En 1977, Le Mans voulait (déjà) donner un coup de frein aux folies
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16 jan. 2021 • 10:10
par
Laurent Mercier
Les règlements ne datent pas d'hier et déjà dans les années 70, on parlait d'année de transition. En 1977, le législateur expliquait qu'il n'y aurait pas d'évolution avant 1980. Les décennies passent, les règlements évoluent.L'intérêt des 24 Heures du Mans 1977 résidait dans le duel Porsche/Alpine-Renault mais l'organisateur voulait plus de constructeurs en lice pour la victoire finale. "Je peux vous assurer que les voitures 1977 se retrouveront au Mans l'année prochaine pour autant qu'elles souhaitent y venir", expliquait Charles Deutsch, directeur de course. "L'optique du Mans est d'accorder au moins deux ans à une marque qui fait un effort et ne pas lui fermer la porte." L'objectif de l'ACO était de présenter un règlement pour 1980 dès la fin 1977.
La Commission Sportive Internationale (CSI) n'avait pas l'intention d'éliminer les voitures de sport. "Deux hypothèses nous servent de bases de travail, en partant de trois rapports qui ont été rédigés par Curt Schild, président de la sous-commission des règlements techniques de la CSI, Paul Frère qui en est le vice-président, et Gérard Crombac, le délégué français", confiait Pierre Ugeux, président de la CSI.Les différentes parties étaient d'accord pour reconnaître que les voitures de sport étaient en trop petit nombre pour que le championnat soit significatif. "Il est probable que le championnat devienne uniquement européen", précisait Ugeux. "Quant aux voitures du Groupe 5, il nous semble que nous devrions favoriser les voitures deux litres qui offrent un échantillonnage assez large de concurrents possibles. L'idée est donc de donner à ces voitures les mêmes chances qu'aux deux litres. D'une manière générale, nous constatons le fossé qui se creuse entre les réalités économiques et les possibilités des constructeurs, au moins de certains d'entre eux. Nous voulons donc donner un coup de frein aux folies actuelles, à l'escalade, et cela s'applique également à la F1. "Une table ronde sera d'ailleurs organisée à l'automne avec les constructeurs afin de définir une politique à moyen terme permettant de rentabiliser leurs investissements."Alain Bertaut, alors en charge des règlements, était du même avis : "La course doit être ouverte à tous de la même manière, en trouvant peut-être un dénominateur commun à toutes les cylindrées, mais de toute façon, nous nous rapprocherons, et nous sommes déjà rapprochés, des normes internationales." Charles Deutsch souhaitait travailler en parallèle sur les économies d'énergie pour "trouver des choses plus précises et plus attractives en matière d'efficacité." Allouer une quantité définie de carburant faisait partie des pistes à l'étude.Simplifier les catégories était aussi un objectif à atteindre du côté de l'ACO. Entre Gr6 +2.0l, Gr6 -2l, Gr5, GTP, IMSA, Gr4 et GTX, difficile d'y voir de la clarté. L'idée était de réunir les voitures des Gr4, IMSA, GTP et GTX. "Toutes ces voitures pourraient être fondues dans un groupe commun de GT, moins orientées vers la course que les sports", reconnaissait Alain Bertaut. "Nous pourrions, par exemple, les rendre plus compétitives face aux voitures de sport."
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