, 2001, 2002, 2004 et 2005), donc c’est certainement une de mes voitures préférées. La voiture a aussi créé un nom qui a été pris par Audi AG pour baptiser en conséquence sa première routière sportive racée. Donc, l’Audi R8 a été une voiture avec une très longue carrière.La Bentley Speed 8 de 2003 a été, à mon avis, la voiture la plus élégante que j'ai pu piloter et l’Audi R18 e-tron quattro 2013 était très agressive dans le bon sens du terme et présentait extrêmement bien. »Vous avez longtemps fait équipe au Mans avec Rinaldo Capello et Allan McNish, avec sept courses éditions des 24 Heures du Mans ensemble, et vous avez couru neuf fois au Mans avec Dindo. Chacun d’entre vous avait-il un rôle particulier ? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Allan et Dindo ?« Oui, ils avaient clairement des rôles spécifiques : Allan suggérait toujours un restaurant et Dindo payait seulement s’il trouvait son portefeuille ! Sérieusement, j’ai été le coéquipier de beaucoup de pilotes et ces deux-là étaient des compagnons extraordinaires. Une profonde relation s’est développée entre nous en ALMS, aux 24 Heures du Mans et jusqu’au FIA WEC. Aussi, cela a été l’un des équipages les plus durables chez Audi et en Endurance. Nos relations de travail se sont transformées en amitié personnelle. »
Parmi vos neuf victoires, quelles sont vos préférées ? Y-en-a-t-il une course (ou plusieurs) que vous regrettez de ne pas avoir gagnées ?« Demandez à un père s’il a un enfant préféré et il vous dira non ! C’est pareil pour moi, et je n’ai pas non plus de victoire préférée au Mans, car elles sont toutes particulières. On peut en distinguer quatre : 1997 parce que c’était ma première, 2001 parce que ça a été une course dure sous une pluie torrentielle, 2008 à un cause d’une incroyable bataille avec Peugeot et 2013 en raison de circonstances psychologiques extrêmes, pour des raisons personnelles et également en raison de la mort de mon compatriote danois Allan Simonsen pendant cette course.Celles que je regrette de ne pas avoir gagnées sont celles de 1999 et de 2007 parce que nous nous étions forgés une avance confortable lors de chacune d’elles avant de les perdre. Et en 2014, un turbo cassé nous a fait perdre l’opportunité de gagner à nouveau. »Outre Le Mans, quels étaient vos circuits et vos épreuves préférés ?« J’aime vraiment les circuits de Suzuka, Sebring et Road America. Pour les épreuves, le Goodwood Revival est pour moi le plus attrayant. »Vous avez longtemps travaillé avec le Dr Wolfgang Ullrich. Comment était votre relation ? Quel genre de manager était-il ? Pensez-vous qu’il pourrait être appelé « Monsieur Le Mans » comme Jacky Ickx et vous ?« Sa vision, sa détermination et sa grande personnalité le rendent très spécial. Je dirais simplement que c’est le meilleur patron de sport automobile que j’ai jamais eu et je pense que plusieurs autres pilotes partageront cette opinion. »Vous étiez à Bahrain pour la dernière manche du WEC et la dernière course d' Audi en LMP1. Vous avez donc vu de près l’ambiance à l’intérieur de l’équipe Audi. Qu’est-ce qui était dominant : la joie pour la victoire et les deux podiums , la fierté pour les 18 années de Audi ou la tristesse à cause du retrait d’Audi ?« Je ne vois aucun de ces aspects avoir pris le pas sur les autres pendant le week-end. Je pense que c’était un mélange de tous ces éléments. Et, de toute évidence, nous avons clos un chapitre plein de fierté et de joie un jour où nous avons célébré l’héritage de 18 années en Endurance. Cette victoire était tellement importante. »Vous êtes Président du la Commission des Pilotes de la FIA ? Quels sont vos principales préoccupations ?« C’est un honneur de contribuer à mettre en forme quelques aspects de l’avenir de notre sport. C’est une mission que j’ai acceptée pleinement et avec enthousiasme quand Jean Todt, le Président de la FIA, me l’a demandé. En tant que Président de la Commission des Pilotes de la FIA, je dois rendre des choses au sport que j’ai toujours aimé. C’est vraiment un honneur. Pour nous, dans la commission, c’est un rôle consultatif, car nous recevons aussi des questions ou des idées venant d’autres commissions. Nous suggérons nos solutions qui ont un impact sur les technologies futures du sport automobile, par exemple, sur la sécurité des circuits, ou sur la conception des circuits et sur les limites de course. Parfois, les circuits modernes peuvent être trop aseptisés ou pardonnent trop de choses. Nous couvrons les courses tout terrain, les courses de côte, le Rallye et d’autres disciplines. Donc, c’est une commission de coordination pour toutes les disciplines su sport automobile. »
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