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Jonathan Cochet (part 2) : "Courage Compétition, une équipe de passionnés comme chez Henri Pescarolo !"

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14 mar. 2021 • 14:06
par
David Bristol
Suite de notre entretien avec le talentueux pilote français, Jonathan Cochet, qui a couru aux 24 Heures du Mans entre 2001 et 2007 (partie 1 ICI).L’année suivante, il dispute une nouvelle fois LMES, mais en LMP1 cette fois-ci. Il pilote la C60 H #13 de l’équipe et est de retour au Mans avec Shinji Nakano et Bruce Jouanny. « Shinji roulait super fort, c’était un ancien pilote de F1. La voiture était très performante et nous avions des pneus Yokohama ce qui nous démarquait un peu des autres équipages. » Malheureusement, la voiture est vite retardée suite à un souci d’embrayage puis... « Tout se passait plutôt bien, mais Bruce a dû rouler sur un débris d’une voiture sortie un peu avant dans la ligne droite avant Indianapolis. Un des pneus arrières a éclaté et, par chance, il a réussi à tenir la voiture. A cette vitesse là, quand vous éclatez un pneu, vous perdez l’arrière et ca finit dans le rail. Là, non, mais le pneu s'est déchiqueté et a ouvert un bout de la boîte qui a perdu toute son huile. Elle s’est alors bloquée et était trop endommagée. » L’abandon est officialisé à la 6e heure suite à cette crevaison.
En 2005 et 2006, le pilote originaire d’Alençon fait quelques apparitions (sept courses la 2e année) aux Etats-Unis en Grand Am sur une Riley Pontiac de l’équipe Tuttle Team Racing. Il est également pilote d’essais en Formule 1 chez Mild Seven Renault F1 Team. « J’étais aussi en charge des roadshows pour Renault F1 et du développement pour divers constructeurs. »La saison 2007 marque son retour en Endurance. En Europe, il roule en Le Mans Series sur la Courage LC70 AER #12.
Aux 24 Heures du Mans, sa dernière édition en Sarthe, il est associé à Alexander Frei et Bruno Besson. « Cette année là encore, cela roulait bien. J’étais sur la #12, Alexander finançait l’auto dans laquelle je roulais. Cela me permettait de piloter et d’être pro, c’était un peu un équipage Pro / Am avant l’heure ! Il cherchait alors un bon pilote et j’ai pensé à Bruno Besson. Nous avons roulé avec lui à Valence avant Le Mans et j’étais content de ses performances. On faisait un bel équipage, nous étions rapides et Alexander avait vraiment bien progressé. 
Cela s’était super bien passé toute la semaine du Mans. Ce fut une belle expérience de l’avoir fait avec eux et pour la troisième fois avec Courage Compétition. J’aimais bien cette équipe, un groupe de passionnés comme chez Henri Pescarolo. » La #12 accumule les soucis en course : quelques sorties de piste, des soucis de suspension avant et de moteur. Les trois hommes voient néanmoins l’arrivée, mais loin: 26e.
Pendant la saison 2007/2008, Jonathan Cochet dispute deux courses en A1 GP pour le Team France. Avec son coéquipier chez Courage Compétition, Alexander Frei, il part faire du GT. Il roule en Lamborghini Blancpain Super Trofeo et en FIA GT3 Europe sur une Lamborghini Gallardo GT3 de Reiter Engineering en 2009.Aujourd’hui, Jonathan Cochet court beaucoup moins, il organise surtout des stages de pilotage, fait du coaching sur des séances ou du track day. Cela peut être avec des particuliers, des entreprises, des pilotes qui ont des voitures et qui veulent rouler sur circuit. Le coaching peut concerner des pilotes qui demandent à l’avoir sur certaines compétitions. L'homme de 44 ans serait en mesure de rouler en course et son passage au statut Silver lui permet de trouver à nouveau un baquet même s’il n’a pas pris régulièrement part à des compétitions depuis longtemps (quelques courses en Championnat de France FFSA GT, en VdeV et en Ultimate Cup entre 2012 et 2019). « Il y a quatre ou cinq ans, j’avais besoin d’être Silver. C’était important pour moi car on me proposait des choses. Le temps que cela se fasse, environ trois à quatre ans, et c'était fini. Maintenant, je le suis, mais c’est arrivé trop tard, c’est comme cela ! Si j’ai une opportunité pour rouler dans un championnat attractif comme le GT World Challenge ou l’ELMS en LMP2 par exemple, ca serait très sympa et j'étudierais la question. Quand je vois les LMP2 de maintenant, elles vont aussi vite que les LMP1 de mon époque. Les caméras embarquées donnent envie de rouler. »Il a eu une opportunité de faire des essais avec G-Drive Racing, mais cela ne s’est finalement pas fait : « Au moment où je suis passé Silver, Roman Rusinov m’a appelé pour faire des tests à Bahrain (Rookie test WEC, au lendemain des 8 Heures de Bahrain 2019, ndlr). Le matin, il a plu, personne n’a pu rouler et tous les pilotes qui devaient prendre la piste pendant cette période là l'ont fait l’après midi. Ceux prévus, comme moi, l’après midi ont peu ou pas roulé ! Ce fut frustrant car j’avais fait le voyage spécialement pour cela. Ils ont finalement pris un autre Silver, Mikkel Jensen, avec qui ils étaient aussi en contact. »   
Jonathan Cochet reste un passionné de sport automobile et continue de suivre de prés l'Endurance. « En LMP2, le plateau s’est vraiment étoffé. Il y a de super pilotes, les équipes ont un gros niveau et se sont professionnalisées aussi. Dans cette catégorie, il y a une vraie compétition tout comme en GTE. Il y a cependant besoin d’un renouveau, les gens veulent voir autre chose que deux LMP1 de la même équipe qui se battent ensemble. Là, il y a les Hypercars et les LMDh qui vont arriver, cela va être très intéressant avec pas mal de constructeurs. Cela va amener de la bagarre, de la concurrence, c’est ce que veulent les spectateurs, cela va être génial.» Il vient encore régulièrement aux 24 Heures du Mans. « J’assiste, pour mon travail auprès de partenaires ou de clients, aux 24 Heures du Mans. J'en profite pour regarder un peu les qualifs, je vais voir des équipes, j’ai des potes qui roulent notamment chez Alpine et chez G-Drive Racing. J’ai gardé pas mal de contacts. »
En tout cas, ces cinq participations aux 24 Heures du Mans ont marqué le pilote. « Quand j’étais enfant, je pensais surtout à la Formule 1. C’était mon but quand j’ai quitté le karting. Mais j’ai adoré l’ambiance des 24 Heures du Mans, on parle quand même de l’une des plus grandes et médiatiques courses au monde, celle que tous les constructeurs rêvent de gagner. Tout le monde, les équipes, les mécaniciens, les ingénieurs, les pilotes, travaillent dur toute l’année pour ça. Quand tu roules en monoplace, tu joues ta carrière personnelle alors que, quand tu fais de l’endurance, tu travailles en équipe avec d’autres pilotes. Ce sont donc des responsabilités supplémentaires, mais on est aussi associé aussi bien dans les succès que dans les échecs. »
Photos : un grand merci à Jonathan Cochet (et Clément Marin), Laurent Chauveau et Eric Fabre...

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