Le Mans

Bernard Darniche : « Flatté que Jean Rondeau me demande de rouler avec lui »

24 Heures du Mans
23 nov. 2024 • 9:50
par
Laurent Mercier, trop jeune pour avoir connu cette époque
La Rondeau M379 au pesage en 1979 (photo : Asso Jean Rondeau)

La semaine passée, près de 100 personnes étaient réunies au Musée des 24 Heures du Mans pour assister à la présentation d’une Rondeau M382. La soirée animée par Bruno Vandestick a permis d’échanger à distance avec Bernard Darniche. Sur ses six participations aux 24 Heures du Mans, le rallyman a roulé à deux reprises sur des Rondeau. Il y a d’abord eu la M378 en 1978 en compagnie de Jean Rondeau et Jacky Haran, puis la M379 l’année suivante avec Jean Ragnotti.

 

Neuvième en 1978, sixième en 1979, Bernard Darniche a remporté sa catégorie sur ces deux éditions. La M378 aux couleurs SKF s’est imposée en GTP et la M379 VSD/Canon en a fait de même en Gr 6. De quoi laisser de bons souvenirs à Bernard Darniche qui a roulé par la suite en Lancia Beta et BMW M1 avec nettement moins de succès.

1979 et la Rondeau M379 (photo : Collection Asso Jean Rondeau)

« Contrairement à ce que beaucoup pensent, c’était le début de ma carrière au Mans, a déclaré Bernard Darniche. Je pilotais depuis seulement trois ans, j’avais déjà de très bons résultats puisque j’avait déjà été recruté par Alpine comme pilote officiel. Quand Jean m’a appelé pour me demander si je voulais disputer les 24 Heures du Mans à ses côtés sur une Rondeau équipée d’un moteur Cosworth, c’était quelque chose de totalement inattendu et d’invraisemblable. J’étais bien évidemment flatté que quelqu’un comme Jean Rondeau de demande de rouler avec lui. »

 

En 1978, Jean Rondeau faisait débuter la marque Rondeau après deux années passées en Inaltera. La marque de papiers peints s’étant retirée, l’artisan-pilote s’est mis en chantier de poursuivre l’aventure par ses propres moyens.

La Rondeau M378 de Darniche, Rondeau et Haran au pesage en 1978 (photo : Asso Jean Rondeau)

« Au fur et à mesure de nos rencontres, j’ai découvert un homme d’une puissance incroyable et une volonté hors du commun, se souvient Bernard Darniche. Il était capable de faire des choses folles comme de faire fermer une autoroute en construction. Nous avions une portion autoroutière pour nous afin de faire des essais aéro car il n’était pas question de passer en soufflerie. Jean était un personnage très attachant, d’une douceur extrême, mais avec une volonté féroce. C’était assez étonnant car on sentait dans ses yeux qu’il arriverait quoi qu’il puisse se passer à ses fins. Avec Jean, j’avais l’impression qu’on s’était toujours connu, que nous étions deux copains. »

 

Rondeau, c’est un pilote, un constructeur et une famille à ses côtés. Philippe Beloou, Jacques Besneville, Philippe Bone, Jean-Philippe Desmottes, Daniel Ménager, Lucien Monté, Hubert Rohée et Jean-Claude Thibault, les compagnons de Jean Rondeau, étaient sur place au Musée pour la mise en route de la restauration.

Le Mans 1978 et la Rondeau M378 (photo : Asso Jean Rondeau)

Bernard Darniche a bien connu cette ambiance familiale, comme il l’a expliqué : « J’ai aussi retrouvé, comme chez Alpine, ce sentiment d’être dans une famille avec les mécaniciens et les ingénieurs. C’était bien au-delà d’un rapport entre le pilote et les ingénieurs, mais bien faire partie intégrante d’une famille. Pour moi, c’était quelque chose de très important. Durant ma carrière, j’ai eu la chance, ou la malchance, de ne pas être un vrai pilote d’usine exception faite chez Alpine. C’était le cas au Mans chez Greenwood en 1976, en rallye chez Chardonnet. Cela me permettait de rouler à l’économie et de remporter beaucoup de courses. Quand on est économe, on termine beaucoup de courses et avec une bonne équipe autour, on peut en gagner un paquet. »

Commentaires (3)

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rené bozec

23 nov. 2024 • 12:50

Je me souviens de Darniche avec sa NSU à la fin des années 60 et de son titre de champion de France des rallyes en 72. En 78 il était plus près de la fin de sa carrière que du début.

zorglub18

23 nov. 2024 • 16:49

J’allais écrire exactement la même chose, et on l’impression qu’il parle de sa carrière au Mans, pas de sa carrière en général, qui en rallyes était en grande partie derrière lui.

Kiki7266

23 nov. 2024 • 17:18

Trop jeune le patronchef? Pourtant pas mal de cheveux blancs 🤣