Dossier Porsche 917 Cochon Rose (part 2) : la décoration et les essais préliminaires d'avril
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15 déc. 2020 • 14:01
par
David Bristol
Suite de notre dossier à une auto mythique : la Porsche 917 Cochon Rose des 24 Heures du Mans 1971...Une décoration uniqueLa marque Porsche est allée encore plus loin en rendant cette Porsche 917/20 encore plus exclusive en la décorant d’une manière surprenante en cochon rose. Le principal auteur de cette étude était Anatole Lapine et son styliste, Richard Söderberg (le papa de la Porsche 935/78 Moby Dick). Ce dernier est aussi le responsable du travail de peinture « hippie » sur la Porsche 917 L de Kauhsen/Larrousse aux 24 Heures du Mans 1970.Les deux hommes sont à l’origine de la couleur rose de la carrosserie, inspirée par l’aspect grassouillet de la voiture et de son motif représentant tous les morceaux du cochon que l’on vend en boucherie. C’est de là que vient les surnoms de truie (Sau en allemand) et de cochon rose (Pink Pig). Cette décoration vient des remarques entendues lors des essais préliminaires du mois d’avril. Le responsable du team Martini Racing, Hans-Dieter Dechent, suite à ces remarques, avait alors demandé aux stylistes de lui concocter un design spécifique.Les différents quartiers dessinés sur l’auto : Rüssel : troncOhrlappen : lobe de l’oreilleHirn : cerveauHals : ÉchineRückenspeck : lard dorsalKotelett : côtesLende : longeSchulter : épauleSchinken : jambonRippe : nervureHaxen : jarretWamme : ventreSchwanz : queueLes essais préliminaires des 24 Heures du Mans 1971Mais avant de revêtir sa jolie robe "rose", le seul exemplaire construit par Porsche de la 917/20.001 arrive aux essais préliminaires tout de blanc vêtu avec son #20 en avril 1971, sans aucun essai préalable. Son aspect imposant amène l’équipe Porsche à lui donner un surnom de ‘’Big Bertha’’ en faisant référence au canon artillerie de la 2ème guerre mondiale.C’est Willibald ‘’Willy’’ Kauhsen qui est chargé du déverminage de l’auto. Ses premières impressions après deux tours étaient : « elle vire dans les lignes droites et est légère dans sa direction. Elle réagit très rapidement au moindre mouvement du volant, puis elle sous-vire ».Des ressorts plus durs sont alors montés sur le train avant. « La voiture est meilleure, elle réagit plus dans un mode caractère tempéré, mais le nez se lève dans la ligne droite des Hunaudières ». Les ingénieurs décident alors d’essayer des ressorts encore plus durs sur le train avant.
Jusqu’à maintenant, Jo Siffert, qui est arrivé en avion privé de Barcelone où se déroulait le Grand Prix d’Espagne, était occupé à faire des comparaisons entre les quatre autres voitures : les trois Longue Queue et une 917 K. Il pilota ensuite la « Grosse Bertha’’ sur trois tours et fut fondamentalement du même avis que Willy Kauhsen : « Elle ne tient pas bien dans les lignes droites, est instable au freinage et manque d’appui aérodynamique ». Après les modifications suivantes (même dureté de ressort sur le train avant), la voiture avait les mêmes ressorts que sur la 917 Longue Queue pour les séances d’essais préliminaires. La balance des freins a été déplacée vers l’avant et, après trois tours, Willi Kauhsen confirmait l’amélioration du freinage. Les tours suivants étaient consacrés aux essais de départ type Indianapolis, qui sera pour la première fois utilisée aux 24 Heures du Mans, mais aussi pour la course de 3 heures qui se déroule le dimanche après-midi des essais préliminaires. A la fin de cette longue journée d’essai, Kauhsen résumait ses impressions : « Meilleure globalement, mais instable sur les bosses des Hunaudières ».Kauhsen et Siffert ont accompli 34 tours avec la Cochon Rose, le tour le plus rapide revenant à Kauhsen en 3:24.1 contre les 3:13.6 du meilleur temps signé par Jackie Oliver sur la Porsche 917 LH.
Les deux jours d’essais préliminaires se clôturèrent donc par une course de 3 heures. Avant celle-ci, les mécaniciens changèrent le moteur car Kauhsen s’était plaint que le moteur précédent « ne tirait pas réellement plus que ça, même à faible vitesse ». D’autres modifications mineures étaient apportées sur la voiture. Le nouveau partenaire de Kauhsen pour la course de 3 heures est le pilote d’usine Gijs van Lennep pour qui c’était la première confrontation avec la « Grosse Bertha », ayant passé les essais au volant de la 917 longue queue #17.Willi Kauhsen signe un chrono 3:25.600, la pole position revenant à Elford/Larrousse en 3’18’’100 sur la 917 LH #21. Après les 15 premiers tours de course, Kauhsen laisse le volant à van Lennep, mais, 13 tours tard, il est stoppé net par un défaut de coupure d’allumage qui l'a complètement détruit du côté du virage d’Arnage.Après son retour des essais du Mans, la 917/20.001 se rend dans la soufflerie de Stuttgart où il a été trouvé comment avoir significativement plus de résistance à l’air que la 917 longue queue. Basé sur ces données, un test sur la piste de Weissach est effectué avec Kauhsen au volant, les ingénieurs réussissant à apporter des améliorations sur l’auto.Résultat des essais préliminaires (ICI)Résultat de la course de 3 heures (ICI)A suivre...
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