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Retour sur la carrière de Christophe Bouchut aux 24 Heures du Mans (part 1)

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24 jan. 2021 • 14:01
par
David Bristol
Nous vous proposons aujourd'hui et demain le portrait d'un pilote qui possède certainement l'un des plus beaux palmarès au monde. En effet, il ne manque pas grand chose au CV de Christophe Bouchut : les 24 Heures du Mans et de Daytona, deux fois les 24 Heures de Spa, deux titres en ALMS, deux titres en FIA GT, un titre en Championnat de France FFSA GT, un titre en Supertourisme, quatre en Porsche Carrera Cup, etc... Il a roulé pour les plus grands (Kremer Racing, Peugeot Talbot Sport, Kolles, Mercedes AMG, Larbre Compétition, Level 5) et sur les plus belles autos (Peugeot 905, Porsche 911 GT1, Kremer K8, Saleen S7-R, Ferrari 550 Maranello, Viper GTS-R, Audi R10 TDI, etc...).Christophe Bouchut a la particularité d’avoir remporté les 24 Heures du Mans dès sa première participation en 1993. Avant cela, il a fait du Karting de 1981 à 1987 (avec plusieurs titres de Champion de France à la clé), remporte le Volant Elkron sur le circuit de Montlhéry, termine 2e du Championnat de France de Formule Ford 1988 et est titré en Championnat de France de Formule 3 en 1991 et en Championnat de France Peugeot Spyder 1992.En 1993, il est impliqué en Championnat de France de Supertourisme avec une Peugeot 405, mai surtout il découvre alors les 24 Heures du Mans, mais pas complètement la voiture. « J’avais découvert le grand circuit en 1992 lorsque je roulais en Spider 905 en ouverture des 24 Heures du Mans. Cela m’avait permis de découvrir le tracé. Avant de venir au Mans en 1993, j’ai beaucoup roulé dans la 905 avec six simulations de 24 heures. Ma première course s’est déroulée à Magny-Cours avec la 905 version sprint. J’avais été choisi pour la qualifier avec six secondes de mieux avec l’auto équipée de pneus qualif’. La 905 était diabolique. Cette même année, elle était seulement 0.2s plus lente qu’une Formule 1, c était une vraie flèche. On prenait 320 km/h à Magny-Cours. Je sortais tout juste de la Formule 3. A l’époque, il n’y avait pas autant de protection dans les autos. Au bout de six tours, j’étais cassé et nous étions obligés de nous attacher le casque. Au Mans, nous avions une pièce en carbone pour éviter de trop bouger et, à la fin de la course, elle s’est cassée. La 905 était un vrai TGV. J’ai un tas de souvenirs incroyables. Lors de ma première accélération, j’ai eu du mal à aller chercher le levier. Le moteur prenait 11600 tr/mn et, si tu prenais 300 tours de plus, il fallait alors démonter tout le moteur. »
Le Français pensait alors que sa victoire aux 24 Heures du Mans 1993 avec Eric Hélary et Geoff Brabham allait le propulser vers les sommets de la monoplace. « Je rentrais dans le monde réel. Peugeot était mieux qu’une équipe de F1. Mon seul regret est que je devais aller en Formule 1 avec eux, mais c’est finalement Laurent Aïello qui a été choisi. Fin 1993, Jean Todt est parti chez Ferrari. J’ai également roulé pour Peugeot en Supertourisme cette année là (4 podiums) et j’étais le seul pilote avec Jean-Pierre Jabouille à disputer les deux programmes. Ce dernier a pris les « clés » de Peugeot Sport et a préféré Laurent Aïello pour la F1 même si, pour lui, il n’y a jamais eu de suite. J’ai eu d’autres opportunités d’aller en F1, notamment chez Larousse où j’avais signé un contrat. Malheureusement, l’équipe a déposé le bilan dans la foulée. J’ai alors compris que la Formule1 se refusait à moi. Déjà à l’époque, il fallait amener un budget. J’étais soutenu par Marlboro puis la loi Evin est arrivée. A un moment, j’ai eu le choix de disputer une saison de Formule 3000 ou aller chez Peugeot. J’ai choisi la seconde option. Pour moi, rouler en Endurance était aussi intéressant sur le long terme que la Formule 1. L’époque Peugeot a été très belle et Le Mans 93 reste certainement ma plus belle victoire. »En 1994, changement de cap avec un passage en GT2 via Kremer Honda Racing. Il partage la Honda NSX #48 en compagnie d'un autre vainqueur des 24 Heures du Mans, Bertrand Gachot, et d'Armin Hahne. Les trois hommes se classent 14e place au général, 6e de leur catégorie. « En 1994 il y a eu un vide au niveau des constructeurs et je me suis orienté en GT avec Honda. Il y avait plus de débouchés même si j’avais bien conscience qu’il serait compliqué de rééditer la victoire de 1993. Quand tu viens au Mans, tu veux y revenir, que ce soit en proto ou en GT. »
Justement, le Français retourne en Prototype pour l’édition 1995. Il commence bien l’année en remportant les 24 Heures de Daytona avec Jürgen Lässig, Giovanni Lavaggi et Marco Werner sur une Kremer-Porsche K8 Spyder de Kremer Racing.
Il se présente quelques mois plus tard aux 24 Heures du Mans toujours sous les couleurs de Kremer Racing comme ce fut le cas en Floride. « J’ai refusé la piste Joest Racing pour privilégier d’autres options. Kremer Racing est un vrai nom et, à l’époque, c’était l’équivalent de Joest. Je suis resté plusieurs années avec eux en étant de toutes les missions dont une très belle victoire aux 24 Heures de Daytona. Au Mans, je termine 6ème en 1995 sur la Kremer K8 en compagnie de Thierry Boutsen et Hans-Joachim Stuck. Tout le staff Porsche était avec nous et les attentes étaient grandes. J’ai connu de très belles années. C’est aussi à cette époque que j’ai remporté quatre titres en Porsche Carrera Cup France (1994, 1995, 1996 et 2000). J’ai aussi gagné en Supercup à Magny-Cours. Là aussi ce fut un grand moment. »
Christophe Bouchut roule en championnat BPR en 1995 et 1996, entre autres, sur une Porsche 911 GT1 de Kremer Racing. Il dispute aussi le Championnat de France GT FFSA dont il termine 2e en 1997 sur une Porsche 911 GT2 Larbre Compétition. Il continue aussi de prendre part aux 24 Heures de Daytona. Il se classe 3e en 1998 sur une Porsche 911 GT1 de Larbre Compétition (avec Patrice Goueslard, Carl Rosenblad, André Ahrlé).Il y a deux autres participations aux 24 Heures du Mans avec Kremer Racing. La première toujours avec une Kremer Porsche K8 qu’il partage avec Harry Toivonen et Jurgen Lassig. Les trois hommes ne voient pas l’arrivée suite à une sortie de piste à la 10e heure. En 1997, il est cette fois ci sur une Porsche 911 GT1 où il retrouve Bertrand Gachot et Andy Evans. Mais là encore, Christophe Bouchut ne voit pas l’arrivée puisque la #30 abandonne sur problème moteur à la 17e heure…
A suivre...

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