Classic

La Ferrari F50 GT ou l'échec d'un retour au Mans pour la gagne

Featured
26 fév. 2021 • 19:30
par
Laurent Mercier
On ne peut pas vraiment dire que Ferrari revient aux 24 Heures du Mans car la marque italienne est présente dans la Sarthe sans interruption depuis 2002, d'abord en GT1 puis en GT2 et enfin en GTE. Cette fois, on ne parle pas de remporter une victoire de catégorie, mais bien d'aller chercher un succès au général en faisant rouler un prototype Le Mans Hypercar à compter de 2023.Il y a un quart de siècle, Ferrari comptait bien retrouver la catégorie reine avec la F50 GT à une époque où les grosses GT qu'on pouvaient qualifier de 'Le Mans Hypercar' de la fin des années 90 étaient les reines de l'épreuve. Finalement, Ferrari a dit niet au programme alors que la voiture était déjà construite. Retour sur un échec...Nous sommes en 1996 et six Ferrari sont au départ des 24 Heures du Mans. Entre les F40 GTE, F40 LM et 333 SP, aucune ne ralliera l'arrivée. L'heure des Porsche 911 GT1, McLaren F1 GTR, Mercedes CLK et autres Nissan R390 arrive et Ferrari se met en chantier de suivre le pas en proposant une évolution de la F50. Son nom est : F50 GT. Septembre 1996 marque les premiers pas d'une F50 GT sur la piste de Fiorano aux mains de Nicola Larini. Les chronos sont bons et même meilleurs que la 333 SP. Plutôt de bonne augure pour aller affronter la concurrence.Le règlement stipule que la version compétition de la F50 soit être issue du modèle de série construit à au moins 50 exemplaires. Ferrari s'appuie sur Dallara, ATR et bien entendu Michelotto pour concevoir l'arme fatale. Pour cela, le moteur V12 développe 750 chevaux, le poids est de 860 kg, le réservoir est de 100 litres, une prise d'air est installée sur le toit, un nouvel aileron arrière est mis en place et un diffuseur complète le tout. Ferrari fait le choix d'une boîte de vitesses séquentielle avec palettes au volant, ce qui était encore rare à l'époque. Le développement de la F50 GT a été entièrement fait en interne chez Ferrari. On parle de 376 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h abattu en 2,9 secondes.
Après quelques essais, Ferrari renonce finalement au programme qui devait permettre à la marque de revenir jouer la victoire au Mans. Il s'est dit plusieurs choses quant à ce retrait inopiné. Ferrari a expliqué vouloir concentrer ses efforts sur la Formule 1. La deuxième explication entendue est que Bernie Ecclestone voyait d'un mauvais oeil que la marque aille voir une série concurrente (BPR) de la F1. La rumeur a couru que Ferrari ne voulait finalement pas affronter Porsche et Mercedes, sachant que Porsche avait parfaitement extrapolé le règlement avec sa 911 GT1.Le plan initial était la construction de six autos. Deux étaient déjà confirmées chez Scandia Racing, deux chez Ferrari Club Italia et une chez MOMO Corsa. Finalement, trois autos seront assemblées et les trois autres qui n'étaient pas terminées ont purement et simplement été détruites.
Les trois heureux propriétaires ont dû s'engager à ne faire pas rouler la F50 GT en compétition. Le châssis #001, qui a servi de voiture de développement, a été vendu aux Etats-Unis à Art Zafiropoulo, le #002 à Yoshikuni Okamoto et le #003 à Jim Spiro.Place maintenant à 2023 avec de grandes ambitions...

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article