Un rapprochement entre Masters Historic Racing et HVM Racing
Le premier a en très peu de temps imposé une marque devenue iconique en GT3 avec GPX Racing avant de se spécialiser dans l’historique en reprenant la série Masters Historic Racing. Le deuxième est incontournable dans le monde de l’historique français en étant entre autres le promoteur du Grand Prix de France Historique en plus de l’Historic Tour.
Si vous réunissez Frédéric Fatien, le premier, et Laurent Vallery-Masson, le deuxième, vous avez deux promoteurs qui ont des valeurs identiques : de beaux meetings parfaitement bien organisés, du sport sur la piste et surtout un accueil cinq étoiles pour les acteurs et un public au plus près de l’action.

Une autre similitude entre les deux promoteurs est d’avoir huit plateaux dans leurs championnats. Dès 2026, les deux vont travailler de concert afin d’offrir des meetings encore plus larges, encore plus complets et encore plus qualitatifs. Les deux promoteurs ont un vrai savoir-faire pour mettre le sport et la convivialité au centre des événements, ce qui tend à s’effilocher en moderne. C’est dans les locaux de la FFSA que Frédéric Fatien et Laurent Vallery-Masson ont reçu Endurance-Info pour parler d’une saison 2026 qui s’annonce alléchante des deux côtés.
Pourquoi ce rapprochement ?
Frédéric Fatien : Aujourd’hui, nos clients prennent beaucoup de plaisir durant nos meetings et l’idée est de développer de nouveaux formats. On peut parler d’évolution logique de nos activités. Nous développons depuis plusieurs années une collaboration lors du Grand Prix de France Historique en apportant certains de nos plateaux. Aussi bien les pilotes que les propriétaires des voitures ont adhéré et nous sommes très contents d’y participer. L’année passée, nous avions tout de même 42 Formule 1, ce qui n’est pas rien. Maintenant, nous étendons notre offre pour 2026 à travers une série de Group C qui a eu un franc succès l’année dernière, ainsi que des courses d’endurance d’un format d’1h40 pour les LMP1, LMP2, GT1, GT2 et GT3.

Laurent Vallery-Masson : HVM Racing est le promoteur historique de la FFSA pour l’organisation de l’Historic Tour. En 2017, nous avons lancé le Grand Prix de France Historique à Magny-Cours qui a ensuite été délocalisé au Paul Ricard avec le succès que l’on connait. Maintenant, nous souhaitons faire la même chose en Italie avec le soutien de Ferrari au Mugello afin de proposer une manifestation d’envergure en deuxième partie de saison. L’idée est donc d’ouvrir la saison au Paul Ricard et de la fermer au Mugello. Avec l’Italie, nous voulons aussi une manifestation populaire autour du thème premium de la Formule 1. Quelle que soit la période, la F1 a toujours été un domaine d’excellence que l’on veut vulgariser auprès du public.

L’idée est de transposer le succès du Grand Prix de France Historique en Italie ?
LVM : La possibilité d’organiser un événement au Mugello dans des conditions uniques nous offre l'opportunité de créer une manifestation à la fois iconique et accessible au plus grand nombre. Avec Fred (Fatien), nous partageons la même vision du sport automobile sur ces deux aspects. Il s’agit de se rappeler d’où l’on vient, des racines de notre discipline, car pour comprendre ce que réalisent des pilotes comme Verstappen, Norris, Piastri ou Alonso, il est essentiel de connaître notre passé et de comprendre notre trajectoire future. Si l’on se contente de vivre uniquement dans l’instant présent, cela perd de son sens. L’objectif est aussi de tisser des liens en reconstituant l’histoire de notre sport. Il faut donc réussir à articuler tout cela en intégrant la pyramide des monoplaces, de la F3 à la F2 et jusqu’à la F1.

Pour vous, l’histoire revêt une importance particulière ?
LVM : Quelle est l’image la plus vue de la F1 ? Le duel Arnoux-Villeneuve (Dijon 1979, ndlr). Pourtant, les voitures existent toujours et René reste actif. On peut ainsi revivre cette époque dorée de la F1, qui s’étend jusqu'aux années 90. Les pilotes sont là, prêts à témoigner, et le public peut être au contact de ces champions. Il faut revenir aux fondamentaux, permette aux gens de pratiquer leur sport et aux passionnés de redécouvrir ces voitures d’exception, notamment celles équipées des premiers moteurs turbocompressés. C’est bien de voir des voitures de course dans des musées mais elles ne demandent qu’à être pilotées. Aussi bien chez Fred que chez nous, les stars sont les voitures et les pilotes d’époque. C’est important d’être au contact de champions qui ont traversé cette évolution et contribué à façonner les voitures que nous connaissons aujourd’hui. Avec Fred, notre ambition est de proposer un spectacle complet, de 9h00 à 19h00.
L’accessibilité au public est primordiale ?
FF : Le travail du promoteur est de faire en sorte qu’il y ait des animations, que le public puisse découvrir l’envers du décor. On tient à ce que les stands soient accessibles. L’événement doit être le plus large possible. Cette année, nous étions impliqués pour la première fois au GP de France Historique et tout était incroyable. Il y avait tout ce qu’il fallait sur la piste mais aussi en dehors. Chacun peut se balader dans un musée vivant. Il est là notre travail.

Il faut donc que le public puisse voir les autos durant tout le meeting…
FF : Les autos qui ne roulent pas le dimanche doivent être encore sur place pour le public qui a fait l’effort de se déplacer. Le public vient pour voir une expérience globale car notre rôle est aussi de transmettre l’histoire de ces voitures. On ne peut pas dire à un public de passionnés qui a acheté un ticket qu’il ne pourra pas voir telle ou telle voiture. Pour certaines personnes, même voir une voiture qui ne roule pas est un simple spectacle. Ce spectacle doit plaire aussi bien au pratiquant qu’au public.
Quel sera le thème principal du Grand Prix de France Historique 2026 ?
LVM : Après la Renault R25 cette année, 2026 sera placé sous le signe de Ligier avec toute l’histoire de la marque et la présence d’anciens pilotes de l’écurie. Cela permettra aussi de fêter le 30e anniversaire de la victoire d’Olivier Panis à Monaco au volant de la JS43 (et le 50eme anniversaire de la première course de Ligier en F1, ndlr.)

Vous tenez à ce que vos événements fassent plus la part belle à la compétition qu’à l’exhibition ?
FF : On ne peut pas comparer nos événements avec quelque chose comme Goodwood. Nous, c’est la compétition sur la piste. On aime le sport et on ne veut pas mettre des voitures sur la piste uniquement pour boucler quelques tours en parade. Il se passe des actions en piste qui rappellent de belles passes d’armes.
Compte tenu de ce rapprochement, qu’en est-il de l’entité ?
FF : Il n’y a pas de changement de nom et chacun conserve sa propre identité.

LVM : Avec HVM Racing, nous soutenons les meetings Masters Historic Racing pour enrichir l’offre. Parallèlement, HVM Racing va également prendre de l’ampleur. Nous partageons un ADN commun de la monoplace. Notre compréhension est claire des attentes des pilotes. Notre vision est alignée. Je n’ai aucune intention de lui voler sa place en organisant des courses de F1, car cela correspond à son ADN, à sa clientèle et à son expérience. De son côté, il n’a pas l’ambition d’organiser des courses de F2 ou de F3. Cependant, nous unirons nos forces en associant nos séries lors de plusieurs événements en 2026, dont le Grand Prix de France Historique. Cette mutualisation des calendriers a aussi pour but de faciliter la participation et l’accès aux pilotes et équipes de course.
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